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Municipales : l’écologie c’est bien, les transports, c’est mieux

Publié le 27 février 2020

Par Arval Mobility Observatory
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - A quelques jours du premier tour des élections municipales, un sondage devrait donner à réfléchir aux édiles locaux : la majorité des Français se déclare insatisfaite des actions en matière de circulation et de stationnement.

 

Selon l’institut OpinionWay – Square Management (1), deux Français sur trois se déclarent satisfaits de l’action de leur élu, mais seulement un Français sur deux l’est sur tout ce qui a trait à la circulation et au stationnement.

 

Sur cette thématique, le score de satisfaction chute même à 42 % dans l’agglomération parisienne et 46% sur l’ensemble des grandes villes. Logiquement, le développement des transports figure donc dans le Top 5 des dossiers prioritaires à traiter par futures équipes municipales, ajoute le sondage réalisé pour Les Echos et Radio Classique.

 

Il est loin le temps où le bilan d’un maire se jugeait à l’aune des places de crèches ouvertes, des investissements dans les équipements sportifs ou du niveau de la fiscalité locale. Le verdissement de l’économie tous azimuts est passé par là. Les municipalités doivent pêle-mêle, privilégier les circuits courts de production partout où ceci est possible, réintroduire le commerce de centre-ville, favoriser les modes de déplacements fiables et peu émetteurs de CO2.

 

Ces aspirations « vertes » des administrés se transforment peu à peu en véritable casse-tête pour les élus, qui pensaient avoir fait le job en déclarant la guerre aux voitures individuelles devenues « persona non-grata » intra-muros. Las ! C’était oublier un peu vite que les Français troqueraient leurs véhicules pour des engins faciles d’utilisation, mais pas dénués de tout danger. Et surtout, que cette invasion des « micro-mobilités » poserait autant de questions en termes d’encombrements de la voie publique (voitures, camionnettes, vélos, trottinettes, gyropodes et autres skates électriques cohabitant dans un joyeux désordre) ou de sécurité.

 

Ce n’est sans doute qu’un début, si les prévisions d’achats de trottinettes électriques (un million en 2022 en France selon le Smart Mobility Lab) ou de vélos à assistance électrique (un million en 2024 selon l’Union Sport & Cycle) se vérifient ! Un décret encadrant l’usage de ces nouveaux engins et les faisant entrer dans le Code de la Route, a bien tenté de rattraper le temps perdu, mais la question des aménagements de l’espace public se pose toujours avec acuité. D’autant que les grèves de décembre ont encore accéléré l’adoption des trottinettes et autres vélos à assistance électriques, faute de transports en commun fiables.

 

A l’instar de la ville de Montréal, qui vient de bannir les trottinettes électriques en libre-service pour cause de « cohabitation difficile avec les piétons », les municipalités françaises partiront-elles à leur tour en guerre contre ces mobilités « douces » ? A moins qu’elles ne favorisent les transports gratuits, un moyen efficace de recentrer les déplacements des citoyens. « Les listes proposant des transports gratuits se multiplient à Lille, Mulhouse, Montpellier, Lyon, Bordeaux, Vienne, Besançon, Metz », rappelait l’éditorialiste Jean-Mathieu Pernin, mardi, dans sa « Minute Verte » sur RTL (2). Voyager « gratis » signifie en vérité que tous les contribuables payent. Alors quitte à payer, autant les utiliser…

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1). Sondage réalisé les 12 et 13 février 2020auprès d’un échantillon de 1 000 personnes. Les Echos (18 février 2020)

 (2). « La Minute Verte ». Tous les matins à 6h50 sur RTL

 

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