Un marché toujours très convoité
Artisans, professions libérales, administrations, grands comptes et PME-PMI ne devraient plus savoir où donner de la tête en 2011. En effet, tous ces professionnels feront l’objet d’une attention particulière de la part des constructeurs au cours des prochains mois : le marché des particuliers est prévu en fort recul avec la fin de la prime à la casse, et celui des professionnels de nouveau en hausse avec à la fois le regain d’optimisme du côté des entreprises et le retour d’une stratégie de conquête du côté des loueurs longue durée.
Des analystes estiment que le marché des ménages pourrait reculer de près de 19 %, à 1,140 million d’unités, et celui des “non particuliers” croître de 6,6 %, à 865 000 unités sur 2011 (le marché français des véhicules particuliers franchira alors tout juste le cap des 2 millions d’unités, soit un recul de 9,4 % par rapport à 2010). Ces mêmes analystes considèrent que le marché des VUL pourrait progresser de 4,1 %, à 435 000 unités, porté surtout par les segments des fourgons-châssis et des dérivés VP (+ 2,1 %). D’autres estiment qu’il pourrait croître de 1,6 %, à 425 000 unités.
Bref, nombre de spécialistes et de constructeurs considèrent que le marché des professionnels va poursuivre sa dynamique entamée en 2010 (sa part dans les ventes globales de véhicules particuliers a gagné 4 points, à 37 %). “Cet exercice a été marqué par une bonne tenue des ventes de VU et une croissance importante des mises à la route chez les professionnels de la LLD”, explique Philippe Brendel, le président de l’Observatoire du véhicule d’entreprise ou OVE. Les gestionnaires de flottes ont pour leur part continué à privilégier des véhicules à faibles émissions de CO2. Pour preuve : les véhicules en parc émettaient en moyenne 126 grammes de CO2/km en 2010, contre 145 grammes en 2007 (135 contre 159 chez les seules TPE, d’après l’OVE). “Le downsizing se poursuit”, résume Philippe Brendel. Ce dernier craint toutefois que le ministère de l’Economie et des Finances ne revoie à plus ou moins long terme les bornes de la Taxe sur les véhicules de sociétés ou TVS. “Elles n’ont pas été modifiées depuis des années”, note Philippe Brendel. Autant dire que cela justifie plus que jamais la politique des constructeurs en matière de chasse au CO2 et de professionnalisation de leur réseau. Et cela va se poursuivre. Ils souhaitent quasiment tous déployer des réseaux spécialisés dans la vente à professionnels ou les faire évoluer pour ceux qui en disposent déjà (N.D.L.R. : il s’agit bien évidemment de concessions disposant d’espaces dédiés aux professionnels et de modes de fonctionnement adaptés à cette catégorie de clients).
“Nous avons prévu de compter 20 à 25 sites labellisés Peugeot Business Center d’ici à la fin 2011”, nous a ainsi fait savoir Francis Harnie, directeur de Peugeot Professionnel France. Ces infrastructures devront répondre à un cahier des charges plus fourni que les 380 sites Peugeot Professionnel Center actuellement déployés dans l’Hexagone.
Citroën a décidé pour sa part de créer trois niveaux de Citroën Business Center : ceux de niveau 1 respecteront une charte “allégée”, ceux de niveau 2 une charte un peu plus fournie et ceux de niveau 3 une charte très complète en termes d’engagements (tous les sites qui feront partie de ce niveau devront par exemple proposer le service d’entretien ultra rapide dit “Citroën Service Racing”). “Les points de vente seront répartis dans les trois niveaux en fonction de leurs zones de chalandise et tous nos points de vente seront éligibles”, précise Arnaud Duchemin, directeur de Citroën Business. Résultat : la marque aux chevrons devrait totaliser quelque 285 Citroën Business Center à la fin 2011, contre 150 à la fin 2010.
Ces infrastructures devront pourtant compter avec la concurrence, notamment le groupe Volkswagen. En effet, cette année, tous ses réseaux sont appelés à être concernés par des labels professionnels, des sceaux qui devraient impliquer 127 fleet center dans le groupe d’ici à la fin 2011 (60 dans le réseau Volkswagen, 40 dans celui d’Audi, 17 dans celui de Seat et enfin 10 dans celui de Skoda). “Nous souhaitons assister à une croissance importante de nos ventes à professionnels au cours des prochaines années”, prévient Jean-Marc Prince, directeur projet développement ventes entreprises du groupe Volkswagen. Celles-ci ont progressé de 18 % à la fin mars sur un marché en hausse de 1 % (+ 14 % au niveau des seuls VU sur un marché en hausse de 3 %). “Les très petites entreprises réinvestissent, le marché de la location longue durée se porte bien et le groupe a procédé à quelques lancements depuis début 2011”, explique Jean-Marc Prince. Ce dernier pense notamment à la nouvelle Volkswagen Jetta et à sa version 1.6 TDI BlueMotion Technology, qui n’émet que 109 grammes de CO2/km.
Les constructeurs n’ont pas partie gagnée pour autant sur le marché des professionnels, qui est en effet susceptible d’être fortement impacté par une pénurie de matériel. “Nous pourrions assister à de nombreux problèmes de livraison en raison de pièces arrivant tardivement du Japon”, conclut Philippe Brendel. Prudence donc… d’autant que le responsable de l’OVE ne s’attend pas à une explosion du marché des véhicules électriques sur 2011.
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