Guillaume Nesa, Olythe : "Deux entreprises ont passé commande pour une centaine d'éthylotests"
JA. La sphère politique s'est récemment agitée concernant la législation en matière d'alcoolémie au volant, quelle est votre analyse ?
Guillaume Nesa. Tous les deux ans, les grandes nations se réunissent pour débattre du sujet et force est de constater que la France s'y présente encore comme un mauvais élève alors que d'autres ont réussi à instaurer la "tolérance zéro". Le pays cherche à améliorer son bilan, ce qui n'est pas une mauvaise idée mais elle se heurtera à des blocages évidents.
JA. Cela laisse-t-il apparaitre des opportunités ?
GN. Baisser le taux autorisé, voire le ramener à zéro n'est pas particulièrement une aubaine. Au mieux, cela fait un peu de bruit médiatique, mais n'engendre pas d'augmentation des sollicitations. En ce qui nous concerne, nous avons été contactés par quelques professionnels à qui l'actualité a rappelé des projets laissés en suspens.
JA. Alors quel bilan tirez-vous de l'année 2019 ?
GN. Nous avons vendu entre 500 et 1 000 pièces, nous sommes un peu en-deçà de nos prévisions. Cela est dû à un retard de développement des canaux de commercialisation, à l'instar de notre marketplace qui ne dispose pas de l'interface permettant aux clients d'acheter les boitiers ou des contacts pris aux Etats-Unis qui laissent entrevoir un fort marché. On peut dire que les graines ont été semées et il faut patienter pour les voir éclore.
JA. Ce qui veut dire que des signatures vont tomber prochainement ?
GN. Le protocole a pris du retard et nous manquerons la saison des fêtes, mais effectivement, nous allons signer pour qu'Olythe soit présent dans les Coyote Store, dès la fin décembre ou le mois de janvier 2020. Ce qui va nous permettre de toucher une clientèle particulière au travers de leur réseau. Du côté des professionnels, nous avons multiplié les présences sur les salons et l'accueil a été très bon.
JA. Quels sont les débouchés dans ce cas précis ?
GN. Au salon des Maires, nous avons été sollicités par des agglomérations. Cumulées, elles vont mener des expérimentations sur plusieurs dizaines d'éthylotests, notamment à bord des camions de collecte des ordures et d'autres types de véhicules qu'elles exploitent au quotidien. Par ailleurs, au salon des Militaires et de la Police, les acteurs de la prévention et de la répression ont adopté notre technologie qui, en plus d'être unique au monde, est aussi remarquable par sa compacité.
JA. Il est évident que les flottes constituent un débouché tout trouvé, qu'en est-il ?
GN. Deux entreprises ont passé commande pour une centaine d'éthylotests chacune. Ils vont s'embarquer dans la voiture des forces sur le terrain qui roulent en France et dans les pays voisins. Nous avons pu leur proposer une fonctionnalité au travers de l'application mobile associée qui consiste à régler l'équipement sur le pays de circulation, afin d'avoir des résultats calculés et des données sur la base de la législation locale. Nous avons pu aussi convaincre une société de prestataires de service qui veut minimiser les risques de ses donneurs d'ordre, à savoir des maisons de production.
JA. Au regard de cette dynamique qui s'installe, quelles sont les ambitions pour 2020 ?
GN. Grâce aux flottes, nous devrions écouler quelques milliers de pièces. Nous recherchons en parallèle des relais auprès d'équipementiers automobiles susceptibles de nous pousser auprès de leurs clients. En termes de produit, Olythe va ajouter des fonctionnalités et des services pour libérer les gestionnaires de flottes de certaines contraintes légales. Il nous faut également augmenter la performance du dispositif pour qu'il devienne un éthylotest éligible par les forces de l'ordre.