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Véhicule autonome : entre bataille perdue et nouveaux horizons

Publié le 30 janvier 2020

Par Arval Mobility Observatory
4 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - En 2015 (il y a un siècle, une éternité aurait dit Joe Dassin), l’année 2020 était la date communément admise par les constructeurs pour l’avènement de voitures totalement automatisées. Las ! 2020 nous y sommes, mais la réalité est un peu différente de ce qui était prévu.

 

De voiture 100 % autonome, sans chauffeur et sans volant, dans laquelle les passagers peuvent faire tout autre chose que conduire et disponible pour Monsieur et Madame Tout le Monde, il n’y en n’a pas sur le marché. Il faut se rendre à l’évidence : la technologie reste encore trop chère et trop complexe pour concerner le grand public. Les milliards de dollars mis sur la table par les constructeurs et les GAFA permettent de multiplier les tests grandeur nature sur route ouverte, d’accumuler ainsi des kilomètres et les millions de données qui vont avec.

 

Si le rêve de voiture 100 % autonome parait bel et bien au minimum largement retardé, l’automatisation de la conduite reste, elle, une priorité pour le monde de l’automobile. Mais elle passera plus certainement par les véhicules spéciaux et ne devrait vraisemblablement pas excéder, pour la plupart des véhicules particuliers, le niveau 3. Ce qui permet quand même une conduite totalement autonome sous certaines conditions, mais dans laquelle le conducteur doit être capable de reprendre le volant à tout moment. BMW parle toujours de 2021, tandis que Hyundai mise sur 2025.

 

C’est donc plutôt sur le front des transports en commun que le véhicule autonome devrait d’abord prendre son envol. La RATP teste des bus autonomes dans le Val de Marne, sur la ligne n°393 (Thiais-Sucy Bonneuil). Keolis a, pour sa part, fait des démonstrations d’un bus autonome qui, tout seul, est capable de se garer ou de se rendre dans une zone de nettoyage, à Göteborg. Les premiers lancements pourraient avoir lieu en 2025.

 

Du côté des navettes autonomes également, les choses avancent. Outre Arval qui vient d’annoncer une expérimentation pour ses collaborateurs avec la RATP et EasyMile à Rueil-Malmaison, d’autres tests sont en cours à Vélizy (avec la navette Milla), au CEA de Paris-Saclay (avec EasyMile et la RATP) en attendant, plus tard, Nice ou Angers. Comme le soulignent les opérateurs, les appels d’offres de transports en commun, incluent de plus en plus souvent un volet « véhicule autonome ».

 

A l’heure où la piétonnisation des centres-villes est ouvertement envisagée par certaines municipalités, les navettes autonomes à faible vitesse, sur des distances courtes et avec des amplitudes horaires larges (incluant les soirées par exemple) constituent une réponse aux conséquences du « zéro voiture ». Tout ne passera donc pas par le développement de l’usage du vélo et de l’extension des réseaux de véloroutes !

 

Les constructeurs n’ont pas pour autant tiré un trait définitif sur le véhicule autonome.Volkswagen travaille avec Ford sur la conduite automatisée et va fournir au Qatar des navettes et des bus autonomes à l’occasion du Mondial de football de 2022. Même chose pour Toyota, dès cette année, pour les JO au Japon.

 

La menace des GAFA, il est vrai, est un excellent aiguillon à cette mobilisation. Depuis l’automne dernier Waymo fait rouler près de Phoenix en Arizona une flotte de « robots-taxis » sans aucun chauffeur dans l’habitacle. La filiale d’Alphabet affiche au compteur plus de 32 millions de kilomètres sur route ouverte parcourus en totale autonomie. Elle voit encore plus loin et vise désormais les JO de Paris pour déployer une liaison autonome entre l’aéroport CDG et la Défense.

 

L’autonomie des véhicules repousse bel et bien les frontières de la mobilité et ouvre en grand un nouveau chapitre de l’histoire de l’automobile. La bataille avec les Uber, Waymo et autres GAFA ne fait que commencer et on ne connait probablement pas encore tous les combattants.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

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