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La femme, avenir de l’électrique ?

Publié le 12 mars 2020

Par Arval Mobility Observatory
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - Et si la femme était l’avenir, non pas de l’homme - comme le chantait Jean Ferrat dans les années 70 -, mais de la voiture électrique ? On sait depuis plusieurs années que celle-ci a, au sein du foyer, un rôle essentiel dans le choix et l’acte d’achat d’un véhicule.

 

Rappelons-nous aussi la désaffection clairement revendiquée des femmes vis-à-vis des Autolib’ parisiennes, avec un taux d’utilisatrices qui n’a jamais dépassé 35 %. Jugées sales, insalubres pour leurs enfants et peu confortables, ces véhicules en autopartage n’ont jamais trouvé leur public féminin. On sait aujourd’hui comment l’aventure Autolib s’est terminée…

 

A l’heure de la transition énergétique et des mobilités vertes, et compte tenu de son fort pouvoir de prescription, pourquoi la femme, (dont on vient, comme chaque année le temps d’une petite journée mondiale, de vanter tous les mérites), ne deviendrait-elle pas la fervente promotrice des Zoe, Twizy, Ami et autres BMW I3…?

 

C’est sans doute l’idée qu’a Renault derrière la tête, avec sa dernière pub télé en faveur de sa nouvelle Zoe. Elle met en scène une jeune auto-entrepreneure dynamique, qui ne tarit pas d’éloges sur son véhicule électrique aux couleurs bleu pastel, lequel se faufile, se gare et se recharge tout en douceur et en silence, sans l’ombre d’un problème dans les rues de Paris… On est loin de l’automobiliste macho, ulcéré par les embouteillages, arc-bouté sur son volant et qui éructe contre ses congénères dans un concert de klaxons !

 

Dans une étude publiée par l’Institut Gustave Eiffel (ex-Ifsttar) sur la mobilité et le genre, les chercheurs estiment que les femmes sont en train de bousculer les principes de la mobilité. « Les femmes deviennent de plus en plus actrices de leur mobilité et sont très sensibles aux questions de changement climatique et de pollution », rappelle Ariane Dupont-Kieffer, maître de conférences en Sciences Economiques à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Résultat : elles accueillent d’un œil favorable la perspective de rouler en électrique.

 

A quand des femmes militantes de la cause électrique lors de l’achat ou de la location d’un véhicule ? « Leurs motivations pour l’achat de véhicules électriques, relèvent de la préservation de l’environnement alors que les hommes sont davantage attirés par leurs performances technologiques », confirme Ariane Dupont-Kieffer.

 

Pourtant, toutes enthousiastes soient-elles, les femmes ont encore à affirmer leur place dans l’électromobilité. Selon une étude d’Auto Plus de janvier 2020, les particuliers propriétaires de véhicules électriques restent très majoritairement des hommes (à plus de 85 %). Peut-être sont-ils conseillés par leurs femmes…

 

Quoiqu’il en soit et malgré les chiffres stratosphériques des immatriculations de véhicules électriques en France depuis le début de l’année, qui font oublier un peu vite une fin d’année 2019 au contraire décevante pour la filière, la conversion des mentalités risque de prendre du temps. Ajoutez à cela les coups de rabot sur les bonus de certains modèles et le coup de froid sur le réseau de recharge, dont 200 bornes ont été fermées par EDF suite à des incidents techniques et ne seront pas réactivées. Deux cents bornes publiques sur un total de 29 000 unités sur l’ensemble de la France, ça peut sembler marginal. Mais pour imposer une technologie et recueillir l’adhésion du public que l’on convoite, mieux vaut éviter que le moindre grain de sable ne grippe l’ensemble. Pour un pas fait en arrière, il en faudra deux en avant pour progresser.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

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