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Le tri, oui, mais le bon

Publié le 3 septembre 2020

Par Arval Mobility Observatory
4 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory – La crise du coronavirus va mettre à l'épreuve bon nombre d'entreprises, certaines risquant de ne pas se relever. Un tri est à redouter. Le seul domaine où un tri serait souhaitable est celui de nos "mauvaises habitudes" nuisant à la planète.

 

Chaque époque a son expression « à la mode ». Depuis le début de l’année 2020 et la pandémie de Coronavirus, la « distanciation sociale » connaît son heure de gloire. Avec la rentrée sociale, la reprise de l’activité économique, de l’école et de l’université, vient désormais l’heure de tirer les premières conclusions de cette crise mondiale d’une ampleur totalement inédite et dont les conséquences sont encore devant nous. Et là, force est de constater qu’une autre expression s’impose dans le langage des analystes, observateurs et autres chefs d’entreprise : « c’est l’heure de faire le tri ». Un peu comme à la fin de chaque été, au retour des vacances, lorsqu’on prépare la rentrée en faisant le tri des vêtements, des fournitures scolaires, des jouets etc… pour repartir du bon pied.

 

Dans le cas de l’économie, et au sortir d’une première partie d’année « horribilis », « la crise va contribuer à faire le tri », explique l’éditorialiste David Barroux dans les Echos (1). Il y a les entreprises qui s’en sortiront, même groggies par la violence de la tempête, et qui auront les moyens de repartir de l’avant. Et il y a les autres, "moins soutenues par les pouvoirs publics ou entrées très endettées dans le gel de l’économie", qui peineront à redresser la barre et risqueront à plus ou moins brève échéance d’être condamnées.

 

Aucun secteur, même ceux considérés jadis comme les plus porteurs (l’aéronautique par exemple), n’échappera à ce grand filtrage. L’automobile, et plus généralement le monde des transports, depuis plusieurs années déjà en pleine révolution, vont devoir encore accélérer le mouvement. "Des évènements comme le Covid, conjugués aux besoins d’investissements que nous imposent les nouvelles technologies et les nouvelles réglementations, notamment les normes d’émissions de CO2, vont mettre à l’épreuve les entreprises et faire un tri entre celles qui sont agiles, frugales et celles qui ne le sont pas", expliquait Carlos Tavares, le grand patron de PSA, fin juillet lors de la présentation des résultats semestriels (2).

 

Transition énergétique oblige, pétroliers et énergéticiens fourbissent aussi leurs armes pour sortir du tout pétrole ou des énergies fossiles, afin d’affronter le moins mal possible l’avenir. Signe de cette révolution, Exxon Mobil, longtemps la première capitalisation boursière mondiale a été exclue cet été du Dow Jones, l’indice vedette de la Bourse de New-York. Du jamais vu. Pour renverser la vapeur et retrouver la confiance des marchés, dans un grand élan vertueux, les six majors pétrolières européennes ont récemment fait assaut d’annonces de nouvelles capacités d’énergies renouvelables, au risque de faire douter de la sincérité de leurs engagements « bas carbone ». Mais les investisseurs prennent leurs temps et veulent juger sur pièce si, au bout de cette transformation, les champs d’éoliennes se révèleront aussi rentables que les champs d’hydrocarbures !

 

Il est toutefois un domaine où « l’heure de faire le tri » devrait s’imposer et où ce n’est pourtant pas encore vraiment le cas. C’est celui de l’impact des actions de l’Homme. On s’est récemment félicité que « le jour du dépassement de la Terre », c’est-à-dire celui où l’on ne peut plus reconstituer les ressources déjà consommées dans l’année, soit arrivé trois semaines plus tard que l’an dernier. Ce retard inédit ne doit rien aux efforts des populations, mais seulement aux mesures de confinement liées à la Covid-19. Alors à quand un grand tri dans nos habitudes d’éclairage, de chauffage ou de consommation alimentaire? A quand le mode de vie « durable » pour tous ?

 

 L’Arval Mobility Observatory

 

(1). L’heure du tri. Les Echos. 1er août 2020.

(2). PSA fait la preuve d’une exceptionnelle résistance face au choc du coronavirus. Les Echos. 27 juillet 2020.

 

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