Du pain, des jeux et de l’électrique
Rien ne vaut en effet une victoire de l’Equipe de France au Mondial ou à un Euro de foot (cette année, c’est un peu raté), pour faire gagner quelques points de popularité aux hommes politiques dans les sondages.
Et si aujourd’hui, à l’heure où il faut convaincre les Français de rouler en électrique, le sport était mis à contribution par les constructeurs pour créer un électrochoc dans l’opinion ? Quel que soit l’évènement sportif, Roland-Garros, Tour de France, Euro de football et bientôt les JO d’été, les véhicules électriques se mettent en scène. Ou plutôt, les organisateurs les mettent ostensiblement sur le devant de la scène. Qu’il s’agisse de tennis, de foot, de vélo ou d’athlétisme, le credo des Fédérations est invariablement le même : "mettre le développement durable au cœur de notre stratégie", avec des voitures propres donc.
C’est ainsi que les Djokovic et autres Nadal ont circulé pendant la quinzaine de "Roland" à bord des berlines hybrides de la marque au lion. Même engouement électrique du côté de la Fédération française de football, qui entend développer sa fibre "verte" balbutiante (selon ses propres termes), grâce à son partenaire Volkswagen. Et quoi de mieux qu’un ancien Bleu, Bixente Lizarazu, qui plus est Champion du Monde 98 et ex-vedette du Bayern, pour vanter les mérites des modèles électrifiés de la marque ?
Accusé en août dernier par des élus écologistes de Rennes d’être polluant et de ne rien faire pour l’environnement, le Tour de France s’est acheté une conduite pour sa 108e édition en multipliant l’usage de véhicules hybrides, hybrides rechargeables ou 100 % électriques sur les étapes et dans la caravane publicitaire. Les Skoda, voitures officielles de l’épreuve phare de la petite reine, sont 100 % électrifiées. Et plusieurs sponsors jouent aussi la carte de l’électrique.
Cette débauche d’énergie, qui trouvera sans doute son apogée avec Toyota dans quelques semaines au Japon, lors des JO d’été, suffira-t-elle à convaincre M et Mme Tout le Monde de débourser des milliers d’euros supplémentaires pour s’offrir un véhicule vert ? Il en faudra sans doute plus pour lever les réticences toujours bien ancrées dans l’opinion. Carlos Tavares, le n°1 de Stellantis l’a encore répété tout récemment."Les clients suivront sous deux conditions qui ne sont actuellement pas remplies" : des produits abordablespour les consommateurs, ce quin’est pas encore le cas,et un réseau de recharge suffisamment dense pour combler le retard de l’Europe (et de la France). Le maillon faible actuellement de la filière électrique.
Et ce n’est pas la mésaventure des clients de Hertz, en vacances en Corse, privés de bornes pour recharger leurs véhicules de location, qui va améliorer les choses. Comme le soulignaient les équipes de France 2, qui relataient les déboires de ces touristes, ces derniers préféraient rendre leur voiture électrique et opter pour un modèle essence, plutôt que de risquer la panne de courant (1). Pour eux, la transition énergétique a toutes les chances d’attendre.
L’Arval Mobility Observatory
(1) https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/diesel/voitures-electriques-en-corse-la-galere-des-automobilistes_4684731.html
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