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En attendant la reprise du VO

Publié le 11 septembre 2009

Par Armindo Dias
5 min de lecture
La crise économique et la dégradation du marché de l'occasion ont touché de plein fouet les acteurs de la LLD. Ils ont enregistré une baisse importante de leurs mises à la route et ils ont vu leur rentabilité fondre comme neige...
La crise économique et la dégradation du marché de l'occasion ont touché de plein fouet les acteurs de la LLD. Ils ont enregistré une baisse importante de leurs mises à la route et ils ont vu leur rentabilité fondre comme neige...
...au soleil, la chute du marché de l'occasion ayant fortement impacté les VR.

Privilégier l'existant plutôt que l'inconnu. Telle devrait être la devise de la plupart des loueurs longue durée pendant encore quelques mois. En effet, la seule embellie qu'ils ont constatée ces derniers temps est la stabilisation des prix de revente VO, les loueurs n'ayant cessé de perdre de l'argent sur chaque véhicule revendu depuis la fin 2008 (1 000 à 1 500 euros de manque à gagner en moyenne). Les loueurs ne semblent en tout cas pas avoir d'autres choix que de privilégier l'existant à l'inconnu, les mises à la route n'étant pas non plus sur une pente ascendante depuis plusieurs trimestres : les livraisons ont ainsi chuté de 18,32 % au second trimestre d'après le Syndicat National des Loueurs de Voitures Longue Durée (SNLVLD). Elles s'étaient déjà contractées de 11,71 % sur les trois premiers mois de l'année, la crise étant bien sûr passée par là en incitant nombre d'entreprises à revoir la composition de leurs flottes. Résultat : les loueurs vont surtout s'attacher à maintenir leur parc à niveau dans les tout prochains mois, un objectif qui ne devrait pas être trop difficile à atteindre étant donné qu'ils incitent tous leurs clients à prolonger leurs contrats depuis la fin 2008. Il s'agit bien évidemment pour eux de faire face à la chute des VR. Rien d'étonnant donc si le parc total loué ne cesse d'augmenter depuis plusieurs trimestres, la hausse dudit parc ayant été de 5,35 % au premier trimestre et de 3,32 % au second d'après le SNLVLD (1 112 605 véhicules composaient le parc total loué à la fin juin, le parc en Fleet Management en comptant un peu plus de 220 000).

Des hausses mal ressenties

Certains intervenants du secteur estiment néanmoins que les loueurs longue durée ne doivent pas trop "tirer sur la corde" en matière d'augmentation de loyers et/ou d'allongement de contrats. "Les hausses de loyers sont de plus en plus mal ressenties par les responsables financiers des entreprises", indique ainsi Xavier Bénard, responsable d'Aon Auto. Les allongements de contrats sont même susceptibles de remettre en cause la pertinence de la location longue durée d'après le responsable de cette société (elle gère à ce jour un peu plus de 40 000 véhicules en FM et vise les 45 000 à la fin 2009, Aon Auto ayant par ailleurs l'intention de se développer dans le secteur des engins de chantier et PL). "Les responsables financiers se demandent notamment s'il ne convient pas de se pencher sur d'autres modes de financement quand ils constatent que les crédits bancaires aux entreprises affichent des taux légèrement supérieurs à 4 % et que les TEG sur la LLD atteignent allégrement les 8 %, poursuit Xavier Bénard. Or, si sur les contrats courts, les différences se font surtout avec les VR, sur les contrats longs, elles se font essentiellement avec les TEG." Aon Auto estime donc qu'il n'est pas inenvisageable de voir de plus en plus d'entreprises acquérir leurs parcs via du crédit bancaire et de convier leur gestion à des spécialistes du FM.

Des projets à foison

Lesdits spécialistes devront néanmoins tenir compte du fait que de nombreux loueurs ont décidé de réagir en mettant en place de nouvelles prestations, ces dernières visant bien sûr à maintenir leur portefeuille clients… et accessoirement à améliorer leurs marges. Elles sont en tout cas appelées à se développer : ALD Automotive souhaite monter en régime avec son programme ALD Bluefleet ; Arval désire accroître le taux de pénétration de ses produits d'assurances et en développer de nouveaux ; Natixis s'apprête à afficher sur toutes ses offres le fameux TCO mais aussi à autoriser un suivi de parc via le lancement d'un site Intranet ; ING Car Lease a l'intention de promouvoir son programme de neutralisation de CO2 Ecofleet® ; Alphabet souhaite pour sa part séduire toujours plus de TPE avec son "Pack Zen". "Nous travaillons quant à nous à la mise en place de deux nouvelles prestations", indique Raphaël Almerge, responsable marketing de LeasePlan, la première devant concerner le télépéage et la seconde reposer sur des services de type VIP. "Celle impliquant le télépéage devrait être lancée à la fin 2009 et celle concernant des services de type VIP courant 2010", poursuit le responsable marketing de LeasePlan*. Les loueurs ne négligent bien sûr pas de travailler aussi sur le VO. Pour preuve : GE Capital Solutions s'apprête à proposer une toute nouvelle prestation au niveau de la restitution des véhicules. Elle devrait elle aussi être opérationnelle d'ici à la fin 2009.

*Ce loueur travaille aussi à la création d'une banque d'épargne aux Pays-Bas. Au premier semestre, il a enregistré un manque à gagner de 65 millions d'euros sur la revente de ses VO, a maintenu la valeur totale de ses contrats de location à un peu plus de 14 milliards d'euros et a dégagé un bénéfice net de 61 millions d'euros (112 millions au premier semestre 2008).

Photo : Xavier Bénard, responsable d'Aon Auto.

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