Toyota Proace Electric : premier à jamais
L’histoire retiendra que c’est par le biais de l’utilitaire léger que Toyota a effectué ses grands débuts dans l’univers du tout électrique en Europe. Le modèle en question est le Proace Electric, clone des Peugeot e-Expert, Citroën ë-Jumpy et Opel Vivaro-e proposés par Stellantis, anciennement PSA. Si cette nouvelle proposition se veut sans grande surprise au niveau technique, elle vient valider l’ambition de Toyota de devenir un acteur qui compte sur le marché du VUL sur le Vieux Continent avec un catalogue toujours plus étoffé et diversifié.
Dix années en arrière, la marque japonaise n’existait pratiquement qu’au travers de son pick-up Hilux, toujours fidèle au poste d’ailleurs en 2021 avec de nouvelles motorisations. Mais cette offre réduite faisait de Toyota un nain parmi les géants de l’utilitaire, tout particulièrement en France, l’un des marchés européens les plus dynamiques, dominé de la tête et des épaules par les champions nationaux que sont Renault, Peugeot et Citroën.
C’est en 2013 que Toyota commence à s’intéresser sérieusement aux camionnettes avec la première génération du Proace, déjà le fruit d’une collaboration avec le groupe PSA. S’ensuivra une nouvelle mouture en 2016, qui officie encore aujourd’hui. Il aura donc fallu patienter cinq ans pour voir la déclinaison électrique voir le jour, idem pour les propositions signées Peugeot, Citroën et Opel. Tout en sachant que cette évolution avait été prévue dès l’origine du projet. Entretemps, mi-2020, la marque japonaise a également reçu le renfort du Proace City, l’équivalent des Peugeot Partner et Citroën Berlingo, dont la déclinaison 100 % électrique est pour sa part attendue fin 2021.
Des ambitions commerciales mesurées
Fort de cette gamme composée de trois modèles – il manque encore un grand fourgon pour lequel des discussions seraient engagées avec Stellantis –, Toyota s’est progressivement installé dans le peloton des outsiders du marché utilitaire. L’année 2020 s’est soldée, en France, avec 6 712 immatriculations, dont 2 947 pour le pick-up Hilux, 1 961 pour le Proace et 713 pour le Proace City, le solde étant composé de versions sociétés 2 places du catalogue VP. A titre de comparaison, Toyota a fait mieux que Nissan, acteur historique du marché.
L’objectif est d’atteindre 10 000 unités en 2021. Le constructeur pourra tout d’abord compter sur le déploiement prochain d’un réseau de 5 concessions Toyota Professional dédiées au VUL (20 sites sont attendus d’ici 2022), ensuite sur la première année pleine de commercialisation du Proace City et donc sur la déclinaison en version 100 % électrique du Proace, quand bien même les ambitions sont très mesurées concernant ce dernier. 175 immatriculations sont attendues d’ici fin décembre, un volume qui passera à 200 en 2022 puis 400 en 2023. Les cibles sont les TPE et PME. Ces prévisions prudentes tiennent compte du peu d’appétit manifeste des professionnels pour les utilitaires électriques. L’an passé, moins de 9 000 nouveaux utilitaires zéro émission ont été déployés en France, soit 2,2 % du marché total.
Toyota est lucide quant au potentiel du Proace Electric, quand bien même ce produit est la meilleure proposition alternative du moment. Les nombreuses récompenses récoltées par le trio de Stellantis en attestent, à commencer par sa récente victoire à l’élection de l’International Van Of The Year en décembre 2020. Le Proace Electric aurait sans doute participé à la fête s’il avait entamé sa carrière commerciale. Celle-ci n’a officiellement débuté qu’en mars.
A l’instar de ses cousins, le Toyota est proposé en deux batteries, l’une de 50 kWh offrant 230 km d’autonomie, l’autre de 75 kWh portant son endurance à 330 km. Cette dernière, plus rassurante pour les clients, devrait représenter 70 % du mix de vente. La marque a souhaité faciliter autant que possible la recharge en intégrant de série un chargeur triphasé de 11 kW, un câble de 8A/16A pour se brancher à une prise domestique et un câble triphasé de 32A pour faire le plein via une wallbox. De quoi faire le plein en courant alternatif au mieux en 4h30 pour la petite batterie et en 6h45 pour la grande. En courant continu, un niveau de charge de 80 % est atteint entre 30 et 45 minutes avec un chargeur rapide de 100 kW. Toyota accompagne en outre ses clients dans l’installation de bornes de 7 à 22 kW par le biais d’un partenariat signé avec Zeborne.
Seulement deux finitions
Le Proace Electric est ensuite décliné en trois longueurs (Compact, Medium et Long), en versions fourgon, plancher-cabine pour les déclinaisons carrossées et en cabine approfondie. Une gamme calquée sur celle de la proposition thermique. Le passage à l’électrique n’a d’ailleurs aucun impact sur le volume de chargement (4,6 à 6,6 m3), la charge utile (1 000 kg) et la capacité de remorquage (1 000 kg). Le volume à bord est d’autant plus important que Toyota propose de série le système Moduwork qui se matérialise par une trappe dans la cloison avant et un mécanisme de siège passager rabattable pour étendre la longueur de chargement.
Pour animer le tout, le Proace Electric a recours à un moteur de 136 ch procurant 260 Nm de couple et autorisant une vitesse maximale de 130 km/h. Des paramètres qui évoluent en fonction du mode de conduite sélectionné (Charge, Eco, ou Power). Le mode Eco bride par exemple le véhicule à 82 ch, de quoi évoluer sans mal en milieu urbain, le top de la conduite écolo consistant à appuyer en prime sur le bouton B pour activer le freinage régénératif additionnel. La gestion de l’énergie est un élément central du véhicule, c’est pourquoi un combiné d’instruments spécifique est de la partie pour juger en direct de l’efficience de sa conduite. Précisons enfin que seulement deux finitions sont au programme, Dynamic et Business, les volumes attendus ne justifiant guère plus de déclinaisons. Business, la proposition la mieux équipée, devrait représenter l’essentiel des ventes. Les tarifs s’échelonnent de 36 000 à 47 600 euros HT.