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Transition énergétique, oui mais…

Publié le 4 juillet 2019

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - Trimestre après trimestre, les chiffres se suivent et se ressemblent. Ils confirment le bras de fer engagé entre les énergies au sein des flottes automobiles et la vitesse à laquelle cette transformation énergétique s’opère.

 

Soyons clairs, en entreprise, c’est à un match essence-diesel auquel on assiste depuis plusieurs mois ; les autres énergies, qu’il s’agisse de l’électrique ou de l’hybride, ne se contentent toujours que des miettes avec un peu plus de 5 % de part de marché en cumul, selon le dernier Baromètre Energies de l’Arval Mobility Observatory.

 

Ceci pose d’ailleurs une question aux constructeurs automobiles, contraints à une course effrénée à l’électrification de leurs gammes pour échapper aux foudres bruxelloises et à leurs amendes pour non-respect des objectifs d’émissions de CO2 à compter de 2021. A coups de milliards de dollars, les grandes marques de la planète nous promettent pour demain ou après-demain, force modèles 100 % électriques ou hybrides. Mais quel accueil réservera au final le consommateur, qu’il soit particulier ou entreprise ? La « méthode Coué » ne peut tenir lieu, à elle seule, de stratégie industrielle. Seule la réponse du marché (autrement dit les achats et locations de véhicules) validera ou non ces arbitrages.

 

Car cette transition énergétique a un coût : il faut investir dans des infrastructures de recharges, maintenir les aides publiques à l’achat (sans lesquelles l’électrique n’a guère de chance de percer comme le prouvent toutes les études d’opinion), éduquer les conducteurs aux nouvelles motorisations (hybrides surtout). En un mot, diversifier les motorisations oui, mais à condition que cela ne coûte pas plus cher aux entreprises. L’avenir dira si cette équation est tenue.

 

Le match essence-diesel tourne aujourd’hui à l’avantage de l’essence. En un an, cette énergie a gagné plus de 7 points de part de marché en entreprise et s’arroge à la fin du second trimestre 2019 quelque 22,31 % des immatriculations VP et VUL du monde de l’entreprise. Dans le même temps le diesel poursuit sa dégringolade avec 8,7 points de moins sur la même période et une part de marché de 71,8 %. On est encore loin du coude à coude observé sur le marché automobile national (49 % pour l’essence et 44,85 % pour le diesel), mais la roue tourne.

 

L’environnement politique, fiscal ou réglementaire (français ou européen) ne joue pas en faveur du diesel, c’est une certitude et les statistiques marché le prouvent. Mais à terme, il risque aussi ne pas jouer non plus en faveur de l’essence, avec la fin des motorisations thermiques en 2040 désormais gravée dans la loi en France. Une interdiction qui concernera aussi certains modèles hybrides.

 

La préservation de la planète et la lutte contre le réchauffement climatique autorisent-elles toutes les décisions politiques dogmatiques ? Pourra-t-on durablement faire prendre « des vessies pour des lanternes » aux entreprises en leur promettant des déplacements du futur à iso-coût ? Elles savent compter, car c’est une question de survie.

 

 

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