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Giga fièvre pour gigafactories

Publié le 25 mars 2021

Par Arval Mobility Observatory
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – En ces temps où l’on parle beaucoup de commerces et autres industries "essentiels", il est un secteur sur lequel les constructeurs automobiles misent plus que jamais : celui des "gigafactories".

 

Les annonces dans ce domaine s’accélèrent semaine après semaine, les constructeurs cherchant à sécuriser leur propre production de cellules et afin d’être ainsi en capacité d’atteindre leurs objectifs de production et de ventes, de véhicules électriques.

 

Disposer d’usines de batteries, est en quelque sorte synonyme de "souveraineté nationale" et de sésame contre la toute-puissance asiatique. Jusqu’alors, 85 % des batteries utilisées par les grandes marques automobiles européennes viennent d’Asie (Japon, Chine ou Corée du Sud). Un Talon d’Achille de taille pour qui veut déployer ses gammes de véhicules électrifiés…

 

L’Europe a bien cherché à remédier à cette situation en créant son "Airbus des batteries" autour du couple franco-allemand, en 2019, avec l’objectif d’atteindre "la première place pour ce qui est de la prochaine génération de technologies de batteries". Contrairement à l’Airbus que nous connaissons dans l’aéronautique, il s’agit d’initiatives plurielles, marquées jusqu’ici par l’alliance Stellantis-Total (Saft) d’un côté, Renault-Solvay-Veolia de l’autre, ou encore Schneider Electric-Verkor, en attendant sans doute d’autres annonces.

 

Pas étonnant dans ces conditions que certains constructeurs, à l’instar de VW, Daimler ou BMW, décident de jouer leur propre partition, imitant en cela leur "modèle" : Tesla. Lors de sa grand-messe baptisée "Power Day", Volkswagen a mis la barre très haute, annonçant vouloir "opérer jusqu'à six gigafactories" d’ici 2026, c’est-à-dire demain. Selon les cas de figure, il pourra faire appel à des partenaires, comme en Suède où il construit un site avec Northvolt, dans lequel il a d’ailleurs pris une participation. Mais il n’exclut pas non plus de faire cavalier seul, si les conditions le nécessitent.

 

Outre-Atlantique, General Motors investit aussi dans des unités de production de cellules de batteries. Poussé par le nouveau président américain, pour qui les batteries pour véhicules électriques sont des "biens essentiels" à l’avenir du pays, le constructeur et son partenaire sud-coréen LG travaillent sur un nouveau projet d’usine dans le Tennessee. Au sein de la JV Ultium Cells, ils ont déjà investi plus de deux milliards de dollars dans un premier site dans l’Ohio.

 

L’avenir dira si cette course en ordre dispersé à la gigafactory est couronnée de succès. Elle ressemble en tout cas, en bien des points, à celle à laquelle se livrent les opérateurs de tous bords, dans la recharge électrique. Avec la même impression d’investissements tous azimuts, de suivisme et de précipitation. Comme au siècle dernier, où une consolidation sévère avait eu lieu dans l’univers de l’Internet, la construction d’une filière de la batterie au sens large, autour de quelques gros acteurs, n’est sans doute pas loin. Et pour les constructeurs automobiles, il faudra donc prendre le bon train… Quand on considère tous ces projets, espérons aussi que la demande sera bien au rendez-vous…

 

L’Arval Mobility Observatory

 

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