Oui à la prime pour les hybrides rechargeables
Depuis le début de l’année les immatriculations de véhicules hybrides rechargeables sont bien orientées en entreprise. Les taux de croissance sont résolument à deux chiffres (+50 % sur huit mois) et bien supérieurs à ceux du véhicule 100 % électrique.
Et pourtant, depuis le 1er janvier 2018, plus aucune aide à l’achat ne vient soutenir les efforts des décideurs d’entreprise pour verdir leur parc avec ce type de motorisation. Pour mémoire, le bonus à l’achat était encore de 1 000 euros l’année dernière et jusqu’à 4 000 euros auparavant !
La tentation est donc grande de dire que le marché de l’hybride rechargeable a les moyens de se développer par ses propres moyens, sans incitation fiscale. Pourtant, la demande du CCFA de réintroduire une prime à l’achat de 2 000 euros pour les véhicules rechargeables est une bonne initiative à laquelle le gouvernement, en plein bouclage de son PLF 2019 et malgré de fortes contraintes budgétaires, devrait répondre favorablement. Sur la base des immatriculations 2018 cumulées à fin août, soit 4 646 unités, cela aurait représenté un effort d’un peu plus de 9 millions d’euros que les recettes du malus peuvent facilement couvrir.
Dans les entreprises, les hybrides rechargeables représentent moins de 1 % des immatriculations totales. Mais la demande est là, et les offres des constructeurs tricolores vont se développer dans les mois à venir. Dès l’année prochaine, DS ouvrira le bal avec le DS7 Crossback, Citroën enchaînera avec le C5 Aircross. D’autres constructeurs suivront sans doute.
Faire entrer l’hybride rechargeable dans un parc automobile, c’est contribuer à adopter une démarche vertueuse en matière de mix-énergétique. C’est privilégier l’évaluation des usages et des déplacements des collaborateurs afin de faire les choix de motorisation adéquats. Dotés d’un moteur thermique et d’une batterie électrique, les hybrides rechargeables permettent d’adapter la conduite et de faire les arbitrages qui s’imposent : aux distances courtes privilégier le recours à l’électrique, et ne réserver le moteur thermique essence qu’aux longs trajets.
A condition d’affecter le bon véhicule à la bonne personne et de bien savoir utiliser l’une et l’autre des énergies proposées par les modèles rechargeables, l’hybride a aujourd’hui de vraies chances de se faire une place dans les parcs automobiles. L’heure est en effet plus que jamais, dans les entreprises, à la diversification des énergies et à une réflexion plus large sur les modes de déplacements des collaborateurs.
Pour la première fois en août, le diesel a franchi la barre sous les 80 % de parts de marché dans les immatriculations des entreprises. Du jamais vu. Quant aux plans de mobilités (PDM), ils pourraient connaître un vrai coup de pouce avec la future loi sur les Mobilités du gouvernement.
L’étude Viavoice sur l’avenir des mobilités en entreprise affirmait que les entreprises sont prêtes à être le fer de lance dans cette évolution. Elles attendent juste un coup de pouce…
L’Observatoire du Véhicule d’Entreprise