Mercedes-Benz EQE : l'ADN d'une grande routière
La gamme EQ de Mercedes-Benz commence à avoir fière allure. Au premier modèle EQC lancé en 2019, sont venus s’ajouter au fil des mois l’EQS, l’EQV, l’EQA et l’EQB. Et en attendant l’arrivée d’autres propositions d’ici fin 2023, dont l’EQS SUV, c’est au tour de l’EQE de faire son entrée en lice. Cette dernière présente tous les attributs de la grande berline routière avec son gabarit imposant : 4,96 m de long, 1,90 m de large, 3,12 m d’empattement et 1,50 m de haut.
Un format pas si courant sur nos routes françaises, certes légèrement moins encombrant qu’une EQS s’étirant sur 5,22 m. Seule ombre au tableau, un coffre relativement petit de 430 litres au regard des mensurations évoquées.
Les volumes réalisés grâce au contingent EQ sont encore modestes avec 1 178 unités cumulées au premier semestre 2022 en France, dont 624 pour la seule EQA, soit 5 % des volumes totaux de la marque à l’étoile. Il est peu probable que l’EQE soit une grande pourvoyeuse d’immatriculations supplémentaires mais elle pourrait malgré tout profiter de son positionnement inédit.
A partir de 79 350 euros
Face à elle, la concurrence est pratiquement inexistante, avec une Tesla Model S qui a disparu des écrans en Europe, une BMW i4 beaucoup plus compacte et une Audi e-tron GT que seule la version haut de gamme de l’EQE vient titiller.
La berline étoilée, fabriquée du côté de Brême, en Allemagne, débute qui plus est à un tarif relativement acceptable au regard de son format, de son standing et de toute la technologie qu’elle embarque. Les tarifs démarrent à 79 350 euros pour la version EQE 300, dont le moteur arrière synchrone développe 245 ch pour un couple de 550 Nm. De quoi se faire plaisir avec un 0 à 100 km/h en 7,3 s et une vitesse de pointe de 210 km/h.
Mais c’est surtout son autonomie pouvant atteindre 639 km, grâce à sa batterie de 89 kWh fournie par CATL (588 kg sur la balance), qui permettra d’attirer l’attention des gros rouleurs, sa cible privilégiée. Vient ensuite l’EQE 350 légèrement plus puissante (292 ch) affichant la même endurance. Son prix, 83 250 euros. Les plus joueurs pourront opter pour l’EQE AMG 53 4Matic et ses 625 ch moyennant 124 100 euros. Mais là, nous changeons clairement d’univers.
L’EQE 350 apparaît comme un bon compromis. Mercedes-Benz pense d’ailleurs qu’il s’agira de la version la plus demandée, d’où sa mise à disposition lors de notre essai lors d’un périple de plus de 500 km reliant Genève à Strasbourg en passant par la vallée de Joux, en Suisse, et la forêt noire, en Allemagne. Un parcours exigeant mêlant autoroute sans limitation de vitesse, routes de montage et voies rapides. Un profil destiné à mettre à l’épreuve la berline et démontrer qu’elle en mesure, pourquoi pas, de prendre la relève d’une Classe E.
Consommation maîtrisée
Le fait est que l’EQE ne ment pas tant que cela sur son autonomie. Après plus de 250 km et un rythme parfois soutenu, l’ordinateur de bord remontait une consommation de 17,6 kWh et 45 % d’autonomie restante. Rebelote pour la seconde partie du trajet après avoir fait le plein d’électricité. Atteindre un tel niveau de consommation est une bonne surprise, surtout au regard du poids du véhicule (de 2 355 à 2 525 kg selon les versions).
La clé est de jouer en permanence avec les palettes situées derrière le volant afin de doser la récupération d’énergie au freinage et à la décélération, le niveau maximal faisant office de frein et ne nécessitant pas de pression sur la pédale prévue à cet effet. Inutile en revanche d’opter pour les modes Eco et Sport qui ne font pas dans la nuance, le premier coupant tout caractère à la voiture, le second réveillant une cavalerie un soupçon trop sauvage et accompagnée d’une mise en scène sonore peu subtile.
Pour la recharge, Mercedes-Benz propose un chargeur de 11 kW de série, qui peut monter à 22 kW en option. Le temps de charge passe alors de 8h25 à 4h25. Il y a sinon la possibilité de faire le plein sur des bornes haute puissance de type Ionity. L’EQE, pouvant encaisser jusqu’à 170 kW, se recharge à 80 % en 32 minutes. Le temps d’une bonne pause sur autoroute.
Pour le reste, la berline a toutes les qualités que l’on est en droit d’attendre d’une Mercedes, que ce soit au niveau du soin apporté à la finition, du confort et des équipements. Sur ce dernier point, la liste est longue mais quitte à casser sa tirelire, l’option roues arrière directrices apporte un véritable plus dans le comportement du véhicule.
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