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Métro, boulot… vélo !

Publié le 10 avril 2019

Par Damien Chalon
4 min de lecture
ZOOM DE L'OVE. A quelques jours de la grande classique des amoureux de la petite reine – le Paris-Roubaix et ses 54,5 kilomètres de pavés –, le vélo a plus que jamais le vent en poupe en France.

 

Il ne s’est jamais vendu autant de vélos à assistance électrique dans l’Hexagone, avec 338 000 exemplaires sur la seule année 2018, vient par exemple d’indiquer l’Observatoire du Cycle dans son bilan annuel. Soit une hausse de 21 % en un an. Ces modèles, qui se vendent pourtant cinq fois plus cher que les vélos traditionnels, sont adoptés pour une très large variété d’usages : les trajets domicile-travail de citadins exaspérés par les transports en commun bondés et régulièrement en retard, mais aussi les sorties familiales du dimanche ou encore les entrainements des mordus du deux roues, à la campagne comme à la montagne. Cet engouement contribue à la bonne santé de l’ensemble de l’industrie du cycle, dont le chiffre d’affaires a, du coup, progressé de 2,3 % l’année dernière, à plus de 2,1 milliards d’euros.

 

Cette renaissance du vélo s’inscrit dans un contexte d’émergence de nouvelles mobilités, moins gourmandes en énergie, plus vertueuses pour l’environnement, et va de pair avec une désaffection croissante pour les véhicules à quatre roues. La future Loi d’orientation des mobilités, qui vient d’être adoptée par le Sénat et dont le vote par le Parlement est toujours programmé pour le début de l’été, contient d’ailleurs un dispositif dit « forfait mobilité », qui permettra d’inciter les collaborateurs à venir à vélo au bureau. Un dispositif qui sera même obligatoire pour l’Etat, à l’attention des agents de la Fonction publique, histoire de montrer l’exemple.

 

Du côté des industriels, on fait aussi assaut d’innovations pour lancer de nouveaux produits. Ainsi l’équipementier Bosch, davantage connu pour ses moteurs diesel, vient d’annoncer l’installation en série du système de freinage ABS sur ses vélos à assistance électriques. Quant à Michelin, il se fait aussi créateur de vélos avec le lancement d’un modèle en partenariat avec Mobivia et la marque Wayscral. Un vélo à assistance électrique dont l’usage se veut résolument urbain.

 

Rouler à vélo, c’est très bien. C’est bon pour la santé, cela réduit les risques de maladies cardiovasculaires. Ce mode de déplacement, moins encombrant dans la circulation, coûte aussi moins cher que la voiture et réduit la pollution atmosphérique. Mais il y a un hic.

 

En février, selon les chiffres de la Sécurité Routière, 18 cyclistes ont perdu la vie sur les routes ou dans les rues des villes, soit un peu plus de 7 % des morts de la route. Du jamais vu depuis 10 ans pour un mois de février. La sonnette d’alarme avait déjà été tirée début 2019 à la lecture du bilan de la Sécurité Routière pour l’ensemble de l’année 2018, marquée certes par une baisse du nombre de tués sur la route mais avec une hausse de celui des cyclistes ayant perdu la vie (167 personnes, soit une hausse de 14 % par rapport au précédent plus bas de 2013).

 

La faute à un environnement réglementaire qui, une fois de plus, évolue moins vite que les usages. Lorsque les rues et les trottoirs sont envahis par les deux roues de toutes sortes – les ventes de trottinettes électriques ont littéralement bondi de 130 % l’an dernier à 232 000 exemplaires en 2018 –, il convient de rappeler les règles élémentaires pour que chacun y trouve son compte.

 

Plusieurs députés comptent proposer des amendements au projet de Loi d’orientation des mobilités pour renforcer la sécurité des cyclistes, indiquaient Les Echos en début de semaine. C’est le moins que l’on puisse attendre dans un pays qui entend promouvoir l’usage du vélo et tripler sa part dans les déplacements des Français d’ici 2024 et les JO de Paris. Donnons un cadre (réglementaire) au vélo !

 

L’Observatoire du Véhicule d’Entreprise

 

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