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Il y a diesel et diesel

Publié le 8 novembre 2018

Par Damien Chalon
3 min de lecture
ZOOM DE L'OVE. C’est l’une des conséquences du "Dieselbashing" auquel on assiste depuis bientôt trois ans : toutes les motorisations diesel, quels que soient leur âge et leur date de mise en circulation, sont vouées sans distinction aux gémonies des pouvoirs publics, de la classe politique, des collectivités locales, des organisation écologiques.

 

Les dates couperet sur l’interdiction de circulation des moteurs diesel dans les villes françaises sont annoncées les unes après les autres, plongeant les entreprises, les artisans, les automobilistes en général dans l’inquiétude et l’incertitude. Comment iront-ils travailler dans un avenir proche s’il leur est impossible d’utiliser leur véhicule roulant au gazole sous peine d’amende ? Comment permettre aux nombreuses populations de commerciaux, qui ne comptent pas leurs kilomètres et pour lesquelles les motorisations diesel sont un prérequis, d’effectuer leurs rendez-vous sans encombres ?

 

La question n’est pas de savoir comment supprimer le diesel, mais comment sortir du parc roulant les diesel de premières générations.

 

Or, aujourd’hui, peu importe que les moteurs diesel récents émettent moins de CO2 que leurs homologues à essence, peu importe également que les émissions de CO2 repartent à la hausse en France depuis plusieurs mois, conséquence directe de la hausse des véhicules essence dans le parc automobile roulant. Peu importe enfin que la consommation des moteurs diesel soit inférieure de 20 % environ aux essence, ce qui constitue un argument pourtant porteur pour le pouvoir d’achat, thème si cher aux politiques aujourd’hui, qui n’ont d’yeux que pour l’évolution de la courbe des prix des carburants.

 

Tous les arguments en faveur du diesel sont désormais devenus inaudibles dans le pays. Pas étonnant, dans ces conditions, que les ménages se détournent massivement de cette motorisation (elle a représenté seulement 22 % de leurs achats de VP en octobre contre 31 % à la même période il y a un an, selon les dernières statistiques du CCFA).

 

Même dans les entreprises, pourtant archi attachées au diesel depuis des décennies, le mouvement est en marche. Sa part est tombée sous le seuil de 80 % sur les dix premiers mois de l’année, alors qu’elle dépassait 94 % en 2012.

 

La messe est-elle définitivement dite pour le diesel en France ? Peut-être pas, aussi étonnant que cela puisse paraître et compte tenu de l’ambiance actuelle. Moins émettrices de CO2, les motorisations Diesel sont mécaniquement moins taxées en malus (encore un bon point pour le pouvoir d’achat ou le budget fiscalité des entreprises).

 

Le dernier communiqué de l’Acea (l’association européenne des constructeurs) pourrait aussi mettre un peu de baume au cœur des défenseurs du diesel. Et contribuer (s’il n’est pas trop tard) à ramener un peu de raison dans le débat public.

 

Ce communiqué explique en effet que les véhicules diesel nouvelle génération affichent des émissions de NOx très inférieures aux limites imposées par la réglementation européenne en conditions réelles (le cycle RDE). Mieux, la majorité des modèles se situent déjà en deçà des seuils qui seront exigés à horizon de 2023. Autrement dit, alors même qu’ils respecteront les normes d’émissions en conditions réelles, ils seront totalement interdits. Raison de plus pour arrêter de condamner sans discernement le diesel, mais faisons (s’il est encore temps) la part entre le bon grain et l’ivraie.

 

L’Observatoire du Véhicule d’Entreprise

 

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