Fabien Michaudet, MyLeasing : "Nous sommes devenus une force supplétive des loueurs longue durée"
Journal des Flottes : Quelle est l’histoire de MyLeasing ? Comment vous est venue l’idée de vous lancer sur le courtage en LLD ?
Fabien Michaudet : Il y a 13 ans, avec mon associé Teddy Perus, nous avons lancé MyLeasing. Nous nous sommes inspirés du modèle anglo-saxon où évoluent beaucoup de brokers. A l’époque, les loueurs longue durée multimarques étaient en train de se recentrer sur Paris et délaissaient un peu les sociétés dont les flottes allaient jusqu’à 100 véhicules. Nous nous sommes donc lancés dans cette idée d’être des apporteurs d’affaires pour les loueurs. Les années passant, nous ne savions pas si nous étions une opportunité ou une menace pour eux. Nous leur amenions du business, mais nous leur en piquions aussi.
Finalement, les rachats se sont succédé sur le marché de la LLD, et nous sommes devenus une force supplétive des loueurs longue durée pour capter des clients qu’ils n’étaient pas capables d’aller voir. Toucher des flottes de 100, 150 ou 200 véhicules, ils ne savent pas bien le faire parce qu’ils opèrent via des plateaux avec de forts turnovers. Donc pendant des années, nous nous sommes focalisés sur cette activité de courtage en proposant les contrats des loueurs.
JDF : Votre activité a-t-elle évolué depuis vos débuts ? Se résume-t-elle à présent au courtage ?
F.M. : Petit à petit, nous nous sommes étoffés sur le service. Les clients nous demandaient de l’accompagnement sur la gestion de parc, du conseil… Nous avons commencé à faire vraiment le boulot de loueur avec beaucoup de personnel, notamment en back office. Et puis nous sommes allés au bout du principe en décortiquant les offres des loueurs. Il y a des prestations qui sont un peu "vache à lait" comme les pneumatiques. Donc nous faisons du courtage aussi sur la partie pneumatique avec des protocoles auprès d’enseignes comme Euromaster ou Norauto. Nous sommes aussi en relation directe avec des spécialistes de la carte carburant.
Ainsi, en fonction de la taille de la flotte de nos clients, nous allons proposer de mettre 1, 2 ou 3 loueurs en concurrence, puis nous allons optimiser le budget poste par poste pour avoir un coût total intéressant. L’inconvénient pour nos clients est que cela leur faisait contractualiser avec beaucoup de fournisseurs. Il nous a donc été demandé un outil pour tout consolider. C’est ainsi qu’est née notre société d’édition de logiciels et l’outil de gestion de flotte DriveIn. Il nous permet de jouer notre métier de courtier à fond tout en facilitant la gestion de parc.
MyLeasing dispose d’un parc à la route d’environ 8 000 véhicules
JDF : Ne reste plus qu’à faire du fleet management !
F.M. : Il nous arrive de faire du fleet management mais pour quelques clients seulement. Nous proposons aussi des audits de parc, par exemple pour les entreprises qui veulent verdir leur flotte. Nous utilisons de la télématique pour faire une analyse pointue des usages, et cela débouche sur des préconisations.
JDF : Que représente MyLeasing en termes d’activité ?
F.M. : MyLeasing dispose d’un parc à la route d’environ 8 000 véhicules, composé à 70 % de voitures particulières et à 30 % de VUL. Nous passons 3 000 commandes par an, avec un ratio en 2022 de 20 % de véhicules propres à moins de 50 g/km de CO2. Nous sommes seulement deux ou trois courtiers en France à faire de tels volumes. Notre cible sont les parcs de 50 à 500 véhicules, parfois même jusqu’à 1 500, et notre ambition est de nous développer sur la population des mono-possesseurs.
JDF : Comment MyLeasing est structuré ?
F.M. : Notre siège est situé à Orléans et nous avons des bureaux en région parisienne. Nous avons également décidé il y a 5 à 6 ans de créer des filiales locales un peu sous le format de la franchise.
Maintenant, on voit, pour un même modèle, des différences de 300 euros entre deux loueurs
JDF : Qu’est-ce qui pousse une entreprise à passer par un courtier plutôt qu’en direct avec des loueurs ?
F.M. : En ce moment, les loueurs longue durée ont du mal à répondre, les cotations mettent parfois plus de 15 jours à arriver. Leurs services sont complètement engorgés dans la mesure où passer des commandes chez les constructeurs est devenu un véritable casse-tête. Les entreprises viennent chercher chez nous ce côté bouclier. Nous avons des équipes dédiées chez les loueurs qui nous permettent d’avoir des réponses plus rapides. Et au-delà de la lenteur et du manque de conseil, depuis quelques années il y a des partis pris chez les loueurs. Avant, quand nous faisions des comparatifs, les écarts entre les cotations se jouaient à 20 ou 30 euros. Maintenant, on voit, pour un même modèle, des différences de 300 euros entre deux loueurs. MyLeasing permet de faire le tri, de faire un topo du marché, de donner des orientations.
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