Wesk prend le pari de bousculer l'autopartage avec Shaary
Un entrepreneur reste un entrepreneur. Christophe Sapet ne fait pas exception à la règle. Celui qui, par le passé, a fondé et présidé Infogrames, Infonie et surtout Navya, vient de se lancer dans une nouvelle aventure. Entouré d'anciens cadres du constructeur de navettes autonomes, dont ex-directeur du développement commercial international devenu son associé, Henri Coron, il s'apprête à lancer Wesk, un service d'autopartage reposant sur des véhicules électriques micro-gabarit.
Pour amorcer la pompe, Wesk vient de boucler une levée de fonds de 3 millions d'euros. Une somme apportée par les cofondateurs eux-mêmes ainsi que par Greenpact et des business angels qui permettra de financer la constitution d'une flotte dont la start-up sera l'opérateur au travers du service Shaary. Dès lors tout s'accélère. Il est question de débuter des activités commerciales dans deux villes d'ici à la fin de l'année 2021. Wesk ne vise pas les grandes métropoles mais des grandes villes de taille intermédiaire telles qu'Avignon, Valence, Metz ou Nancy.
Christophe Sapet et Henri Coron ont pris soin de concevoir un système en rupture. Certes, le concept de l'autopartage avec des véhicules de petit gabarit avait déjà été exploré par d'autres acteurs, mais cette fois l'entreprise source des modèles dont le prix d'acquisition n'excède pas 10 000 euros pour que le seuil de rentabilité s'abaisse à environ 170 euros de chiffre d'affaires par mois sur 60 mois d'exploitation et hors frais de personnel. Car l'une des particularités de Wesk consiste à ne pas avoir recours à des bornes de recharge. Les batteries de 3,3 kWh sont interchangeables et il suffira d'aménager un point logistique pour les remettre à plein.
Sans borne de recharge
Une stratégie d'affranchissement qui présente l'avantage de ne pas s'alourdir de frais de structures et qui offre plus de flexibilité dans l'exploitation de la flotte. "Il sera plus facile de décider de déplacer les véhicules vers différentes zones en fonction de la demande, comme une station balnéaire en été", explique Christophe Sapet. Wesk appliquera alors une logique de saisonnalité pour maximiser l'utilisation. Dans un premier temps, l'objectif se limite à une centaine de véhicules dans les deux premières villes à ouvrir.
La start-up veut s'auto-financer. Cependant, les collectivités pourront participer si tel est leur mode opératoire avec les entreprises privées. En cas de succès, Wesk ne tardera pas à entrer dans la deuxième phase, celle d'une levée plus conséquente, d'un montant de l'ordre de 10 à 20 millions d'euros pour donner plus d'ampleur. "Il est difficile de gagner de l'argent, retient les enseignements Christophe Sapet. Le marketing doit prendre le dessus sur les considérations technologiques pour répondre au mieux aux besoins".
L'exploitation en voirie rapportera l'essentiel du chiffre d'affaires. Le canal des flottes en entreprise, comme les sites industriels par exemple, ne pèsera pas plus de 15 % a priori. "Dans ce cas, nous devrions nous appuyer davantage sur des partenaires intégrateurs que sur des équipes internes, car cela impliquerait de gérer le personnel attaché à un site sans possibilité de les faire intervenir ailleurs", explique-t-il.
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