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Des financières ou des sociétés de services

Publié le 29 mars 2013

Par Armindo Dias
4 min de lecture
Philippe Brendel, président de l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE) - Les entreprises n'ont pas vraiment affaire aux mêmes types de partenaires, selon qu'elles optent pour des financements en crédit-bail ou en LOA, ou bien des financements en LLD. Les avantages et inconvénients des deux techniques sont en outre loin d'être similaires.
Philippe Brendel, président de l'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE) - Les entreprises n'ont pas vraiment affaire aux mêmes types de partenaires, selon qu'elles optent pour des financements en crédit-bail ou en LOA, ou bien des financements en LLD. Les avantages et inconvénients des deux techniques sont en outre loin d'être similaires.

JOURNAL DE L'AUTOMOBILE. Comment considérez-vous le financement en crédit-bail ou en LOA ?

PHILIPPE BRENDEL. Comme un produit de financement totalement hybride. En effet, les entreprises qui optent pour ce mode de financement s'adressent moins à des sociétés de services qu'à des établissements financiers. Elles doivent donc effectuer elles-mêmes un grand nombre de démarches, à commencer bien sûr par la recherche des bons véhicules.

JA. Ce n'est tout de même pas pour rien si de nombreuses sociétés choisissent encore le crédit-bail ou la LOA ?

PB. Nombre d'entre elles le font encore par habitude ! Cela étant dit, cette technique de financement a aussi des atouts. D'abord, sur le plan comptable, elle permet de ne pas alourdir son bilan et de ne pas obérer ses capacités d'emprunt ultérieures. En effet, le loyer versé constitue une simple charge d'exploitation. Les entreprises peuvent envisager en outre de payer un peu moins d'impôts au début si elles ont procédé à un dépôt de garantie ou si le premier loyer a été majoré. Ce mode de financement n'est pas meilleur marché pour autant.

JA. Pourquoi ?

PB. Parce que le véhicule est toujours financé pendant la durée du crédit ! De plus, en fin de contrat, la valeur de rachat prévue au contrat est souvent inférieure à la valeur marchande du véhicule. Toutes les entreprises ont donc forcément intérêt à lever les options d'achat en fins de contrats, libres ensuite à elles de revendre les véhicules ou de les intégrer dans leurs flottes. Seulement voilà. Elles ne sont pas sûr de bien les revendre si elles choisissent la première option et elles sont appelées à voir les frais d'entretien et de réparation sensiblement augmenter si elles choisissent la deuxième option.

JA. Est-ce également le cas avec la LLD ?

PB. Non, car ici tous les risques sont pris en charge par les loueurs longue durée, ces derniers étant de plus moins des établissements financiers que des sociétés de services. En effet, dans les loyers proposés par les loueurs, il y a le financement, mais aussi la dépréciation des véhicules et de très nombreuses prestations (entretien, pneumatiques, véhicules de remplacement, cartes carburants, pertes financières…). Les entreprises bénéficient en outre des mêmes avantages comptables que la LOA. Il n'y a pas non plus d'immobilisation de capitaux avec la LLD. Elles peuvent par ailleurs réajuster en permanence leurs contrats, à la fois en termes de durée et de kilométrage.

JA. Et est-ce plus intéressant financièrement ?

PB. Oui. En prenant en compte tous les coûts d'usage d'une flotte, la LLD se révèle moins chère d'environ 10 % par rapport à la LOA. Et cela inclut bien sûr les éventuels frais de remise en état ou FRE. Des frais qui peuvent aussi concerner les entreprises qui ont opté pour le crédit-bail ou la LOA ! Ils peuvent en effet aussi leur être demandés si elles ne lèvent pas les options d'achat et rendent des véhicules en mauvais état. Il convient enfin de noter qu'au niveau des déclarations d'avantages en nature, la LLD est plus avantageuse que la LOA. Elle permet de bénéficier d'une assiette de calcul moindre.

JA. Est-elle pour autant intéressante pour toutes les entreprises ?

PB. Elle s'avère d'autant plus intéressante que les entreprises signent des contrats d'une certaine durée et exploitent des véhicules qui parcourent un minimum de kilomètres par an. Les loyers seront en effet plus élevés si les contrats sont courts et que les véhicules roulent très peu. Nous estimons ainsi qu'il est peu intéressant pour une entreprise exploitant des véhicules qui roulent moins de 10 000 kilomètres par an d'opter pour la LLD.

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