Géolocalisation : Les tendances se confirment
Pour comprendre les réalités du marché de la géolocalisation, nous avions, l’an passé, convié les principaux intervenants du secteur à s’asseoir autour de la table et à échanger. Il en était ressorti que l’ère de l’industrialisation des procédés était arrivée. Douze mois plus tard, les avis n’ont pas changé. A vrai dire, l’opinion générale, la perception même de l’activité et les tendances de fond sont pour ainsi dire identiques. Réinterrogés, les porte-parole, confortés dans leurs choix stratégiques, ont dit avoir gardé leur ligne de conduite. Les requêtes des clients portent toujours sur une meilleure intégration des outils à leur système d’information. Aussi, “l’automatisation des actions est une demande en forte augmentation. Il nous faut être capables de nous interfacer avec les portails internes et tiers. Ces besoins n’étaient pas très bien formulés jusqu’à présent, mais nous avons désormais affaire à des interlocuteurs de plus en plus avertis”, remarque Philippe Oliva, directeur marketing et partenariats de Mapping Control.
Si le marché a été difficile au premier trimestre, plus particulièrement en France et en Europe du Sud, il a su se reprendre au deuxième, note-t-on chez Masternaut. “Les perspectives de croissance sont de 20 % par an sur les cinq prochaines années, selon les analystes, et nous sommes en ligne avec ces objectifs”, souligne Marc Trollet, le directeur général de Masternaut. Il y a encore des appels d’offres. “Ils portent sur la remontée d’informations, notamment kilométriques ou de consommation. La géolocalisation n’est plus la priorité, les entreprises veulent de l’analyse du style de conduite et des solutions d’optimisation des ressources”, affirme Marc Verdet, président de Traqueur et actuellement candidat au contrat proposé par un loueur. “La conjoncture est toutefois au ralentissement des investissements et à l’allongement des délais de réflexion, tempère-t-il toutefois. A ceci s’ajoute un net durcissement des conditions d’acceptation des dossiers par les sociétés de leasing, devenues méfiantes.” “Les petites et moyennes entreprises cherchent des contrats de douze mois, ce que les leasers ne veulent pas financer”, complète Eric Felix, président de GFD Services.
“Le marché va se polariser”
Il en résulte de fait une augmentation des refus de projets, donc un phénomène de prise en charge financière par les fournisseurs de solutions de géolocalisation eux-mêmes – 60 à 70 % des dossiers pour certains prestataires – et, par conséquent, une mise en péril de leurs propres trésoreries. “Certains acteurs, et non des moindres, comme Sedimap, sont en grande difficulté”, assurent plusieurs observateurs. D’aucuns évoquent même le cas de Masternaut…
En situation de crise économique, il est vrai qu’il y a une recrudescence des impayés. Pourtant, les prix ont chuté, dit-on, à 20 euros par véhicule et par mois. Mais pas exactement. Et Philippe Oliva de livrer son analyse : “Le marché va se polariser. D’un côté, il y aura des clients avec des besoins basiques, dans une logique de bas coût, ce qui va entraîner une évolution des canaux de distribution, davantage axés sur le Net et le téléphone. De l’autre, les grands comptes exigeront des solutions haut de gamme et ultra-fonctionnelles.” Cela rejoint une constatation de Marc Trollet, de Masternaut, qui rapporte que “les cahiers des charges sont désormais pan-européens”.
Les concessionnaires, la nouvelle piste ?
Au milieu, les acteurs du middle-market peineront, comme les constructeurs généralistes dans l’automobile, ne parvenant pas à trouver le bon modèle. “Il est vrai que le marché glisse vers les extrêmes, appuie Marc Verdet, de Traqueur. Nous cherchons à miser sur la valeur et ne sommes pas structurés pour vendre du low-cost, nous avons donc lancé une e-boutique”. “En matière de distribution, nous regardons aussi des canaux tiers, admet Jacques Rivière, président d’Ocean. L’évolution tarifaire rend certaines pistes intéressantes.” Celle des concessionnaires ? Mapping Control y croit et ses deux signatures imminentes confirment la réciprocité de l’intérêt.
Entre-temps, on se renforce, à l’instar de Nomadic Solutions qui a ouvert son capital à Ultra Phylum en attendant d’autres investisseurs, ou l’on prépare le changement de métier, tel GFD Services. On cherche aussi à apporter de la richesse fonctionnelle en s’ouvrant à des tiers. Mais quelle que soit la ligne de conduite, il faut garder en tête que les prises de décision du législateur européen vont totalement bouleverser le profil des automobiles et des poids lourds. Ils seront plus connectés que jamais et cela empiétera sur le champ de compétence des éditeurs.
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FOCUS - Traqueur officialise sa boutique
Plus précisément, il s’agit d’une boutique en ligne, un canal exploité depuis le début d’année et le lancement de Geofirst, l’offre d’appel du fournisseur de service. Le concept partait alors du postulat qu’il était possible de commercialiser des modules de gestion de flotte basiques via Internet. Le marché étant assez mature, les responsables d’achats possèdent toutes les clés pour cette forme de “self-service”. Encore en “phase de découverte”, selon les dires du président, Marc Verdet, le groupe enregistre néanmoins déjà de nombreuses demandes de renseignements. Un signe encourageant. A noter que, dans cette nouvelle version du site, les autres produits du catalogue – même grand public – sont disponibles à l’achat.
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FOCUS - TomTom Business Solutions publie ses API
Le groupe a annoncé le 27 juin dernier le lancement de “.connect Partner Programme”, soit un support au développement à destination des éditeurs et intégrateurs IT. Derrière cette initiative, on saisit un intérêt, celui de permettre à des tiers de venir enrichir l’expérience utilisateur, et donc d’ajouter de la valeur à l’offre TomTom Webfleet. Un modèle économique similaire à celui des applications sur mobiles va donc se créer autour de TomTom Business Solutions, soit un virage stratégique de haute importance et inédit dans le secteur.
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FOCUS - Ocean, la V2 de l’éco-conduite en test
Après avoir lancé une solution technique permettant de suivre les objets non alimentés, telles les bennes par exemple, Ocean mène actuellement une phase de test de la deuxième génération de solution d’éco-conduite. Celui-ci exploite plus amplement les éléments accessibles via la prise OBDII du véhicule. A côté de cela, le président, Jacques Rivière, annonce une nouvelle implémentation système pour le mois de septembre, non pas en raison du manque d’efficacité de l’actuelle, mais bien de l’évolution rapide des attentes du marché.
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