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Arval poursuit sa croissance et s’implante en Chine

Publié le 13 avril 2012

Par Armindo Dias
6 min de lecture
A l’international, la filiale de BNP Paribas a vu sa flotte totale louée progresser de 3 % en 2011. A la fin de cet exercice, elle gérait 687 000 véhicules, la France y participant à elle seule à hauteur de 30,5 %. Mais les choses pourraient très rapidement changer. Arval a prévu de se déployer en Chine.
Philippe Bismut, directeur général d’Arval.

Si l’activité de nombreuses entreprises a été plutôt chahutée en 2011, cela n’a pas été le cas pour Arval. En dépit de la crise des dettes souveraines qui s’est abattue sur l’Europe et du tsunami japonais qui a provoqué des retards de livraisons sur de nombreux VN, le loueur a réussi à accroître sa flotte financée sur l’exercice (le fleet management ne fait pas partie de son core business, contrairement à ALD Automotive). Cette flotte a progressé de très exactement 3 %, avec 687 000 véhicules loués à la fin décembre 2011. Des évolutions très différentes ont pourtant été enregistrées selon les lieux d’implantation d’Arval : si sa flotte s’est contractée de 3 % dans l’Hexagone avec 209 717 véhicules loués (hors Louveo), elle a aussi enregistré une hausse de 25 % en Russie, de 36 % à la fois au Brésil et en Inde, et de 51 % en Turquie. En Allemagne, elle a même bondi de 44 %, cette progression s’expliquant en grande partie par l’acquisition de Commerz Real Autoleasing GmbH, ex-filiale LLD de Commerz Real Mobilienleasing GmbH. “Nous avons déjà plus de 25 000 véhicules au Brésil, en Russie, en Inde et en Turquie, et nous devrions doubler ce volume d’ici à la fin 2014”, souligne Philippe Bismut, directeur général d’Arval. Ces pays devraient donc participer de plus en plus aux achats du loueur dans les prochaines années, des achats qui ont atteint les 210 700 unités en 2011 (+ 17 %). “Nous avons comptabilisé beaucoup de renouvellements de contrats”, explique Philippe Bismut.

Des reventes en hausse de 28 %

Le loueur n’a pas été ridicule pour autant au niveau de ses reventes VO : il a “écoulé” 191 900 véhicules en 2011, en hausse de 28 % par rapport à 2010. Ces véhicules ont été revendus à marchands à hauteur de 47 %, à l’occasion de ventes aux enchères à 30 %, à des marchands pour de l’export à 10 %, à des conducteurs-utilisateurs à 7 % et, enfin, à des particuliers à 6 % (dans le seul Hexagone, 48 % à marchands, 28 % lors de ventes aux enchères, 14 % à des marchands pour de l’export, 6 % à des conducteurs-utilisateurs et enfin 5 % à des particuliers). Le loueur a, en outre, la capacité de s’adapter rapidement à l’évolution du marché de l’occasion, notamment via son entité Arval Trading et à sa plateforme Web de re-commercialisation pour marchands, MotorTrade. “Arval Trading nous a permis de vendre plus de 11 000 véhicules en 2011”, illustre Philippe Noubel, directeur général délégué d’Arval. MotorTrade a, de son côté, déjà été déployé dans une demi-douzaine de pays et il est appelé à en compter de sept à huit de plus d’ici à la fin 2012. “Tous ces services et outils nous permettent de faire face à un marché de l’occasion qui reste fluctuant”, poursuit Philippe Noubel. Et il n’a pas franchement repris des couleurs ces derniers mois, notamment dans les sept pays composant le G7 (France, Belgique, Allemagne, Espagne, Italie, Pays-Bas et Royaume-Uni).

