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Réduire le CO2 : "yes we can" disent les Français

Publié le 20 juin 2019

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory. Plusieurs études indiquent que la France est l'un des pays les mieux placés pour atteindre ses objectifs de réduction d'émissions de CO2.

 

Et si la "décarbonation" était, au final, une bonne nouvelle pour l’économie ? A lire plusieurs rapports récents sur la question, même si la révolution culturelle induite par cette remise en cause des modes de productions, de déplacements et des organisations du travail exigera des changements sans précédent et sans doute douloureux, les entreprises sont prêtes à jouer le jeu.

 

C’est en tout cas ce que dit l’association Entreprises pour l’Environnement (EPE), qui fédère une quarantaine de grands groupes nationaux et mondiaux, et selon laquelle l’objectif de neutralité carbone à horizon de 2050 est jugé "tenable" par les intéressés. Selon elle, la France a tous les atouts pour être "zéro émission nette" à cette date, tout en réduisant de 80 % ses émissions (à 100 millions de tonnes équivalent CO2). Mieux, toujours selon cette association, quelque 300 000 créations nettes d’emplois dans la transition énergétique pourraient résulter de la décarbonation de l’économie.

 

Cet engagement national est confirmé par une autre étude, conduite cette fois par l’agence d’informations financières Refinitiv, qui passe en permanence au crible les 7 500 plus grosses capitalisations boursières de la planète, parmi lesquelles une bonne centaine de groupes tricolores. Et là encore, la France fait plutôt bonne figure sur les questions environnementales. Plus de neuf entreprises françaises sur dix affirment avoir mis en place une politique de réduction de leur CO2, ce qui place la France en tête de tous les pays couverts par l’enquête : l’Allemagne (85 %) et la Suède (87%) font moins bien.

 

L’Hexagone est aussi le mieux placé en volume de CO2 produit par million de dollars de chiffre d’affaires, avec une moyenne de 148 tonnes. L’Allemagne fait moins bien, avec 247 tonnes de CO2 émis par million de chiffre d’affaires, tout comme le Royaume-Uni et ses 224 tonnes. D’une manière générale, observe l’agence Refinitiv, les pays européens font preuve d’un meilleur sens civique en comparaison de pays tels que le Canada (1 235 tonnes de CO2 émis par million de chiffre d’affaires) ou Hong-Kong (2 532 tonnes).

 

Côté secteurs, ce sont les constructeurs et les équipementiers automobiles qui font la course en tête puisque 83% d’entre eux indiquent avoir lancé des stratégies de réductions de leurs émissions de CO2 et 55% affichent même des objectifs chiffrés à atteindre. A l’heure où la voiture est au centre de toutes les réglementations visant à réduire le réchauffement climatique, ces résultats ne sont pas à proprement parler une surprise. Dommage toutefois que, comme le relève Refinitiv, des industriels considérés comme de gros pollueurs, ne figurent pas parmi les secteurs les plus « proactifs » en termes de réduction des émissions de CO2, tels que l’énergie, les mines, ou encore les utilities.

 

Même fortes de leurs bons résultats, les entreprises tricolores ne doivent pas se reposer sur leurs lauriers. Car, en matière de lutte contre la pollution, elles ne cochent pas encore toutes les cases. Ainsi, 30% des fleurons de l’économie française ne se risquent pas à afficher des objectifs quantifiés de réduction du CO2 à atteindre. Nos voisins allemands sont, dans ce domaine, plus vertueux puisque 65% des entreprises outre-Rhin affichent des objectifs de réduction, une date pour les atteindre et s’y tiennent. Quand on veut… on peut.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

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