Il y a le ciel, le soleil et la mer…
Selon l’Agence Internationale de l’Energie, les énergies renouvelables peuvent voir la vie en rose pour au moins les cinq prochaines années. Eolien en mer ou sur terre et énergie solaire devraient en effet enregistrer une très forte croissance de leurs capacités de production de plus de 50 % dans le monde. Le chiffre avancé est de 1 200 gigawatts de capacités supplémentaires : un chiffre qui ne dit peut-être rien dans l’absolu, mais qui est beaucoup plus parlant quand on explique qu’il représente l'équivalent de la capacité électrique actuelle des États-Unis, toutes sources énergétiques confondues !
Enfin une bonne nouvelle, est-on tenté de dire, dans un monde chahuté par les soulèvements nationalistes, les incertitudes économiques et, à notre petite échelle franco-française, les soubresauts sociaux inévitables lorsque des réformes -pourtant nécessaires- bousculent les droits acquis et le confort de certains.
Capter les rayons du soleil va donc redevenir « tendance » avec la baisse des coûts des cellules photovoltaïques massivement produites en Chine. Selon l’AIE, dans plusieurs pays, les fermes solaires coûtent aujourd’hui moins cher à installer que des centrales à charbon ou au gaz.
Signe qu’un mouvement est bel et bien en marche, la plus grande centrale solaire flottante d’Europe a été inaugurée la semaine dernière dans un petit village du Vaucluse, sur le lac de Piolenc. La municipalité ne savait que faire d’un plan d’eau impossible à transformer en base de loisirs pour des raisons de sécurité. Il abrite désormais 470 panneaux solaires susceptibles de couvrir les besoins en électricité de plus de 4 000 foyers.
Il en va de même pour l’éolien sur terre et en mer, avec de nombreuses perspectives un peu partout dans le monde (Europe Etats-Unis, Chine, Inde) et à des coûts de plus en plus compétitifs. A preuve, même si la nouvelle a été éclipsée par le serpent de mer du Brexit, au troisième trimestre le Royaume-Uni a produit plus d’électricité « verte » grâce à ses centrales hydrauliques, ses champs d’éoliennes et ses panneaux solaires, que les énergies fossiles. Et c’est encore outre-Manche que vient d’être donné le feu vert pour la construction de la plus grande ferme éolienne en mer du monde. Un investissement de plus de 10 milliards d’euros au large du Yorkshire, qui représentera à terme 5 % de la production d’électricité britannique.
Le ciel s’éclaircit donc pour les renouvelables, même si l’Agence Internationale de l’Energie douche quelque peu l’optimisme retrouvé en rappelant que… le charbon restera sur la période la première source d’électricité en valeur absolue, avec même de nouvelles centrales en construction (17 projets identifiés dans le monde).
Comme quoi, il est difficile de mettre fin, d’un coup de baguette magique, à un modèle de croissance fondé depuis des décennies sur l’exploitation des énergies fossiles.
L’Arval Mobility Observatory