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L’IA au service du monde d’après

Publié le 9 avril 2020

Par Arval Mobility Observatory
4 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - Dans l’exceptionnelle crise sanitaire que traverse le monde entier avec la pandémie de Covid-19, et même si l’on ne connait encore ni le jour, ni l’heure, ni les conditions de la sortie du confinement, pas besoin d’être "grand clerc" pour désigner le gagnant (en l’occurrence la gagnante) de ce bouleversement mondial.

 

L’intelligence artificielle (IA), objet de tous les fantasmes et de toutes les convoitises avant la crise, devrait en effet constituer l’un des piliers incontournables de la reconstruction du monde économique et sanitaire "d’après".

 

Prenez le cas de l’industrie automobile. L’IA traite depuis plusieurs années maintenant les multiples données que remontent les nombreux capteurs installés à bord des véhicules. Dans l’habitacle, à terme, le patron sera de moins en moins le conducteur, et de plus en plus l’ordinateur de bord. L’IA veille à la sécurité des automobilistes, via des systèmes anti-endormissements, contribue à leur détente, grâce à des outils multimédia tous plus sophistiqués les uns que les autres, ou édicte des règles de conduite pour réduire les coûts d’usage de l’automobile. Pas étonnant dans ce contexte que, constructeurs et fournisseurs de données, se livrent une concurrence féroce pour l’accès à ces données qui valent de l’or, et à leur traitement.

 

Même constat dans les technologies numériques. Depuis le début du confinement, elles nous permettent de maintenir un minimum d’activité via le télétravail, la vente à distance, les réseaux sociaux. Mieux encore, dans un objectif de sortie du confinement, elles peuvent être utilisées, associées à l’IA, à des fins de santé publique. C’est tout le débat naissant en France sur la possible utilisation des données de nos smartphones pour mieux cerner les malades, leur entourage et réduire ainsi les risques de contamination. Les smartphones, nouveau "geste barrière" ? A voir.

 

"L'Asie en général et la Chine en particulier nous prouvent en effet qu'un smartphone, des « appli », des caméras de surveillance et de l'intelligence artificielle forment une redoutable armée contre le virus (…) Plonger dans nos data personnelles permet de lutter contre la pandémie", résume David Barroux, dans un édito des Echos du 31 mars, en se demandant toutefois si "la fin justifie-t-elle l'utilisation de tous les moyens" ? (1)

 

Dans l’industrie pharmaceutique enfin, l’IA sera aussi à n’en pas douter un accélérateur incontournable, pour trouver un vaccin contre le Covid-19 dans un premier temps, mais aussi pour développer les médicaments de demain. Jusqu’alors, il fallait compter pas moins de sept longues années et des investissements lourds (plus d’un milliard et demi de dollars en moyenne) pour mettre un médicament sur le marché. Ces temps sont totalement révolus, surtout quand on sait que les brevets jouent de plus en plus difficilement leur rôle de protection de la "discovery". Nous évoluons vers "un modèle d'innovation ouvert, qui obéit à des cycles courts et à des boucles d'apprentissage dépendant du niveau de partage des données", affirme Etienne Grass, professeur à Sciences Po et contributeur au Cercle des Echos (2).

 

Si, comme l’indiquait dès 2012 la délégation sénatoriale à la prospective dans un rapport sur les maladies infectieuses (3), 90 % des virus et des bactéries identifiées aujourd’hui n’étaient pas connus il y a 30 ans, si 335 nouvelles maladies infectieuses ont été découvertes entre 1940 et 2004 et si 70 % des séquences de l’environnement de l’homme restent encore inconnus, il y a fort à parier que "l’incertitude sur l’origine des pathogènes des futures épidémies est immense". Dans ce contexte l’IA a encore de beaux jours devant elle ; pour aider à soigner les maladies, ou… pour en découvrir de nouvelles.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1). Surveiller sans punir. Les Echos 31 mars 2020

(2). Le Covid-19 va transformer radicalement nos systèmes de santé. Le Cercle des Echos 12 mars 2020.

(3). Les nouvelles menaces des maladies infectieuses émergentes. Rapport du Sénat. 5 juillet 2012.

 


 

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