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Vive la cohabitation harmonieuse !

Publié le 1 octobre 2020

Par Arval Mobility Observatory
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – L'engouement en faveur des mobilités douces est positive pour l'environnement mais comporte certains risques. Les accidents de la route impliquant des vélos ou des trottinettes sont en nette augmentation.

 

En politique, on connaissait la cohabitation, entre président et premier ministre de bords différents, avec des attelages plus ou moins réussis (Mitterrand-Chirac, Mitterrand-Balladur, Chirac-Jospin dans les années 80 à 2000). Il va falloir s’habituer à la cohabitation dans la vie de tous les jours, sur la voie publique cette fois, entre tous les modes de déplacements.

 

Jusqu’à une période récente, la voiture était reine, dans les villes comme dans les campagnes. Lutte contre le changement climatique oblige, elle est désormais de plus en plus « challengée » par d’encombrantes dauphines, qui ont pour nom, bicyclettes, VAE, trottinettes, EPDM, pour ne citer que les plus populaires. Tout ce petit monde se presse dans les rues, parfois dans une joyeuse pagaille, au risque de faire pâlir d’envie des transports en commun désertés (par ceux qui le peuvent), par crainte de la Covid-19.

 

Cet engouement pour les mobilités dites « douces », « vertueuses », « vertes », « climato-compatibles » n’aurait effectivement que des avantages s’il ne s’accompagnait pas d’une augmentation du nombre des accidents de circulation les impliquant sur la voie publique, et même de morts. L’adage « un esprit sain dans un corps sain » reste toujours d’actualité en 2020, mais à condition que le corps reste bel et bien sain !

 

La Sécurité routière le dit à demi-mots, mais l’explosion de la fréquentation cyclable liée à la Covid-19 (+30 % entre le 11 mai et le 13 septembre, selon les dernières statistiques) a eu des conséquences non négligeables sur le nombre de cyclistes tués. Depuis le début de l’année, on compte en effet 123 tués à deux roues non motorisés, contre 187 sur l’ensemble de 2019. L’organisme vient d’ailleurs de lancer une campagne inédite de sensibilisation « au partage de la route » et rappelle que le vélo multiplie par trois le risque d’être tué. Et c’est là qu’on apprend que, chaque année, quelque 60 000 aficionados de la « petite reine » finissent aux urgences après avoir tâté du macadam.

 

La « vélorution », qui touche la France, pour reprendre une expression du Figaro (1), peut aussi avoir un autre impact, financier celui-ci. On sait que le nombre de conducteurs roulant sans assurance est très (trop) élevé en France (autour de 800 000). En cas d’accidents graves, les victimes (ou leurs familles en cas de décès) sont indemnisées par le Fonds de garantie des victimes. En 2019, quelque 28 469 personnes en ont ainsi bénéficié, vient d’indiquer le deuxième Baromètre de cet organisme public, avec 116 millions d’euros d’indemnisations à la clé (+ 30 % en cinq ans). Si les véhicules légers concentrent 83 % des dossiers d’indemnisation, les deux roues représentent  désormais 5,9 % des accidents, et les engins de déplacement personnel (trottinettes électriques), 0,5 %.

 

La France pédale, c’est bien ! Mais pas au prix de vies humaines. Apprenons la cohabitation sur la route.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1). « Alerte sur les dangers du partage de la route ». Le Figaro. 25 septembre 2020.

 

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