Nissan Ariya : nouvel étendard
En 2012, en lançant la Leaf, Nissan a posé la première pierre d’un édifice... qui est resté pendant plus dix ans au niveau des fondations.
Le constructeur japonais a beau avoir été précurseur dans la voiture électrique, il s’est très vite fait dépasser par la concurrence, payant notamment les atermoiements stratégiques de la part de son ancienne direction.
Pour combler son retard, ce qu’il a en partie réussi avec l’Ariya, Nissan a donc dû mettre les bouchées doubles. Une première étape puisqu'il s'agit du premier modèle 100 % électrique d’une future gamme qui comptera 19 nouveaux véhicules d’ici 2030.
Quatre puissances, deux batteries
L'Ariya est un élégant SUV affichant une longueur de 4,60 m, ce qui le positionne entre le Qashqai (4,42 m) et le X-Trail (4,68 m), à cheval entre les segments C et D. Il est disponible en deux versions, une de 160 kW (218 ch), dotée d’une batterie de 63 kWh qui propose 400 km d’autonomie, et l’autre, notre modèle d’essai, de 178 kW (242 ch), embarquant une batterie de plus grande capacité (87 kWh), ce qui permet en cycle mixte, une autonomie pouvant atteindre 536 km.
Ces deux versions sont en propulsion, mais Nissan prévoit de commercialiser en septembre 2023 deux versions plus puissantes, boostées à 306 et 394 ch, qui recevront une traction intégrale e-4orce.
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La planche de bord offre un design assez original, avec des matériaux flatteurs aussi agréables à l’œil qu’au toucher. Elle dispose de commandes sensitives qui permettent de régler facilement la climatisation (pompe à chaleur) tandis que la console centrale avance ou recule électriquement sans qu'il existe pour autant de séparation au niveau des jambes entre les occupants avant, à l'instar des américaines des années 70. En revanche, dommage que l’interface graphique de l’écran de 12,3’’ date un peu.
Spacieux et confortable
Avec un empattement de 2,78 m, l’intérieur se révèle très spacieux, avec une excellente habitabilité arrière. L'Ariya accueille sans problème trois adultes qui, grâce au plancher plat, auront de la place pour leurs jambes. Le coffre offre également un beau volume de 468 litres.
Reposant sur la même plateforme que la Renault Megane E-Tech, son comportement est extrêmement neutre, idéal pour sa vocation familiale, un peu moins pour ceux qui aiment les véhicules avec un peu plus de caractère.
Le confort est de mise, si ce n’est une suspension un peu trop ferme notamment sur les ralentisseurs. Mais, il ne faut pas oublier que l’Ariya dépasse allégrement les deux tonnes, ce qui nécessite un amortissement adapté afin d'éviter les dérives.
La direction se révèle précise et le freinage parfaitement équilibré entre le système régénératif et mécanique. A noter que la fonction e-Pedal qui permettait l’arrêt complet du véhicule a disparu. Sur l’Ariya, comme sur le Qashqai d’ailleurs, il ne fait que ralentir le véhicule jusqu’à 5 km/h. Enfin, autre qualité à mettre à son crédit, son insonorisation, parfaitement maîtrisée.
Des tarifs élevés
Question consommation, comme tout véhicule électrique, elle fait le grand écart. Si l’ordinateur de bord affiche un respectable 17,3 kWh/100 km sur un parcours urbain et routier, l’Ariya se montre très gourmand dès que la conduite devient plus dynamique ou sur autoroute. A noter que le SUV accepte jusqu’à 130 kW en recharge rapide, ce qui le place dans le bas du segment.
La gamme est composée de quatre finitions, dont deux nouvelles apparues en avril 2023 : l'entrée de gamme Engage et le très haut de gamme Evolve+. Les trois premières, Engage, Advance et Evolve sont disponibles avec les deux capacités de batteries, tandis que la version la plus haute Evolve+, avec la transmission e-4orce et ses 394 ch, ne propose que la grosse batterie.
Reste que la politique tarifaire de Nissan est assez élitiste : si l’Ariya débute à 45 800 euros, la facture peut grimper jusqu'à 70 400 euros, un tarif très élevé pour un véhicule de son segment.
Outre un délai d’attente de plus de six mois, ces tarifs expliquent probablement pourquoi la carrière de l’Ariya est aussi discrète en France. En effet, depuis le début de l’année 2023, seulement 172 Ariya ont été immatriculés contre 624 Leaf, qui n’est pourtant pas l’électrique la plus récente du marché.
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