“Les entreprises débloquent des budgets”
JOURNAL DE L’AUTOMOBILE. Pourquoi être récemment monté au créneau contre le pouvoir législatif ?
DIDIER ROBERT. Le législateur mélange “géolocalisation” et “accès aux données”. Or, il s’agit de comprendre le cœur de métier d’entreprises évoluant en Europe. Uber n’a rien inventé, il a juste exploité une technologie superbe d’efficacité et ajouté du marketing. La législation devrait se concentrer sur le droit du travail au lieu de réfréner une tendance sociétale.
JA. En ce printemps, vous communiquez sur Tour Solver Cloud, que pouvez-vous nous dire de cette nouvelle mouture ?
DR. Le service est né il y a quelques années et s’est depuis enrichi, tout en s’ouvrant à toutes les plates-formes. Nous avons décidé de faire évoluer le format afin de répondre aux besoins des plus petites structures, qui ont souvent des contraintes de ressources, humaines ou matérielles. Ainsi, nous rendons nos outils accessibles au plus grand nombre.
JA. Quel est l’objectif ?
DR. Il y a un vrai potentiel car on élargit la cible, voire on l’internationalise. En cinq ans et une reprise, celle d’Opti-Time, nous avons doublé de taille.
JA. Quel bilan dressez-vous d’Opti-Time Salesforce, après un an ?
DR. Durant toute l’année dernière, nous avons fonctionné sous forme de connecteur à la plate-forme de Salesforce. En décembre, nous avons pu lancer l’application et nous profitons d’une bonne visibilité car Salesforce réalise une belle pénétration au sein des entreprises.
JA. Quelles sont vos prévisions pour le marché 2015 ?
DR. Nous sommes optimistes et encore plus pour 2016. Nous voyons en effet que les entreprises débloquent des budgets pour s’équiper. Les contrats commencent à tomber. Il faut néanmoins être en capacité de proposer une solution d’implémentation simple, qui impacte peu l’organisation opérationnelle.
JA. Les constructeurs deviennent un point crucial, quid de votre stratégie vis-à-vis d’eux ?
DR. Nous ne sommes pas sollicités directement par les constructeurs, mais par leurs partenaires. Il y a une véritable bataille qui se joue pour maîtriser l’éco-système et, de fait, notre brique technologique intéresse des acteurs tels que Salesforce ou les éditeurs de TMS (logiciel de gestion des transports).
JA. L’Internet des objets constitue-t-il une menace ?
DR. C’est pour nous un sujet d’avenir. Les informations remonteront des objets de manière neutre et, là encore, il nous faudra rivaliser d’ingéniosité pour valoriser que j’appelle la “BigGeoData” et donc optimiser encore plus les tournées ou aboutir à du géomarketing de haute précision. On entrera dans la notion de “zone de chalandise digitale”.
------------
FOCUS - Deltatech a dévoilé BulbThings
L’éditeur de WinFlotte change de dimension. En ce mois de mars, la société de Yann Depond a levé le voile sur sa nouvelle solution. BulbThings se veut une plate-forme qui intègre tous les types de données des objets connectés d’une entreprise. Il n’est donc plus question de ne prendre en compte que les véhicules, mais aussi le matériel communicant (benne, remorque, smartphone…), dits les “assets”. “Ainsi, un gestionnaire peut connaître le véritable montant des frais de fonctionnement de sa société”, se félicite Yann Depond. Une véritable incursion dans l’univers de l’Internet des objets.
Surtout, BulbThings ouvre de nouvelles perspectives. “Nous réfléchissons à la mise en service d’une fonctionnalité d’autopartage, avec digitalisation de la clé dans le téléphone”, explique le président. Aussi se déclare-t-il ouvert aux éditeurs tiers, en mesure d’apporter de la valeur ajoutée thématique.
“D’autres fournisseurs de solutions de gestion de flottes nous ont contactés pour que nous devenions une brique de leur écosystème”, confie l’intéressé, qui n’exclut aucune piste de développement.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.