Le gouvernement renforce son plan covoiturage
"Pensez à covoiturer". Après avoir introduit un slogan spécifique au covoiturage dans les publicités de voitures, le gouvernement veut aller encore plus loin pour encourager la pratique. Ce dernier renforce son plan national covoiturage initié en 2019 avec de nouvelles mesures.
Celles-ci sont annoncées à l’occasion du déplacement dans la Marne (51) de Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, et Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, ce mardi 13 décembre 2022.
Des aides pour les collectivités
Ce plan se décline en 14 mesures visant à promouvoir le covoiturage, dont trois mesures phares, inspirées des propositions de l’Alliance des Mobilités, fédération professionnelle regroupant les acteurs du covoiturage.
La première est un soutien aux covoitureurs, qui vient en complément de l’aide déjà apportée par certaines collectivités qui proposent une incitation financière. Le gouvernement financera ainsi la moitié de cette dernière, sur le principe du 1 euro de l’État pour 1 euro de la collectivité. Une mesure devant inciter les collectivités n’ayant pas franchi le pas à se lancer sur la question.
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Deuxième mesure phare, l’État s’engage à accompagner les collectivités qui investissent dans des infrastructures liées au covoiturage du type : lignes de covoiturage, aménagements d’aires dédiées à la pratique ou encore des aménagements de voies spécialement prévus pour ce mode de déplacement. Cette mesure sollicitera une partie du Fond vert alloué par l’État, qui s’élève à 2 milliards d’euros.
Une prime de 100 euros
Dernière mesure phare, et pas des moindres, une prime de 100 euros sera délivrée aux primo-conducteurs dans le covoiturage courte-distance (sur les distances de moins de 80 km). Une incitation qui avait déjà été évoquée en septembre par Clément Beaune, au micro de LCI. Ainsi, tous les conducteurs qui s’inscrivent sur une application de covoiturage recevront une prime de 100 euros, reversée par les opérateurs, mais sous la forme d’un versement progressif.
Par conséquent, une première partie sera versée lors du premier covoiturage, à hauteur de 25 euros minimum. Puis, les 75 euros restants seront reversés au dixième covoiturage dans un délai de trois mois après le premier trajet. À noter que la modalité de versement de cette prime est à l’appréciation de l’opérateur. La prime peut donc être reversée sous la forme de bonus, carte d’achat ou versement directement sur le compte du client.
150 millions d’euros alloués au covoiturage
"Cette prime correspond à l’équivalent d’une réduction de 10 centimes par litre de carburant" précise le gouvernement. Par ailleurs, elle est cumulable avec l’indemnité kilométrique. Bien évidemment, un trajet est considéré comme un covoiturage lorsqu’il y a un conducteur et un passager. Le gouvernement souligne que des contrôles seront effectués pour s’assurer que la prime profite aux usagers de la pratique.
Pour ces trois mesures, le gouvernement a mobilisé un budget de 150 millions d’euros. Chacune d’entre elles représentant 50 millions d’euros (100 millions d’euros de l'État et 50 millions d’euros versés par les entreprises via les certificats d’économie d’énergie (CEE)). Les 11 autres mesures sont là pour promouvoir la pratique et accompagner les entreprises, avec, par exemple, la création d’un label pour les sociétés vertueuses ou encore des études sur le sujet.
Un premier plan national covoiturage lancé en 2019
Un premier plan pour promouvoir le covoiturage au quotidien fut amorcé en 2019, par Elisabeth Borne, alors ministre de la Transition écologique, et Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État chargé des Transports, ainsi que tous les acteurs de la mobilité. À l’époque, le gouvernement s’était fixé l’objectif de trois millions de covoitureurs pour 2024, une ambition toujours d’actualité. Soit tripler la part de covoitureur. L’ambition étant de rendre le covoiturage "évident" pour les trajets quotidiens.
Car si la pratique a réussi à se démocratiser pour les trajets longue distance, celle-ci a encore du mal à s’installer sur les trajets de courte distance, notamment les parcours domicile-travail. D'autant plus que les trois quarts des actifs ont encore du mal à abandonner leur véhicule pour leurs trajets quotidiens.
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