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La Polynésie française épinglée pour la gestion de son parc automobile

Publié le 28 septembre 2018

Par Damien Chalon
2 min de lecture
La chambre territoriale des comptes interpelle la collectivité d’outre-mer pour ses manquements en matière de gestion de parc automobile. Le nombre excessif de véhicules, leur état d’âge avancé et leur suivi pour le moins léger font partie des éléments pointés du doigt.

 

La collectivité de la Polynésie française a été rattrapée par la patrouille. La chambre territoriale des comptes (CTC) relève de nombreux errements de la collectivité en ce qui concerne la gestion de son parc automobile. Environ 1 000 véhicules sont aujourd’hui en sa possession, dont près de 850 voitures de service et 150 autocars, remorques et véhicules techniques.

 

"Cette flotte est numériquement très importante sans que sa jauge optimale n’ait jamais été calculée car qu’ils soient en exploitation sur l’île de Tahiti ou dans les archipels éloignés, ces véhicules ont comme commune caractéristique de rouler peu", avance d’entrée de jeu la CTC. Leur nombre de véhicules serait donc disproportionné par rapport aux besoins réels de l’administration locale.

 

Autre élément pointé du doigt : la vétusté des véhicules. La moyenne d’âge dépasse 13 ans. "En outre, de très nombreux véhicules sont en panne. Les parkings sont encombrés, l’enlèvement de certains véhicules réduits à l’état d’épave s’avérant inorganisé et défaillant", est-il ajouté. Sans compter que la plupart du parc fonctionne au diesel et que les véhicules à faible rejets de CO2 sont aux abonnés absents.

 

Ramener le parc à 400 véhicules

 

La chambre territoriale des comptes attribue ces errements à l’absence de pilotage du parc. Selon l’instance, "la gestion reste conduite sans vision globale ni objectif quantifié, sans définition d’une doctrine générale d’entretien-réparation ni exploitation mutualisée des moyens, ni durée d’usage des véhicules normée fédérant, autant que de besoin, les services et les établissements publics administratifs".

 

Des mesures ont malgré tout été prises par la collectivité, comme la chasse à l’utilisation abusive des véhicules de service ou la mise en place d’un réel inventaire, mais la CTC estime que cela ne permet pas de s’attaquer aux racines du problème. Elle invite donc les dirigeants de la collectivité à opérer des changements de méthodes drastiques de toute urgence en ajustant par exemple la flotte aux besoins réels des services et des établissements.

 

"Ainsi, réduite à environ 400 véhicules par la mise à la réforme des véhicules hors d’âge et par une politique d’achat rénovée, la flotte serait en sept ans recomposée selon les meilleures normes économiques et environnementales", conclut la CTC.

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