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Les distributeurs aideront-ils Driiveme à doubler les cadences ?

Publié le 14 février 2020

Par Gredy Raffin
5 min de lecture
Après 8 ans d'activité, la plateforme française de location de véhicules a atteint une taille critique sur six marchés européens. Outre celle des particuliers, la croissance du BtoB pourrait conduire Driiveme à gérer presque 200 000 véhicules à l'année.
La plateforme de Driiveme est active dans six pays d'Europe. Elle totalise 2 000 clients professionnels.

 

Driiveme a encore une belle marge de progression. Après huit années d'exercice et des ouvertures d'activité dans cinq autres pays que la France, la plateforme de location de véhicules pense pouvoir doubler ses volumes, à court terme. De 8 000 trajets en moyenne par mois, en 2019, l'entreprise passera donc à près de 16 000, soit presque 200 000 trajets à l'année, comme le confie Geoffroy Lambert, le cofondateur de Driiveme.

 

La confiance des loueurs ayant été gagnée, la plateforme dénombre toujours plus d'offres de véhicules disponibles. Pour mémoire, ceux-ci sont disponibles à 1 euro en trajet simple, ce qui permet aux agences de les rapatrier à moindre frais, tout en affichant des prix attractifs aux consommateurs. Un service qui représente environ 60 % des trajets traités par la plateforme, alors que les loueurs comptent pour 30 % des 2 000 clients de Driiveme.

 

Après autant d'année sur le marché, le portrait-robot du consommateur de la plateforme prend les trait d'un homme (à 65 %) âgé de 38 ans en moyenne. Il a une dizaine d'années de permis de conduire et a majoritairement recours au service en zone aéroportuaire. Cet usage, qui porte sur un trajet d'environ 280 km, a lieu dans le cadre d'un moment de loisir et rarement à des fins de déplacement professionnels. Driiveme sert donc naturellement davantage le week-end. Après avoir mené de tests, des discussions plus avancées ont lieu avec des plateformes d'économie du partage pour faciliter les mises en relation de personnes se déplaçant dans la même direction.

 

Les distributeurs pèsent 10 %

 

L'offre originelle a une belle période devant elle. "Nous allons continuer de croître sur ce segment, entrevoit le cofondateur, mais nous allons aussi gagner en volume sur le marché du BtoB", assure-t-il. Il y a quatre ans, Driiveme a construit un service qui repose sur l'emploi de chauffeurs professionnels sous statut de prestataires. Il rencontre un franc succès. Et pour cause, il a permis à bon nombre d'entreprises de rendre ou transférer des LLD et à des distributeurs automobiles de sécuriser des mouvements de véhicules à l'unité. Preuve en est, les concessions et les garages atteignent déjà les 45 % de pénétration dans le portefeuille de Driiveme, laissant donc 25 % aux entreprises diverses.

 

Plus précisément, les distributeurs génèrent 10 % des commandes. Ils en ont fait un outil de livraison à domicile, notamment des véhicules d'occasion. "Pour 40 euros, nous pouvons acheminer le véhicule par le biais d'un particulier entre Paris et Lille et pour environ 180 euros, il est possible de faire appel à un chauffeur professionnel qui effectuera la mise en main", cite en exemple Geoffroy Lambert. Il recense à l'heure actuelle 6 000 chauffeurs professionnels en plus d'une communauté publique européenne. "Il est question de développer de nouveaux services pour fiabiliser encore plus la prestation et attirer de nouveaux clients", enchérit le cofondateur. Les distributeurs devraient donc tirer la croissance de Driiveme, dès 2020.

 

Les orphelins d'Auto/Train

 

A ceci s'ajoute les nouveaux comportements des particuliers. De manière spontanée, ils utilisent la plateforme Driiveme comme solution logistique de leur propre bien. Ils constituent désormais 10 % des trajets annuels. "60 % d'entre eux nous utilisent à la suite d'une acquisition loin de leur domicile, 20 % pour s'éviter la route des vacances ou lors d'un déménagement et 20 % pour rapatrier leur véhicule tombé en panne et réparé à des distances trop longues", observe Geoffroy Lambert. Pour lui pas de mystère, Driiveme récupère les orphelins d'Auto/Train.

 

Depuis le début de son aventure, la société a rendu des bilans financiers dans le vert. Chaque trajet lui rapportant entre 50 et 70 euros, facturés au donneur d'ordre. La feuille stratégique prévoit que sous peu, le modèle français de Driiveme soit dupliqué dans chacun des autres pays, ce qui signifie une extension à tous les segments de marché de l'offre de location à un euro. Du bon sens quand les cadres de l'entreprise familiale considèrent en plus les flux transfrontaliers en nette progression. Mais une autre nouveauté pourrait faire son apparition, sous l'impulsion des loueurs.

 

En effet, à une dimension régionale, Driiveme est impliqué dans un pilote en Ile-de-France. Du peu d'information qui a filtré, il s'agit pour des sociétés de location de véhicules de constituer des parcs logistiques de grande envergure et d'utiliser des ressources externes telles que la plateforme de Geoffroy et Alexandre Lambert pour acheminer les véhicules au lieu choisi par le client locataire. Autrement dit, alors que Driiveme a inventé la location low cost, la société s'est mise à faire la course avec Hiflow, sur la logistique à l'unité et veut désormais rivaliser avec Carlili dans la livraison à domicile. Dans un secteur qui se réinvente, les frère Lambert croient en leur marge de progression pour continuer leur route sans lever de fonds.

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