Une contribution à 24%

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Les entreprises s'intéressent-elles vraiment aux véhicules hybrides ?

PHILIPPE BRENDEL. En tout cas, elles ont contribué aux ventes totales d'hybrides sur 2013. Sur les 46800 immatriculations de véhicules hybrides comptabilisés l'an dernier en France, les entreprises, administrations et autres loueurs en ont totalisé 11100, soit une participation de 24%. Ces immatriculations se sont faites à hauteur de 37% en hybrides essence et de 63% en hybrides Diesel. Mais les professionnels pourraient encore faire mieux en essence si le gouvernement se décidait un jour à autoriser la récupération de TVA sur le carburant aussi bien pour l'essence que pour le Diesel. Cette mesure ne lui coûterait rien et alignerait le coût d'usage des deux types de motorisation, "boostant" par là même l'adoption des véhicules essence dans les entreprises.

JA. Et à quels usages sont plutôt dédiés les hybrides essence et les hybrides Diesel ?

PB. Les premiers sont parfaits pour un usage urbain, c’est-à-dire avec énormément de phases d'arrêt et de redémarrage. En effet, dans ces situations, ils roulent surtout sur le moteur électrique, ce qui est beaucoup plus économique. Mais les entreprises ne les adoptent pas pour autant avec un tel usage. Nombre de professionnels souhaitent pouvoir récupérer la TVA sur le carburant, ce qui n'est aujourd'hui possible qu'avec le seul Diesel. Les professionnels privilégient donc au final plutôt les hybrides Diesel. Ces derniers sont pour leur part à privilégier si l'on compte équiper de gros rouleurs.

JA. Peut-on s'attendre à une percée des hybrides dans les entreprises ?

PB. Elle devrait accompagner la hausse du taux de pénétration global de ces modèles sur le marché. Ce taux s'est établi l'an dernier à 2,6% et il était de 3,2% en janvier 2014. Les professionnels devraient naturellement accompagner ce mouvement, d'autant qu'il n'y a aucune raison pour que la VR des véhicules hybrides soit inférieure à celle des véhicules thermiques.