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La diversification énergétique en marche

Publié le 10 janvier 2019

Par Damien Chalon
3 min de lecture
ZOOM DE L'OVE. Un peu partout, dans les entreprises, les fédérations professionnelles, les secteurs industriels, c’est l’heure des vœux. Mais aussi des bilans économiques. Le marché du véhicule d’entreprise ne fait pas exception à cette règle. Que retenir de 2018, hormis une troisième année consécutive d’immatriculations records de VP et de VUL ?

 

Les chiffres de l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise confirment qu’un mouvement est bel et bien en marche en matière de diversité énergétique : le diesel, lentement mais sûrement, est en train de tomber de son piédestal où, plusieurs décennies d’avantages fiscaux assumés par les pouvoirs publics, l’avaient conforté.

 

2018 restera en effet dans les annales comme la première année de baisse franche (-5,2 %) des immatriculations de VP et de VUL diesel dans les entreprises. Plus de 35 000 véhicules manquent ainsi à l’appel et se sont transportés qui, vers de l’essence, de l’électrique ou des hybrides.

 

Autre conséquence logique de cette désaffection, volontaire ou contrainte, des décideurs d’entreprise, la part de marché du diesel dans les immatriculations des parcs automobiles a franchi l’année dernière des seuils à la baisse historiques. Cette énergie est ainsi passée sous la barre des 80 % (78,52 %) en incluant VP et VUL et sous celle des 70 % (67,74 %) sur le segment des seuls VP.  En l’espace d’un an, le diesel a cédé 6 points de part de marché. C’est beaucoup plus que ce qu’il avait perdu en 2017 (1,43 point) ou en 2016 (1,36 point).

 

Les autres énergies profitent bien sûr de cette perte de vitesse, mais aucune n’écrase véritablement les autres. A ce titre le marché de l’entreprise reste très différent du marché global, où diesel et essence font désormais quasiment jeu égal en termes de mises à la route.

 

Prenons le cas de l’essence par exemple. Sur l’ensemble de 2018, elle s’arroge 4,5 points de parts de marché supplémentaires, à 16,03 % des immatriculations VP + VUL. Dans les VP, elle représente même un quart des immatriculations. Toutefois, la croissance s’est surtout réalisée en début d’année, au premier trimestre. Les interrogations sur l’avenir des motorisations essence à moyen terme (pourront-elles ou non continuer à entrer dans les centres-villes) et leur coût d’usage peuvent contribuer à ralentir le mouvement.

 

Il en va de même pour les hybrides ou l’électrique, dont les immatriculations ont certes affiché des hausses à deux chiffres l’année dernière (+ 41 % pour les hybrides et + 45 % pour l’électrique), mais dont les parts de marché demeurent anecdotiques. A elles deux, ces énergies captent en effet à peine plus de 5 % du marché entreprises.

 

La conviction de l’Observatoire du Véhicule d’Entreprise est confortée par ces résultats. La diversification du mix-énergétique se poursuivra dans les parcs d’entreprise et conduira (l’échéance reste encore à déterminer) à une répartition plus équitable des immatriculations de VP et de VUL. Mais les usages automobiles des décideurs d’entreprises pour leurs collaborateurs et leurs contraintes financières pour contenir leurs coûts les inciteront toujours à arbitrer en faveur du meilleur rapport qualité-prix et non sur de simples considérations dogmatiques.

 

Quoiqu’il en soit, il convient de rester prudent. Que nous réserve la prochaine vague politico-fiscale ? La guerre contre l’essence ? Le retour en grâce d’un diesel devenu vertueux ? De vrais états d’âme sur les qualités environnementales du véhicule électrique ?

L’Observatoire du Véhicule d’Entreprise

 

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