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Voiture électrique : dis-moi où tu es fabriquée…

Publié le 29 octobre 2020

Par Arval Mobility Observatory
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - Cinq ans après le Dieselgate et l’effondrement des ventes de diesel au profit de l’essence, les gouvernements ont tranché : la lutte contre les émissions de CO2 passera par l’électrification des parcs automobiles.

 

La lutte contre les émissions de CO2 passera par l'électrification des parcs automobiles ; d’abord via les modèles hybrides, puis grâce au développement de véhicules 100 % électriques. Du coup, les constructeurs égrènent leurs catalogues de nouveautés, même les moins convaincus, sous la pression de Bruxelles qui leur a fixé des objectifs drastiques de baisse des émissions de gaz à effets de serre de leurs gammes à horizon de 2030.

 

Alors tous en voitures électriques pour sauver la planète ? Pas si simple. Car outre le fait que le véhicule électrique doit relever un certain nombre de défis pour conquérir durablement le cœur des automobilistes (coût d’achat élevé, incertitudes sur les conditions de recharge, questionnement sur les autonomies réelles ou encore sur le recyclage des batteries), il y a toujours une question philosophique sur le vrai bilan carbone de l’électrique, comme l’ont bien montré les participants de la récente conférence de l’Arval Mobility Observatory (Replay disponible sur le site https://mobility-observatory.arval.fr) (1).

 

Et là c’est le grand écart entre experts ; la bagarre de chiffres et de pourcentages à coups de rapports pour ou contre le véhicule électrique. En un mot, que nous disent les analyses du cycle de vie de la voiture électrique "du puits à la roue" pour reprendre le langage des spécialistes ? Qu’il faut prendre en compte les conditions de fabrication de la batterie et l’origine de l’électricité. A quoi s’ajoutent les conditions d’usage du véhicule.

 

Comme le résume simplement Guillaume Devauchelle, directeur de l’innovation de Valeo dans un grand dossier du magazine Challenges (2), "la vertu des voitures dépend aussi de l’énergie pour les fabriquer". Las ! Entre une voiture produite en Chine (pays dans lequel le mix énergétique dépend à près de 70 % du charbon), une autre sortie des usines françaises (où le nucléaire représente encore plus de 70 % du mix énergétique) et une autre encore venant de Norvège (où le mix énergétique est assuré à 97 % par l’hydraulique), les kilométrages effectués avant que le véhicule n’atteigne la neutralité en émissions de CO2 sont très différents. Comptez un peu plus de 9 000 km en Norvège, 10 200 km en France, mais 188 900 km en Chine (3).

 

"Dis-moi où tu es fabriquée et je te dirai si tu es vertueuse" : ce sera peut-être le futur Talon d’Achille de la filière électrique et du "made in France" d’ailleurs, puisque la Twingo Electric vient de Slovénie, le Peugeot e-208 de Slovaquie et le e-2008 d’Espagne.

 

Les constructeurs français auront alors beau jeu de rappeler que la success-story absolue de l’électrique, le Californien Tesla, qui bat record sur record à Wall Street depuis le début de l’année, va exporter de Chine vers l’Europe une partie des Model 3 produits dans son usine de Shanghai. A l’origine, ce site devait uniquement alimenter le marché intérieur chinois…

 

Ne soyons cependant pas trop sévères. Même si on ne peut pas encore acheter que des productions 100 % vertueuses du puit à la roue, chaque pas vers la réduction d’émissions de CO2 est bénéfique, tant l’enjeu du réchauffement climatique est essentiel.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1) https://mobility-observatory.arval.fr/conference-digitale-du-20-octobre

 

(2) Questions sur la voiture électrique. Challenges n°667. 24 septembre 2020

 

(3) Le véhicule électrique est-il si vertueux ? Cahier Eurogroup Consulting- Arval Mobility Observatory. Octobre 2019

 

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