Arval vise une flotte de 500 000 véhicules électrifiés en 2025

Crise sanitaire oblige, c’est avec six mois de retard sur le calendrier initialement prévu qu’Arval a dévoilé son nouveau plan stratégique, Arval Beyond, pour la période 2020-2025. Alain Van Groenendael, le président du groupe, s’est finalement plié au jeu de la web conférence, ce mardi 6 octobre, afin d’exposer le futur de la structure qu’il dirige depuis maintenant près de deux ans.

Sa feuille de route est la suivante : faire de la filiale de BNP Paribas le leader du marché de la mobilité durable dans les 30 pays où elle opère. Pour cela, une transformation de son modèle économique basé exclusivement sur la location longue durée de véhicules, très majoritairement à destination des professionnels, sera opérée. "La stratégie Arval Beyond repose sur un plan en cinq ans imprégné de ce nouvel état d'esprit. Notre ambition est claire : au-delà du renforcement de notre business model historique, nous comptons devenir la référence du secteur en termes de solutions de mobilité durable", déclare le PDG. Sans oublier évidemment de rester rentable.

500 000 véhicules électrifiés en 2025

Ce plan quinquennal repose sur quatre grands piliers, certains plus concrets que d’autres à ce stade de sa mise en œuvre. Arval n’entend évidemment pas renoncer à ce qui a fait son succès depuis sa création en 1989, à savoir la location longue durée. A ce jour, ce sont près de 1,3 million de véhicules qui sont sous contrat. L’objectif est d’atteindre la barre des 2 millions d’unités en 2025, mais avec un défi supplémentaire : 500 000 véhicules électrifiés, essentiellement des modèles 100 % électriques, devront alors composer la flotte mondiale.

Ce volet, qui compose le pilier intitulé Good for you, Good for all, repose sur des offres intégrées autour du véhicule électrique. L’idée est d’accompagner les clients sur l’ensemble du dispositif électrique en intégrant par exemple le sujet des bornes de recharge, de la carte de paiement et de la fourniture d’électricité verte. S’ajoutent des services optionnels comme la mise à disposition d’un véhicule thermique pour six semaines par an, d’un vélo électrique en complément du véhicule électrique ou du système "Vehicle to Grid" avec des partenaires comme EDF ou Nissan.

Alain Van Groenendael évoque une "boîte à outils" qui doit permettre de "lever les contraintes généralement associées à ce type de véhicule et faciliter leur adoption". Cet objectif de 500 000 électrifiés doit accessoirement permettre à Arval de réduire de 30 % les émissions de CO2 liées à son activité, par rapport à 2020.

Plus d’aides à la conduite

Toujours dans cette veine "responsable", le loueur va inciter ses clients à intégrer un maximum d’aides à la conduite (Adas) dans les véhicules composant leurs flottes. En guise d’incitation, il met dans la balance une baisse des primes d’assurance. Son objectif est ici de baisser de 10 % son taux global d’accidents de la route.

Le deuxième pilier de la stratégie, baptisé 360° Mobility, est celui par lequel Arval entend sortir du 100 % voiture. Il va pour cela mettre en avant des offres de location de vélos électriques, des solutions d’autopartage et de micromobilité ainsi qu’une application MaaS (Mobility as a Service). L’objectif est que l’ensemble des pays couverts proposent des produits et services de mobilité alternative d’ici 2025. Présenté comme un "changement radical de modèle économique", ce virage vers plus de mobilité répond, selon ces auteurs, à une volonté des clients qui s’est accélérée avec la crise sanitaire. Arval est convaincu que ce schéma est amené à se développer sachant que la majorité des trajets domicile-travail en Europe font moins de 5 kilomètres.

Développement des partenariats

Il est ensuite question, avec le pilier Connected & Flexible, de développer les services connectés reposant sur la télématique embarquée à bord des véhicules. Les applications concrètes mise en avant par Arval sont le paiement automatique du stationnement en voirie ou dans des parkings partenaires, la réservation à distance de prestations de lavage ou encore le dépôt de colis dans le véhicule en l'absence du conducteur. D'ici à 2025, il est estimé que plus de 80 % du parc sera connecté et pourra donc offrir un panel élargi de services pour le conducteur. Une équipe de 30 personnes travaille sur le sujet de la connectivité en interne.

Arval compte enfin s’appuyer sur ses nombreux partenaires à travers le monde (banques, constructeurs, assureurs, énergéticiens…) pour accompagner sa croissance et surtout apporter de nouveaux services à ses clients. Cette mission Arval Inside a été confiée à Thibault Lavigne. L’objectif que tous les pays aient signé des partenariats locaux et internationaux d’ici 2025. L’Espagne a été montrée en exemple avec la récente signature d’un accord avec Caixabank qui doit permettre de signer 150 000 contrats de LLD à particuliers d’ici 2025. Un autre très gros partenariat serait sur le point d’être annoncé par les équipes d’Arval.

Arval France en première ligne

La France sera évidemment en première ligne dans cette transformation en qualité de premier pays en termes de taille de flotte sous contrat. L’ambition d’Arval est de passer d’un peu plus de 330 000 véhicules loués fin 2019 à 400 000 avant 2025, avec une part de 25 % de modèles électrifiés. "Arval France se fixe pour ambition d'atteindre très rapidement une part de véhicules électriques dans ses immatriculations, deux fois plus importante que le marché", annonce un communiqué. Un autre objectif est de déployer 15 000 vélos en LLD d’ici 2025 tout en mettant l’accent sur le covoiturage et l’autopartage.