Le risque routier et les professionnels

Voilà des résultats qui devraient faire réfléchir plus d'une entreprise. En effet, si une étude de l'Ifop effectuée pour le compte de MMA révèle que les automobilistes qui effectuent des déplacements dans le cadre de leur travail connaissent les règles de sécurité routière et les sanctions qu'ils encourent en cas de non-respect, il y apparaît aussi que ces mêmes professionnels sont encore très nombreux à adopter des comportements à risques. Pour preuve : les sondés, des commerciaux, artisans, contremaîtres et autres infirmiers, sont 85% à admettre avoir déjà eu des comportements dangereux lors de leurs déplacements professionnels, les plus courants étant l'utilisation du téléphone au volant (3 sur 4), le dépassement de la vitesse autorisée (7 sur 10) et la conduite en état de fatigue (8 sur 10).

"L’usage du téléphone au volant concerne 74% des actifs et il arrive encore à 32% d’entre eux de tenir le téléphone à la main, souligne MMA. En revanche, les actifs utilisent déjà majoritairement le kit mains libres sans fil (53%), point positif alors que le gouvernement vient d’annoncer l’interdiction du kit mains libres avec oreillettes au 30 juin 2015." L'étude met par ailleurs en exergue le fait que les dépassements de vitesses autorisées sont dûs à un manque d'attention à 32% et que les professionnels encadrant plus de dix personnes admettent faire des excès des vitesses à pas moins de 85%.

Autres enseignements majeurs de l'étude : le comportement plus responsable des conducteurs en situation de déplacements professionnels et l'attente de ces mêmes conducteurs à l'égard de leurs employeurs en matière de prévention des risques routiers. Les sondés ont fait savoir à 27% qu'ils respectaient davantage les limitations de vitesse lors de leurs déplacements professionnels. L'absence d'actions de la part des employeurs en matière de prévention des risques routiers a été citée pour sa part à pas moins de 39%.

"Seul un actif sur quatre effectuant des trajets professionnels a déjà suivi une ou plusieurs formations de sensibilisation aux risques routiers, relève l'étude. Les répondants ayant une fonction d’encadrement (31%) sont plus nombreux à avoir suivi ce type de formation. C’est également le cas des professionnels ayant déjà eu un accident ou un retrait de point (42%). Il apparaît donc que ces formations sont davantage proposées en réaction qu’en prévention." Or, elles seraient bien utiles.

Si les accidents de la route ne représentent que 3% de la masse des accidents du travail chaque année en France, ils sont aussi la première cause de mortalité dans le cadre d'une activité professionnelle. Tous les ans, il y a quelque 20000 accidents du travail liés à la route qui donnent lieu à environ une centaine de décès.