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Chronopost : un engagement volontaire

Publié le 23 mai 2012

Par Alexandre Guillet
4 min de lecture
Véhicules, bâtiments, hubs, circuits de livraisons… Chronopost multiplie les initiatives stratégiques pour réduire ses émissions et sa consommation énergétique. Rencontre avec Pascal Triolé, directeur du développement durable au sein du groupe, mais aussi directeur des projets et infrastructures.
Véhicules, bâtiments, hubs, circuits de livraisons… Chronopost multiplie les initiatives stratégiques pour réduire ses émissions et sa consommation énergétique. Rencontre avec Pascal Triolé, directeur du développement durable au sein du groupe, mais aussi directeur des projets et infrastructures.

Avant d'évoquer vos projets actuels, pouvez-vous revenir sur les premiers engagements de Chronopost dans le développement durable, le groupe s'étant investi très tôt dans cette démarche ?

Cet engagement est effectivement ancien pour notre groupe et, dès la seconde partie des années 1990, nous avons notamment amorcé une réflexion sur la ville de demain et avons tâché d'anticiper les mutations qui s'annonçaient dans les transports. Au-delà de la réflexion à proprement parler, cela s'est aussi traduit de manière très concrète, avec Chrono City par exemple, une solution permettant de réduire considérablement l'empreinte environnementale des véhicules dans les villes et de respecter pleinement les zones piétonnes. Aujourd'hui, nous avons franchi une nouvelle étape avec la mise en œuvre d'ELU (pour Espace de Livraison Urbaine) qui, sur la base d'une plate-forme, permet de desservir des quartiers entiers avec des véhicules propres. Nous en avons à Paris et à Toulouse, et ce dispositif est amené à se développer. D'une manière générale, le développement durable est au cœur de notre groupe dans son acception la plus large : embauche de personnes handicapées, tri systématique et optimisé des déchets, utilisation à 100 % de papier recyclé, etc.

Que répondez-vous à ceux qui objectent que l'engagement dans une démarche de développement durable coûte cher aux entreprises ?

Le développement durable repose sur trois piliers : environnement, social et économique. Le vrai développement durable doit donc être équilibré. D'ailleurs, je me méfie toujours des initiatives déficitaires, car elles sont rarement pérennes. Au sein de Chronopost, nous avons trouvé un juste équilibre. Et je tiens à souligner que c'est possible, même sans bénéficier de subventions.

Au niveau de votre parc, quelles orientations environnementales privilégiez-vous ?

Nous sommes actuellement très orientés vers le véhicule électrique. Nous en avons d'ores et déjà une vingtaine dans notre flotte et avons notamment reçu deux Kangoo ZE au début du printemps. Nous en avons commandé cinq et nous prévoyons d'aller plus loin. Nous avons aussi des véhicules GNV, mais l'approvisionnement est perfectible en France, et GPL. Par ailleurs, nous exploitons aussi 14 véhicules Goupil, plusieurs vélos triporteurs, via un dispositif de sous-traitance, et un Chrono Trolley. Nous avons en outre aussi aidé l'entreprise Muses pour le développement du véhicule Mooville. Nous avons déjà programmé deux achats de ce véhicule et nous le présenterons au groupe La Poste dans le cadre du jury "offres originales". D'une manière générale, nous travaillons étroitement avec les marques françaises, Renault pour le véhicule électrique, et Peugeot et Citroën pour les voitures hybrides.

Les réactions de vos collaborateurs sont-elles positives face à ces différents véhicules d'une nature nouvelle ?

Il n'y a aucun souci de ce côté-là et le confort de conduite des véhicules électriques est, par exemple, souvent mis en avant par nos collaborateurs, notamment grâce à la boîte automatique. A l'usage, l'autonomie ne constitue pas un problème. En outre, il convient d'ajouter que les utilisateurs expriment une forme de fierté de rouler dans un véhicule propre. Cela valorise nos chauffeurs, ce qui n'est pas à négliger.

Où en êtes-vous de votre vaste programme de formation à l'écoconduite ?

Nos 1 100 chauffeurs ont aujourd'hui quasiment tous reçu cette formation. Désormais, nous cherchons donc à stimuler un effet "exemple" pour qu'il y ait une dynamique positive d'entraînement collectif. Cette démarche participe de nos objectifs ambitieux de réduction d'émissions de CO2 par colis transporté. Une démarche qui va encore passer un nouveau cap à l'été avec l'entrée en vigueur d'un système de compensation carbone. J'insiste à nouveau sur le fait que ces efforts n'ont pas de répercussions sur les tarifs clients du groupe.

Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement dans le domaine du développement durable ?

Nous travaillons beaucoup sur l'enjeu du dernier kilomètre, qui n'englobe pas uniquement les véhicules, mais aussi les bâtiments. Nous mettons notamment systématiquement en œuvre la RT 2012 et affichons un engagement fort en signant des baux de douze ans. Dans une optique similaire, nous développons aussi notre réseau de points-relais, un système avantageux au plan environnemental et qui prend d'ailleurs un nouvel essor actuellement. Nous sommes le leader dans ce domaine et plusieurs projets pertinents devraient voir le jour prochainement dans le cadre du Grand Paris, par exemple. Par ailleurs, nous cherchons à améliorer la prédictibilité de nos circuits de livraison, en utilisant de nouveaux outils, entre autre dans le domaine de la géolocalisation, qui est en outre un précieux gage de sûreté, autre volet important du développement durable. En somme, nous menons de front plusieurs projets, tout en restant soucieux de la cohérence de notre approche globale. Les résultats sont très encourageants : à titre d'exemple, au cours des trois dernières années, le groupe Chronopost a, au global, réduit sa consommation d'énergie de 30 %. 

Article écrit pour la Newsletter du véhicule électrique - Collaboration Avere-France - Journal de l’Automobile

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