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L’intégration de LeasePlan coûteuse mais en "bonne voie" pour ALD

Publié le 9 février 2024

Par Damien Chalon
5 min de lecture
Ayvens a publié ses résultats financiers pour l'année 2023. L'entreprise née du rachat de LeasePlan par ALD a vu son résultat net reculer et son coefficient d'exploitation s'envoler. Les dirigeants de la filiale de la Société Générale estiment toutefois l'intégration de LeasePlan en "bonne voie".
ayvens 2023
Ayvens a publié ses résultats financiers pour l'année 2023. ©AdobeStock-Tomasz Zajda

En mai 2023, ALD officialisait l’acquisition de LeasePlan pour 4,9 milliards d’euros. Cette opération, d’une envergure inédite sur le marché de la location longue durée, continue de coûter cher à la filiale de la Société Générale. Les résultats financiers pour 2023 de l’entreprise, rebaptisée Ayvens en octobre dernier, en attestent.

 

Son résultat net est tombé à 816,2 millions d’euros, un total inférieur de 32,8 % "par rapport à une base 2022 exceptionnelle", précise le loueur. Le coefficient d'exploitation, de 53,2 % en 2022, est quant à lui monté à 63,7 % fin 2023. Un paramètre qui a même atteint 69,1 % au dernier trimestre.

 

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Ayvens met en avant d’autres facteurs pour expliquer cet exercice 2023 en demi-teinte. Parmi eux, l’inflation, l’environnement des taux ou encore la normalisation rapide des résultats sur les ventes de voitures d’occasion. Sa flotte financée, en revanche, a connu une nette accélération.

 

"Dans un contexte macroéconomique difficile et une normalisation des marchés des véhicules d’occasion, et après prise en compte de l’impact positif de l’allocation du prix d’acquisition de LeasePlan sur son capital, Ayvens a affiché des résultats financiers mitigés pour une année de transition par rapport à une base 2022 extrêmement élevée et a confirmé sa forte solidité financière", souligne Tim Albertsen, directeur général d’Ayvens.

 

Une intégration en "bonne voie"

 

Le sujet du moment est donc l’intégration de LeasePlan, dont le coût avait été revu à la hausse en septembre dernier, à 525 millions d’euros. Une annonce qui avait valu à Ayvens une chute du cours de son action en Bourse. Ce dernier a perdu près de 40 % de sa valeur en l’espace de six mois.

 

Le loueur estime toutefois que le processus d’intégration est en "bonne voie". Le rachat devrait générer des synergies avant impôt, dans le domaine des achats, des assurances, du remarketing et de l’intégration informatique, de 120 millions d’euros en 2024, de 350 millions d’euros en 2025 et de 440 millions d’euros en 2026.

 

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"Conformément à notre plan stratégique, nos équipes […] ont pris des mesures décisives pour restaurer nos marges, réduire la volatilité de nos revenus et protéger la valeur de nos actifs, assure Tim Albertsen. Je suis convaincu que nous pouvons y parvenir, grâce à notre position concurrentielle unique et à notre agilité éprouvée, et que nous pourrons en voir les bénéfices dès la fin de cette année".

 

Alerte sur le VO

 

Comme évoqué précédemment, Ayvens doit faire face, comme ses concurrents, à une normalisation rapide du marché des véhicules d’occasion. La flambée des prix de revente ces deux dernières années avait assuré des revenus records aux loueurs longue durée.

 

En 2023, le résultat de la vente de véhicules d’occasion d’Ayvens a atteint 349,5 millions d’euros. Un an plus tôt, ce chiffre était de 747,6 millions d’euros, un niveau jugé "exceptionnellement élevé". Le résultat unitaire de la vente de VO est ainsi passé de 3 269 euros en 2022 à 2 400 euros en 2023. Des données qui ne tiennent pas compte de l’impact négatif de la réduction des coûts d’amortissement.

 

Précisons pour finir sur ce point qu’Ayvens a écoulé 449 000 VO l’an passé, contre 263 000 en 2022.

 

Une flotte en croissance

 

En dépit de quelques vents contraires, la filiale de la Société Générale a vu son parc financier s’accroître. "L’activité commerciale est restée soutenue", souligne-t-elle. Sa flotte s’établit à 3,42 millions de véhicules dans le monde, un total en hausse de 3 %.

 

La location longue durée représente 2,709 millions de véhicules (+3,2 %) et le fleet management 710 000 véhicules (+2,1 %). Ayvens précise que son carnet de commande de véhicules neufs a "poursuivi sa normalisation par rapport au pic observé fin 2022".

 

Le parc en LLD est composé à 11 % de véhicules électriques (BEV) et à 9 % de modèles hybrides rechargeables (PHEV). Une nette accélération s’est opérée l’an passé sur le sujet, puisque le taux de pénétration des BEV et PHEV a été respectivement à 21 % et 13 % sur les nouvelles mises à la route.

 

Année 2024 "clé"

 

Pour le premier loueur longue durée mondial, l’année 2024 est présentée comme un "jalon clé". Elle marquera le début de la fusion des entités locales à compter du deuxième trimestre. S’ensuivront le déploiement de la nouvelle organisation centrale et locale ainsi que l’intégration informatique locale, jusqu’en 2025.

 

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Ayvens, pour ce qui est du contexte économique européen, anticipe une croissance lente (+0,5 %), le retour d’une inflation maîtrisée (+2,4 %) et une baisse des taux d’intérêt. En ce qui concerne le marché automobile, une progression des immatriculations de voitures neuves est attendue, ainsi que la poursuite de la normalisation du marché VO.

 

La filiale de la Société Générale s’attend ainsi à une croissance comprise entre 7 et 9 % de ses actifs productifs et à un coefficient d’exploitation de 65 à 67 %.

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