Renault Trucks, plein gaz sur l’électrique
Directeur général de Renault Trucks France, Christophe Martin en est convaincu : l’industrie du poids lourd est à un tournant de son histoire. "Nous allons vivre ces cinq prochaines années des bouleversements plus profonds que ces 30 ou 40 dernières années", assure le dirigeant. Et la marque n’entend pas rater le coche, affichant ses nouvelles ambitions en matière de mobilité électrique.
En 2030, l’électrique représentera ainsi 50 % de ses volumes puis 100 % en 2040. Pour accompagner cette évolution, le constructeur a annoncé le déploiement d’une offre baptisée E-Tech, recentrée sur l’accompagnement à 360° de ses clients. Elle repose à la fois sur la gamme de véhicules électriques Z.E. et sur un soutien des clients dans leur transition énergétique, depuis leur projet d’acquisition jusqu’au suivi de l’exploitation de leur flotte.
Un suivi complet dans la transition électrique
Cet accompagnement s’articule autour de plusieurs étapes. La première permet de définir le projet de décarbonation du client avant une phase de diagnostic, qui repose sur une connaissance précise de l’activité du client (analyse de la flotte et des parcours, de l’installation des sites, etc.). Renault Trucks fournit ensuite au client une recommandation complète, qui intègre notamment un planning d’exécution et une projection de réduction des émissions de CO2.
A lire aussi : Renault Trucks s’allie à Enedis.
S’ouvre alors une étape durant laquelle Renault Trucks devient architecte du projet de décarbonation et coconstruit, avec son client, son nouvel écosystème de mobilité électrique. Ce projet intègre le financement, la prise en compte des subventions, la configuration du véhicule, etc. Dans la dernière phase, la marque se fait maître d’œuvre de la solution de décarbonation de son client : installation de l’infrastructure de charge sur les sites du client, formation des conducteurs et des gestionnaires de parc... Par la suite, Renault Trucks entend assurer un suivi de la flotte et de l’infrastructure de charge pour garantir au client une efficience optimale.
"Nous vivons un changement de paradigme", confirme Christophe Martin. Selon ce dernier, l’industrie du poids lourd doit se préparer à "vendre moins" pour adopter de "nouveaux modèles économiques". "Les durées d’utilisation des camions vont s’allonger et de nouveaux services vont émerger tels que la maintenance de batteries, ou la location par exemple", ajoute le directeur général.
Le réseau s’électrise
Pour autant, Renault Trucks France n’entrevoit pas de refonte de son réseau de distribution. Rappelant que l’attente des clients dans le poids lourd n’est pas identique à celle observée dans l’automobile, le constructeur souhaite préserver son maillage de proximité, et veut en faire un pilier de sa nouvelle feuille de route. "Notre réseau est pleinement engagé dans cette transition que nous vivons. La totalité de nos sites sera ainsi labellisée E-Tech avant la fin de l’année et le réseau compte déjà 35 référents électromobilité", précise Christophe Martin. Autre point notable : le réseau au losange s’est équipé d’une centaine de véhicules électriques (D, D Wide et Masters Z.E.) de démonstration.
Si le constructeur ne prévoit pas de réduction de son maillage, il s’attend toutefois à un mouvement de consolidation parmi ses concessionnaires… Pour mémoire, le réseau Renault Trucks compte une quinzaine de succursales ainsi qu’environ 300 points de service détenus par 35 investisseurs privés.
Des résultats 2021 dans le vert
Le réseau de la marque au losange est d’autant plus essentiel dans sa stratégie de développement qu’il a encore largement contribué à ses résultats en 2021. Le groupe a, en effet, enregistré une hausse importante de son activité, avec un total de 51 460 véhicules facturés (+25,2 %), dans un marché dynamique mais perturbé par l’allongement des durées de livraison. En France, le constructeur détient une part de marché de 29,8 % (21 222 facturations), la meilleure depuis dix ans. Les énergies alternatives ont représenté 14 % des ventes des véhicules de plus de 6 tonnes, dont 249 camions électriques livrés et 613 commandés.
Autre point positif : un chiffre d’affaires pièces de rechange en hausse, de plus de 8,9 %. En revanche, malgré un regain d’attractivité, l’activité VO a été plombée par un manque de disponibilités. Résultat, 8 926 unités ont été facturées, soit un recul de 13 %. Précisons que le constructeur a toutefois pu s’appuyer sur sa Used Trucks Factory de Bourg-en Bresse, qui a transformé 300 véhicules l’an dernier.
Pour 2022, dans un contexte marqué par les perturbations des chaînes de production et par une situation géopolitique compliquée, Renault Trucks se montre prudent. Le groupe vise un maintien de ses parts de marché tout en s’affirmant dans le segment de l’électromobilité. "Il n’est pas question qu’un camion électrique sur deux vendu en France ne soit pas un Renault Trucks", conclut Christophe Martin.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.