S'intéresser à d'autres modes de financement
JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Pourquoi le financement de flottes repose-t-il encore beaucoup sur l'achat et le crédit dans les PME et surtout les TPE?
PHILIPPR BRENDEL. Nombre de ces entités se comportent encore comme des particuliers. Elles n'ont pourtant pas intérêt à opter pour ces modes de financement sur le plan comptable : l'achat et le crédit se matérialisent par des immobilisations dans les comptes et ils font l'objet d'amortissements. Par ailleurs, ces deux modes de financement ne permettent pas vraiment de connaître le coût total de possession de sa flotte, la fameux TCO. Ce dernier prend en compte toute une série de paramètres tels que les coûts d'entretien et de réparation, les assurances et la consommation de carburant. Il convient en outre de ne pas oublier qu'il y a aussi quelques contraintes avec l'achat et le crédit.
JA. Lesquelles ?
PB. Les responsables qui optent pour l'achat et le crédit doivent bien souvent s'occuper eux-mêmes des démarches à la fois d'entretien, de révision et de revente de leurs véhicules. Ils ont donc naturellement tendance à les garder plus longtemps, un comportement qui n'est bien sûr pas sans incidence sur le coût de leurs flottes dans la mesure où les coûts d'entretien et de réparation ont naturellement tendance à augmenter avec l'âge des véhicules. Et autant dire qu'il y a un écart important entre ceux qui ont choisi l'achat ou le crédit et ceux qui ont opté pour la location longue durée ou LLD. Les véhicules achetés ou financés à crédit sont conservés de 7 à 8 ans, contre 3 à 4 ans seulement s'ils ont été financés en LLD. Il y a donc forcément un écart important dans les taux de CO2 moyens des flottes selon qu'elles ont été financées via de l'achat, du crédit ou de LLD.
JA. Y-en-a-t-il aussi au sein de celles qui sont en LLD ?
PB. Oui, mais les écarts dépendent ici de la taille des parcs et ils s'expliquent aisément par le fait qu'il y a sensiblement plus de professions libérales et de travailleurs indépendants dans les parcs de moins de 10 véhicules que dans ceux qui en totalisent plus de 10, 20 ou 100. Rien d'étonnant donc si le taux de CO2 moyen des petits parcs en LLD était de 128 grammes de CO2/km en 2012 (133 en 2011), contre 124 grammes de CO2/km pour les parcs de moyenne importance (127 en 2011) et 115 grammes de CO2/km pour ceux de grande taille (121 en 2011). Autant dire donc que toutes les entreprises ont intérêt à s'intéresser à d'autres modes de financement que l'achat et le crédit. Ces derniers ne sont pas intéressants sur le plan comptable et ils ne contribuent pas vraiment à une baisse rapide des rejets de CO2. Toutes les entreprises sans exception ont donc intérêt à étudier les différents modes d'exploitation des flottes.
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