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Mix énergétique : les vertus de l’équilibre

Publié le 3 octobre 2019

Par Damien Chalon
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - La diversification énergétique ferait-elle une pause dans les parcs automobiles ? L’analyse du Baromètre énergies de l’Arval Mobility Observatory pour le troisième trimestre 2019 montre en tout cas que les parts de marché de chaque énergie se sont quelque peu stabilisées sur cette période.

 

Prenons l’exemple du diesel. L’énergie « reine » des parcs automobiles jusqu’au Dieselgate ne cesse, depuis, de céder du terrain. Au point de ne plus représenter que 71 % des immatriculations totales et 57 % pour les seuls VP en entreprise. En l’espace de sept ans, le diesel a abandonné plus de 15 points de part de marché en entreprise. Une chute abyssale et totalement impensable il y a encore peu.


 

Sur le troisième trimestre 2019 toutefois, on observe un « ralentissement de la baisse » ; sa part de marché est quasi stable par rapport au second trimestre. Mieux encore, sur le seul mois de septembre, les immatriculations de véhicules d’entreprise diesel affichent une hausse à deux chiffres (+12,67 %). Du jamais vu depuis de nombreux mois.


 

Les autres énergies n’échappent pas non plus à cette pause. Ainsi l’essence voit, sa part de marché stagner par rapport au second trimestre, à 22,33 %. A noter que sur le marché national, également, l’essence subit une légère baisse de régime sur les trois derniers mois. Rappelons qu’entre 2012 et 2018, cette même essence avait bondi de plus de 11 points dans les parcs d’entreprise.


 

Quant à l’électrique, parée de toutes les vertus environnementales, les trimestres se suivent et se ressemblent avec de faibles progressions de la part de marché (autour de 2,3 %). Sur le seul mois de septembre, les immatriculations de véhicules électriques enregistrent même leur plus mauvais résultat de l’année en entreprise, en raison notamment d’un effondrement des utilitaires. Les prochains mois, avec l’arrivée de nouveaux modèles chez Renault et Peugeot changeront sans doute la donne. Il en va de même pour l’hybride, dont la demande a du mal à décoller en entreprise, notamment les versions rechargeables, en raison sans doute du coût et de la nécessité de former les conducteurs pour en optimiser l’usage.


 

Faut-il en conclure que la diversification des énergies a atteint un palier ? Le fait est que les véhicules essence consomment davantage que les diesel, ce qui impacte le poste carburant des entreprises et donc, leur TCO. Autre constat, les émissions de CO2 repartent à la hausse depuis deux ans en France, en raison de la montée en puissance de la motorisation essence, avec à la clé un renchérissement de la fiscalité des entreprises puisque celle-ci est jusqu’à ce jour, exclusivement basée sur le CO2. Quant aux véhicules électriques, ils ne permettent pas, à l’heure actuelle, de répondre aux usages des entreprises. Et de nombreux points restent encore à améliorer (en tête desquels les systèmes de recharge), même si un frein technique a été levé avec le décret du 12 juin 2019 sur les avantages en nature des véhicules électriques.


 

Une nouvelle fois, preuve est faite qu’il y a rarement de salut dans les extrêmes. Aucune motorisation ne convient à 100 % des usages ; ni le diesel si largement promu puis banni ensuite, ni l’essence, ni l’électrique. C’est tout l’intérêt des plans de mobilité dans les entreprises qui permettent de redéfinir les trajets, les besoins et les usages. A chaque pied son soulier, à chaque usage son moteur.


 

L’Arval Mobility Observatory

 

 

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