...est désormais clair que nous ne sommes pas en mesure de générer le niveau de rentabilité requis à court terme". Masterlease en est arrivé à cette conclusion après avoir envisagé toutes les solutions alternatives à ses problèmes de financement, toutes les options ayant été étudiées en partenariat avec son actionnaire GMAC. Faute "d'investisseurs externes capables de [lui] apporter le niveau de liquidités dont [il a] besoin", le loueur a donc décidé de cesser d'établir des devis, de prendre commande et de souscrire de nouveaux contrats pour de nouveaux prospects et des clients existants en France, en Autriche, en Belgique, en Grèce, en Italie, au Portugal et en Espagne. Une décision prenant effet immédiatement et entraînant la mise en place d'un plan de licenciement collectif pour motif économique : l'activité du loueur dans tous les pays cités disparaîtra donc peu à peu avec l'arrivée à leur terme des contrats en cours. "Le secteur de la location longue durée fait face depuis plusieurs mois à une hausse du coût de l'argent et à une dégradation du marché VO", explique
Yves Cadio, le désormais ex-directeur général de Masterlease France. Cette dernière entité s'est toutefois toujours attachée à ne pas faire exploser ses stocks : Masterlease France ne totalisait que de 60 à 70 véhicules en stock à la fin 2008 (le parc géré était lui de 5 036 véhicules). "Les prix auxquels sont revendus les véhicules se sont littéralement effondrés", poursuit Yves Cadio.
Vers un arrêt total…
Les autres filiales du loueur longue durée ne sont pas tirées d'affaires pour autant. Loin de là. En effet, si dans un avenir immédiat, ses entités restantes en Australie, en Allemagne, au Mexique, aux Pays-Bas, en Pologne et au Royaume-Uni vont poursuivre leurs activités de souscription, de nouveaux contrats, le loueur a aussi fait savoir qu'il allait "continuer à passer en revue [les] options futures pour chacune de ces filiales". Bref, il y a là aussi un risque de disparition à plus ou moins long terme. "Les marchés financiers ne sont toujours pas sortis de la crise et rien n'indique que l'on peut s'attendre à un changement significatif dans ce domaine à moyen terme", a d'ailleurs fait savoir Masterlease. "Nos lignes de crédit n'ont cessé de s'amenuiser depuis la fin 2008", conclut Yves Cadio.
Photo : Yves Cadio, ex-directeur général de Masterlease France.