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Klaxit reprend IDVroom et veut séduire 500 entreprises

Publié le 11 juillet 2019

Par Gredy Raffin
4 min de lecture
La reprise des activités d'IDVroom est le point de départ d'une nouvelle ère pour Klaxit. La plateforme de covoiturage du quotidien se construit un statut de leader européen qui doit convaincre les sociétés et les collectivités.
Julien Honnart et Cyrille Courtière, les co-fondateurs de Klaxit.

 

La consolidation a donné naissance à un géant du covoiturage domicile-travail. Ce 10 juillet 2019, Klaxit a annoncé le rachat de son concurrent IDVroom pour un montant resté confidentiel. Une opération qui permet à la start-up française de revendiquer un rang de leader européen du secteur avec 1,165 million d’inscrits sur la plateforme, contre environ 500 000 personnes chez Blablalines et 200 000 sur l'application Karos.

 

En reprenant IDVroom, Klaxit a en effet gagné les 950 000 inscrits de la base de données la plus conséquente d’un secteur en ébullition. "Au cours des 18 derniers mois, la SNCF a financé une vaste campagne de recrutements de covoitureurs, contextualise Julien Honnart, le co-fondateur et p-dg de Klaxit. En revanche aucun travail n’a été effectué pour encourager la pratique". Il profite donc d’un fichier dont plus de 50 % des personnes ont été ajoutées récemment et en grande majorité, issues du grand public. Elles serviront donc de vivier pour les utilisateurs en entreprise. 

 

Une offre à deux niveaux

 

Les entreprises est une cible prioritaire de Klaxit puisqu'elles servent de canal de pénétration sur les territoires. En 18 mois, la plateforme a d'ailleurs multiplié par 2,5 le chiffre d'affaires généré auprès du BtoB. Aux 200 contrats qu'elle détient s'ajoutent 65 autres en provenancede l’ex-filiale de la SNCF. A noter que la moitié du CAC40 figure dans cette liste. Considérant que Blablalines n’utilise pas ce levier et que Karos annonçait récemment avoir conclu 40 accords, alors il apparaît que cet ensemble nouvellement constitué ne souffre aucune concurrence en volume. 

 

Klaxit et IDVroom bataillaient sur les mêmes dossiers de prospection. La différence– et donc l’arbitrage– se faisait généralement sur le prix, concède Julien Honnart. "IDVroom était plus agressive, quand nous affichons un meilleur taux d’efficacité", répertorie-t-il les arguments de chacune. Toujours est-il que ce positionnement de marché va être respecté. Julien Honnart va définir une stratégie commerciale qui comprendra deux niveaux de prestation. En reprenant les mécanismes de la société acquise, il va proposer une offre d’accès, tandis que le service plus sophistiqué de Klaxit constituera le cœur de gamme. Un moyen de répondre aux besoins de tous les clients qui, en général, compte au minimum 100 salariés dans les effectifs. 

 

Refonte de l'application

 

500 nouvelles références doivent rejoindre les rangs. Tel est l'objectif que se fixe Klaxit. Pour ce faire, la start-up va procéder à une levée de fonds d'envergure. Le montant à atteindre n'a pas été révélé, mais le calendrier table sur la fin d'année 2019. Une nécessité pour financer les futurs développements, car une large partie des 3 millions d'euros levés en février 2018 a déjà été consommée. Avec ce renflouement des caisses, Klaxit redoublera d'effort auprès des gestionnaires de mobilité, mais s'attaquera aussi aux agglomérations de plus de 200 000 habitants. Le co-fondateur et ses actionnaires veulent en séduire 50 à moyen terme.  

 

Dans le panier de la mariée, un autre contrat réjouit les équipes de Klaxit. En 2018, IDVroom a scellé un accord pluriannuel avec l'Etat du Luxembourg, pour qui une application de covoiturage a été développée. Une réalisation qui s'inscrit dans le cadre d'un chantier ouvert par Elisabeth Borne, la ministre des Transports. Chaque jour, ce sont quelque 100 000 Français qui franchissent la frontière pour se rendre au travail, dans le Duché.

 

Un contrat stratégique qui ajoute un nouveau pays au périmètre, après la Suisse. Cependant l'internationalisation n'est pas un enjeu. Julien Honnart, à la faveur de la LOM, entend mettre l'accent sur la France. Il souhaite convertir 10 % des 16 millions de Français qui se rendent au bureau seuls en voiture. La nouvelle version de l'application, à paraitre à la rentrée, devrait contribuer à convaincre les néo-utilisateurs.

 

Outre la base d'utilisateurs et les contrats commerciaux, l'intégralité des salariés d'IDVroom a été conservée. Le groupe emploie donc désormais une quarantaine de personnes, réparties dans quatre centres, à Paris, Bordeaux, Angers et Grenoble.

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