Touché par la crise, ALD se veut rassurant
ALD n’est pas épargné par la crise économique consécutive à la pandémie de coronavirus. La filiale de la Société Générale, cotée à la Bourse de Paris, vient de publier des résultats mitigés pour le compte du premier trimestre 2020. Plusieurs indicateurs sont orientés à la baisse, à commencer par un bénéfice net en repli de 3,7 %, à 128,9 millions d’euros, et ce en dépit d’une flotte mondiale gérée en progression de 5,6 % par rapport à mars 2019, à 1,78 million de véhicules.
La baisse du bénéfice du loueur longue durée aurait pu être encore plus prononcée sans l’intégration providentielle à son résultat des 10 millions d’euros liés à la cession de sa participation dans ALD Fortune Auto Leasing & Renting, son ex-filiale chinoise. Car, dans le même temps, son activité liée aux véhicules d’occasion s’est effondrée de 83,2 %, s’élevant à 3,2 millions d’euros seulement contre 19 millions d’euros un an plus tôt. "Une dépréciation exceptionnelle de 9 millions d'euros du stock de voitures d'occasion liée au Covid-19 a été enregistrée en mars, reflétant les retards dans les ventes et la réduction potentielle des prix des voitures d'occasion", précise le loueur qui s’est contenté d’un résultat de 43 euros par VO vendu.
Risque client
ALD annonce également que ses frais de gestion ont augmenté de 4,6 millions d'euros au premier trimestre 2020, pour atteindre 162,1 millions d'euros, et que les charges de dépréciation sur les créances, autrement dit le coût du risque, ont atteint 17,8 millions d'euros, en hausse de 7,4 millions d'euros. Une provision de 4,4 millions d'euros a ici été réalisée afin d’anticiper une augmentation des défaillances des clients.
Malgré ces résultats en deçà des attentes, Tim Albertsen, le nouveau PDG de l’entreprise, se veut positif en soulignant la "bonne performance commerciale" du début d’année et la "robustesse" du modèle économique d’ALD. "Les performances opérationnelles et financières au premier trimestre ont été rassurantes", complète-t-il. ALD s'attend néanmoins à ce que sa performance opérationnelle 2020 soit affectée "par l'environnement économique défavorable" et, pour cette raison, a retiré ses prévisions pour l'année. Tim Albertsen ajoute par ailleurs que ses équipes sont prêtes à "saisir de nouvelles opportunités, par exemple en répondant à la demande de produits flexibles et en promouvant notre offre de location de voitures d'occasion, tout en faisant très attention à nos coûts".
Prolongation des contrats
Point d’inquiétude non plus sur la capacité d’ALD à développer sa flotte. Le loueur estime pouvoir s’appuyer sur des "sources de financement sécurisées" puisqu’il bénéficie du soutien garanti de la Société Générale et d’un accès aux marchés des capitaux "soutenu par les notations solides de l’entreprise". Les besoins de financement d'ALD en 2020 devraient toutefois être limités en raison de la prolongation de la durée des contrats et de la croissance plus lente de la flotte que prévu.
En attendant, le quotidien est à la gestion de l’urgence. Afin de préserver autant que possible son activité, mais aussi soulager ses clients, le loueur a poussé fortement en faveur des extensions de la durée des contrats dans le but de réduire le nombre de véhicules à vendre une fois les blocages terminés. L’objectif de la manœuvre : "diminuer le risque de valeur résiduelle et de réduire les mensualités des clients". Les clients les plus vulnérables ont également été accompagnés dans la gestion de leur trésorerie et ceux en attente urgente de véhicules ont pu être livrés.