Un manque à gagner de 300 à 400 euros

Le marché de l’occasion y est reparti à la baisse en avril 2011 et il n’a pas repris depuis, le manque à gagner par véhicule étant aujourd’hui de 300 à 400 euros par rapport à cette période (en France, le manque à gagner par véhicule a été en moyenne de 30 à 40 euros tous les mois sur tout l’exercice 2011). Arval n’est pas trop inquiet pour autant. “Les niveaux de stocks devraient se résorber dans un certain nombre de pays”, poursuit le directeur général délégué d’Arval. Le loueur peut, en outre, jouer sur la souplesse des contrats et travailler différemment ses divers canaux de revente. Autant dire, donc, qu’il y a peu de chances qu’il remette aux calendes grecques les principaux chantiers qu’il a prévu de mettre en œuvre d’ici à la fin 2012. Et ils sont plutôt nombreux. Dans les prochains mois, le loueur doit lancer sa filiale en Finlande et poursuivre son implantation en Chine. Dans l’empire du Milieu, il a déjà constitué une petite équipe qui travaille au sein d’une structure de BNP Paribas. Et, bien évidemment, à terme, cette petite équipe pourrait aboutir à la création d’une coentreprise.

Un grand marché en Chine

“La Chine est destinée à devenir un grand marché pour Arval”, relève Philippe Bismut. Le loueur garde néanmoins les pieds sur terre : conscient que le marché chinois peut faire évoluer très rapidement son cadre législatif, il estime que son parc n’y totalisera que quelques milliers de véhicules dans les prochaines années. Arval va donc travailler sereinement sur l’une des autres priorités qu’il s’est fixées sur 2012, à savoir percer le marché des PME-PMI sur le Vieux Continent. Pour ce faire, il compte s’appuyer sur les centres d’affaires de sa maison mère, mais aussi sur une équipe interne qui va faire en sorte de percer le marché des PME-PMI en France, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni. Dans ces quatre pays, Arval souhaite que les PME-PMI lui permettent de totaliser 150 000 véhicules en parc à la fin 2015 ou à la fin 2016 (100 000 à la fin 2011, dont près de 30 000 en France). “Nous pouvons atteindre notre objectif via une approche directe, mais aussi via des partenariats avec des brokers, des réseaux bancaires, des constructeurs et des distributeurs” prévient Philippe Noubel. Côté constructeurs, Arval a notamment signé des partenariats avec Hyundai en France et en Espagne, et Kia en France, en Italie et en Pologne. En France et côté distributeurs, Arval propose une offre sous la marque Cofiparc. Cette dernière lui a permis d’enregistrer 4 500 mises à la route l’an dernier et elle totalisait un parc de 17 093 véhicules à la fin décembre 2011.

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ZOOM - Une flotte qui recule en France !

Arval France n’a pas évolué sur le même trend que son principal concurrent dans l’Hexagone. En effet, alors que la flotte d’ALD Automotive France a progressé de 9,5 % (+ 6,22 % pour la seule LLD), la sienne s’est contractée de 3 %, avec 209 717 véhicules loués au 31 décembre 2011 (ils incluent les véhicules loués sous les marques Cofiparc et Dexia LLD). Les retours importants enregistrés sur la première partie de l’année expliquent en grande partie cette évolution : la flotte louée d’Arval France s’est stabilisée sur le second semestre 2011. “Nous demeurons le leader des loueurs multimarques avec une part de marché de 17,5 %”, précise François-Xavier Castille, directeur général d’Arval France.

Sur l’exercice écoulé, le loueur a procédé à 67 384 acquisitions (+ 5 %) et totalisé 64 202 reventes (+ 12 %). Et, bien évidemment, les priorités du loueur seront à peu de choses près les mêmes que celles que s’est fixé le groupe sur 2012. Il va continuer de développer des prestations centrées sur ses clients et les automobilistes, faire en sorte d’optimiser ses process et chercher à percer le marché des PME-PMI. “Nous proposons la carte carburant Energeo depuis début 2012”, illustre François-Xavier Castille. Conçue par l’enseigne E. Leclerc, elle a déjà été placée à 800 exemplaires par Arval France. Les accords du loueur avec tous ses partenaires devraient par ailleurs tous être automatisés d’ici à la fin 2012. Arval Consulting devrait aussi totaliser 500 missions en 2012.

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