S'abonner

Quand les transports deviennent un sujet RH

Publié le 12 septembre 2019

Par Damien Chalon
4 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - Les villes multiplient les initiatives afin de répondre aux attentes de plus en plus pressantes de leurs administrés en matière de qualité de vie dans les déplacements et les transports.

 

La qualité de vie dans les déplacements et les transports devient un sujet de société. Une récente étude du site de recrutement Cadremploi (groupe Figaro) nous apprend que huit cadres sur dix ont envie de changer de ville et surtout de quitter Paris, sa pollution et ses embouteillages.

 

Toujours selon cette étude, 75 % des cadres interrogés affirment passer plus d’une heure par jour dans les transports pour leurs trajets professionnels. Par ailleurs, s’ils reconnaissent à la capitale des attraits en termes de vie culturelle ou d’accessibilité des services, « pollution, embouteillages et stress » sont les trois termes auxquels ils associent la ville, rappelle Cadremploi. Pas glorieux pour celle qui accueillera les JO dans moins de cinq ans, avec plus de 3,6 milliards de téléspectateurs attendus devant leur écran !

 

Bien sûr, la qualité des transports et les temps de trajets n’expliquent pas à eux seuls que Paris ait perdu 12 000 habitants l’an dernier et quelque 60 000 âmes entre 2010 et 2016. Les prix exorbitants du m2, qui viennent de franchir le seuil moyen de 10 000 euros, en sont aussi la cause. Mais le sujet des déplacements gagne aussi du terrain.

 

D’ailleurs, pour 47 % des cadres qui envisagent une mobilité régionale, la réduction des temps de trajets est mise en avant comme l’un des principaux motifs de leur choix. Cette année, Bordeaux, Nantes et Lyon se partagent le podium des villes plébiscitées par les cadres dans le sondage du site de recrutement. Nantes et Bordeaux figurent notamment dans le Top 3 des villes les plus cyclables de l’étude réalisée par la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB). Quant à TBM, le réseau de transport de Bordeaux Métropole, il a affiché en 2018 la plus forte croissance de fréquentation en France, avec une hausse de 10,5 % par rapport à 2017 et 168 millions de voyages sur l’ensemble de ses lignes.

 

A quelques mois des élections municipales, les initiatives fleurissent pour proposer des solutions de transport vertes ou socialement responsables. Bordeaux Métropole réalise actuellement un test grandeur nature de bus électriques, avec pour objectif de passer commande d’une soixantaine de bus électriques en 2022. Quant à Dunkerque, qui ne figure certes pas dans le Top 10 des villes préférées des cadres, son expérimentation de transports en commun gratuits depuis près d’un an, est suivie de près non seulement par d’autres agglomérations françaises, mais également en Australie et en Nouvelle-Zélande…. Gain de pouvoir d’achat pour les habitants, réduction du nombre de voitures dans les rues de la ville… autant d’avantages qui marquent des points auprès des citoyens.

 

Alors, avis aux parlementaires qui ont fait cette semaine leur rentrée dans les hémicycles : malgré un programme législatif chargé dans les prochains mois, ils seraient bien avisés de mener à son terme l’adoption du projet de loi d’orientation sur les mobilités, dite loi LOM. Faute d’un accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat, il n’a pu être voté avant l’été et revient donc cet automne pour une nouvelle lecture. Or ce projet de loi, issu de nombreux mois de concertation, comporte des mesures pertinentes pour faciliter les déplacements. Mais tant que le texte n’est pas voté et publié au Journal Officiel, les mesures ne peuvent être déployées. Et c’est comme cela que l’on fait du surplace…

 

Les remèdes ne guérissent pas immédiatement, mais tant que le traitement n’a pas commencé, le mal persiste… assurément !

 

L’Arval Mobility Observatory

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :
cross-circle