Alphabet s’interroge sur le risque de liquidité

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Alphabet en est presque convaincu. Les entreprises pourraient ne pas être très nombreuses à vouloir étoffer leurs flottes ou  renouveler leurs contrats de location au cours des prochains mois. "Le risque de liquidité devrait rester élevé chez les PME-PMI", explique Stéphane Crasnier, le chef du département Alphabet chez BMW France. Et pour cause : les bilans qu'elles s'apprêtent à présenter aux banquiers risquent d'être désastreux. "Nous n'avons donc pas d'ambitions démesurées sur 2010", poursuit logiquement Stéphane Crasnier. Alphabet ne va pas rester inactif pour autant. Pour preuve : à la mi-mars, le loueur a prévu de lancer un nouveau produit censé intéresser les grands comptes. "Nous l'avons développé autour du concept dit de Total Cost of Mobility ou TCM", indique simplement le chef du département Alphabet chez BMW France. Mais le loueur va également chercher à séduire plus de PME-PMI, même s'il craint qu'elles ne continuent d'afficher un risque de liquidité élevé en 2010. Alphabet souhaite notamment y parvenir via un pack qu'il a lancé il y a quelques mois et qui inclut à la fois un financement, une prestation d'entretien, une extension de garantie et une assurance tous risques : "Pack Zen". "Il nous a permis de conquérir de nouveaux clients et d'accroître le taux de pénétration de nos différents services", indique Stéphane Crasnier. "AlphaCover" a permis pour sa part de proposer un nouveau produit, aussi bien aux grands comptes qu'aux PME-PMI. Ce pack représente ni plus ni moins une offre d'assurance multirisques conducteurs. Le loueur compte-t-il laisser les choses en l'état concernant sa stratégie VO ? Pas vraiment.

Alphabet souhaite en effet développer la part de son canal de revente à particuliers, ses véhicules d'occasion étant surtout "écoulés" via les réseaux BMW et Mini, qui s'ajoutent aux solutions de ventes aux enchères telle que celle mise en place l'an dernier par Manheim ("Simulcast"). "Les ventes à particuliers et utilisateurs sont intéressantes sur le plan financier", reconnaît Stéphane Crasnier. Alphabet ne se fait pourtant pas trop d'illusions quant à la croissance de son canal de revente à particuliers : une augmentation exponentielle de ces types de revente nécessite de disposer d'une ou de plusieurs infrastructures physiques. Le loueur n'a pas été déçu pour autant par ses performances VO 2009. "Nous avons bien vendu nos véhicules d'occasion tout au long de l'année et nous avons terminé cet exercice avec de très bons niveaux de stocks", se réjouit Stéphane Crasnier. Ses baisses de livraisons se sont par ailleurs révélées moins importantes que celles constatées chez la plupart des grands loueurs. "Nous avons enregistré un recul inférieur à 10 %", précise le chef du département Alphabet chez BMW France. Mieux. Alphabet n'a pas constaté de modifications majeures au niveau de son découvert moyen et de son mix de livraisons : le découvert moyen chez Alphabet avoisine toujours les 29 000 euros et ses livraisons sont toujours effectuées très majoritairement avec des véhicules de marques BMW (ils entrent dans le total des livraisons à hauteur de 70 %). "Nous savons en outre où nous allons en matière de VO, relève Stéphane Crasnier. En effet, nous n'avons quasiment pas incité nos clients à prolonger leurs contrats en 2009." Résultat : ils affichent des durées moyennes inférieures de 2 à 5 mois par rapport à ceux signés l'an dernier par la plupart des acteurs de la LLD. "Ils affichent une durée moyenne de 36 à 37 mois pour un kilométrage de 90 000 kilomètres", précise Stéphane Crasnier. Alphabet affichait un parc total géré légèrement inférieur à 17 000 véhicules à la fin 2009.

Photo : Stéphane Crasnier, chef du département Alphabet chez BMW France.