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Un marché indispensable

Publié le 29 juin 2012

Par Armindo Dias
6 min de lecture
Avec la baisse importante des immatriculations à particuliers attendue cette année, la part des professionnels est logiquement appelée à progresser dans les immatriculations globales VP + VU. Et ce, même si certains spécialistes estiment que le marché des flottes pourrait lui aussi connaître un reflux. S’il a lieu, il devrait quand même être inférieur à celui attendu sur celui des particuliers !
Philippe Brendel, président de l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE).

Les professionnels seront au centre des préoccupations de tous les constructeurs dans les prochains mois. En effet, les immatriculations des entreprises, des loueurs et des administrations devraient se révéler beaucoup plus favorables que celles des particuliers. Résultat : la part des professionnels dans les immatriculations totales de VP et de VU devrait logiquement progresser sur 2012. Elle était l’an dernier de 32 %, hors véhicules de démonstration, véhicules en transits temporaires, véhicules exploités par les constructeurs eux-mêmes et LCD (49 %, inclus tous ces autres marchés). “Les administrations ont participé aux immatriculations totales à hauteur de 5 %, les entreprises en achat à 10 % et enfin les entreprises en LLD à 17 %”, souligne Philippe Brendel, le président de l’Observatoire du véhicule d’entreprise (OVE). Aucun constructeur n’a donc l’intention de négliger ces trois grands marchés, d’autant que l’un d’entre eux se porte encore très bien en ce début 2012. “Les loueurs longue durée ont réalisé leur plus beau 1er trimestre depuis 2007”, relève le président de l’OVE. Ils devraient donc être nombreux à s’intéresser aux derniers modèles lancés par les constructeurs – ou sur le point de l’être – car susceptibles de plaire à toutes les entreprises sans exception : ils disposent quasiment tous de versions économes en carburant et peu émettrices de CO2, un dernier élément qui sert de base de calcul de la TVS. En tout cas, les constructeurs misent beaucoup sur leurs nouveautés pour se développer ou asseoir leur position sur le marché des flottes, que ce soit via une approche directe, en s’appuyant sur leur réseau, ou via des partenariats tripartites impliquant des sociétés de LDD.

Peugeot souhaite par exemple accentuer la présence de sa 208 dans les flottes, fort du succès déjà rencontré par ce modèle auprès des professionnels depuis son lancement (il participe aujourd’hui à la moitié de son portefeuille commandes à professionnels en VP). “La 208 est déjà disponible dans notre gamme Business, elle est très bien placée au niveau de ses émissions de CO2 et de son TCO, et elle affiche une VR supérieure de 9 points à celle de la 207 à 36 mois”, souligne Jean-François Soulisse, le directeur de Peugeot Professionnel France. Ce modèle peut en outre être exploité dans une version Affaires dotée de cinq portes. Citroën compte séduire pour sa part un maximum de professionnels avec la DS5, un modèle qui peut être doté de la technologie full-hybrid Diesel Hybrid4 (elle équipe les modèles à destination des professionnels à hauteur de 30 %). “Ce modèle évolue aussi dans le périmètre de notre ligne dédiée aux professionnels, Executive DS”, précise Arnaud Duchemin, le directeur de Citroën Business. Il vient en outre compléter tous les autres modèles susceptibles d’intéresser les professionnels, notamment la C3 e-HDi de 70 ch qui émet 87 g de CO2/km et la C4 e-HDi de 110 ch Airdream Business BMP6 qui rejette 98 g de CO2/km.

Quant à Renault ? Il ne va pas seulement faire en sorte d’asseoir la percée de la nouvelle Twingo dans le segment A, de confirmer le succès de la Clio III dans le segment B et, enfin, de défendre ses positions dans le segment C (N.D.L.R. : Renault revendique dans ces segments des parts de marché de respectivement 33 %, 33,3 % et 27,1 %). En effet, le constructeur a aussi des ambitions sur le marché des flottes avec Dacia, et ce, aussi bien en VP qu’en VU. “Les Lodgy et Duster sont d’ores et déjà disponibles dans des versions peu émettrices de CO2, et une fourgonnette doit être prochainement commercialisée par la marque sous l’appellation “Dokker Van””, indique François Guionnet, le directeur général de Renault Parc Entreprises. Le responsable estime qu’avec tous ces éléments, le groupe restera le leader des ventes à professionnels sur 2012. Il devra néanmoins compter avec la concurrence : elle dispose aussi de très beaux atouts et certains de ses acteurs affichent des ambitions en très forte hausse par rapport à 2011.

Volkswagen a ainsi prévu de communiquer généreusement sur sa future Golf 7. “Nous travaillons actuellement sur des offres commerciales dédiées aux entreprises ainsi que sur l’élaboration d’une version destinée à intégrer notre gamme Business”, précise Arnaud Barral, le directeur des ventes de Volkswagen. Skoda a de son côté l’intention de gagner du terrain sur le marché des véhicules dérivés et Seat la volonté d’enregistrer une croissance à deux chiffres de ses ventes à professionnels (3 000 unités environ, hors LCD). La marque d’origine espagnole compte notamment y parvenir en misant sur le modèle Ibiza de la gamme E-Ecomotive : doté d’un bloc Diesel de 75 ch, il ne rejette que 89 g de CO2/km. Seat envisage par ailleurs de créer une gamme Business. Volkswagen Group France est donc serein quant à l’évolution des ventes à professionnels de l’ensemble de ses marques. Et il en est de même chez Mercedes-Benz, BMW et Volvo.

Mercedes-Benz table cette année sur une hausse de 20 % de ses prises de commandes auprès des professionnels ! Et, bien évidemment, le constructeur entend réussir en grande partie grâce à la nouvelle Classe A. Equipée du bloc Diesel de base développant 109 ch, l’A 180 CDI consomme 3,8 l/100 km et rejette 98 g de CO2/km. Elle est en outre appelée à proposer dès son lancement une ligne Business. BMW espère enregistrer de son côté une hausse significative de son activité flottes avec la BMW 116d Efficient Dynamics Edition 116 ch ainsi que la BMW 320d Efficient Dynamics Edition 163 ch : ces deux véhicules affichent des rejets de CO2 de respectivement 99 et 109 g. Au final, le groupe ambitionne lui aussi d’enregistrer une croissance à deux chiffres de ses ventes à professionnels, incluses celles réalisées avec la marque Mini. “Nous tablons sur une hausse de 10 %”, avance Olivier Dumain, le directeur ventes aux entreprises du groupe BMW. Volvo entend de son côté écouler 2 500 unités de V40 dès 2012 avec une participation des professionnels de pas moins 50 % : doté de la motorisation Diesel D2 de 115 ch, ce modèle ne consomme que 3,6 l/100 km et ne rejette que 94 g de CO2/km. “Nous comptons l’intégrer à un maximum de car policies”, indique Nathalie Davenne, responsable ventes sociétés de Volvo.

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