Arval s’adapte à la conjoncture
Arval en est sûr. Les loueurs longue durée vont plus que jamais devoir se concentrer sur la qualité de leurs services, prendre des initiatives en matière de développement durable et maîtriser le fameux TCO (Total Cost of Ownership, pour coût total de possession). Certains faits majeurs subis l'an dernier par la profession risquent, en effet, de perdurer au cours de ces prochains mois. "L'année écoulée a surtout été marquée par une chute sévère du marché VO", indique Philippe Noubel, directeur général délégué d'Arval. Pour preuve : le loueur a estimé que les prix de revente VO ont dévissé en moyenne et au global de 15 % en 2008 (- 30 % en Espagne et - 15 % en Italie). "Nous pouvons l'expliquer à la fois par la crise économique, l'accès au crédit rendu plus difficile et le fait que les automobiles neuves sont apparemment perçues comme trop chères", poursuit Philippe Noubel, ce dernier considérant aussi que la nouvelle approche de la voiture dans certains pays risque de perdurer. Rien d'étonnant donc si le loueur a surtout prévu de capitaliser sur l'existant en 2009, sa principale priorité restant la maîtrise du TCO. "Une augmentation du coût de la liquidité de 150 points de base entraîne globalement un renchérissement du loyer mensuel de 12 euros", justifie Thierry Lachaux, directeur général délégué d'Arval. Une baisse unitaire de 1 000 euros enregistrée sur le marché du VO provoque pour sa part une hausse mensuelle de 30 euros (plus ou moins 8 euros avec une variation des taux d'intérêt de 1 % et plus ou moins 20 euros avec une évolution du prix du carburant de 10 centimes). Arval a ainsi l'intention de déployer un nouvel outil Web de remarketing dans les principaux pays où il est implanté, l'objectif étant d'optimiser les ventes cross-border et de couvrir au mieux les marchés VO B2B. Les grands comptes et les clients présents à l'international devraient pour leur part bénéficier d'un outil Web d'aide à la décision pour l'optimisation du TCO ("Arval Analytics"). Arval devrait, dans le même temps, étendre le domaine d'intervention du "Corporate Vehicle Observatory", un observatoire dont la vocation est d'analyser les grandes tendances du marché du véhicule d'entreprise, en l'Inde et en l'Espagne (il couvre déjà 11 pays). "A l'international, nous anticipons une baisse des mises à la route mais une poursuite de la croissance consolidée de notre parc loué", souligne Thierry Lachaux.
"Nous avons procédé à l'acquisition de 210 000 VN et à la cession de 137 500 VO"
Son parc total loué a enregistré l'an dernier une croissance de 12 % avec 602 000 véhicules, le parc total géré ayant progressé de 10 % (688 000 véhicules) et le Fleet Management décroché de 5 % (86 000 véhicules). "Nous avons procédé à l'acquisition de 210 000 VN et à la cession de 137 500 VO, soit des croissances respectives de 17 % et 3 %, indique Philippe Noubel (Ndlr : les marchands se sont accaparés de 59 % des reventes VO en 2008, contre 56 % en 2007). Nous avons aussi vu notre portefeuille de cartes carburant passer de 1 295 000 à 1 382 000 unités, soit une hausse de 7 %." Elles ne sont toutefois pas réparties de façon homogène sur l'ensemble des marchés : 1 100 000 ont concerné le seul marché britannique. Combien d'unités comptaient le parc financé du loueur l'an dernier ? Ses filiales française, italienne et anglaise en ont totalisé respectivement 222 300, 116 400 et 80 600, ce trio devançant largement ses entités espagnole (48 100), néerlandaise (29 800), allemande (28 800) et belge (22 400). La France a donc de nouveau participé de façon non négligeable à l'activité globale de la filiale du groupe BNP Paribas. Son parc total loué a d'ailleurs progressé de 11 % à 222 328 véhicules en 2008, la croissance de son parc total géré, avec 229 131 véhicules, ayant atteint les 9 %. Le Fleet Management a, en revanche, enregistré une baisse de 20 % (6 803 unités). Par ailleurs, "Nous avons procédé à l'acquisition de 77 619 VN et à la cession de 53 456 VO, ce qui correspond à des hausses respectives de 9 % et 3 % sur 2007", souligne François Piot, directeur général France d'Arval.
"Nous estimons comme une aberration le fait que seul le gasoil donne droit à une récupération de TVA"
Les livraisons ont été assurées auprès de grandes entreprises à 44,17 % (34 290 véhicules) et de moyennes entreprises et "grandes relations" à 36,73 % (28 511 véhicules) : ces deux catégories de clientèle ont vu leurs livraisons augmenter de respectivement 7 % et 10 % en 2008. Les autres livraisons se sont réparties entre les petites entreprises (2 983 véhicules), Cofiparc (8 481 véhicules) et Dexia LLD (3 354 véhicules). "Les moyennes entreprises et grandes relations représentent un relais de croissance incontournable", indique François Piot. Et c'est d'autant plus vrai que le loueur y a aussi tendance à accroître son parc financé, Arval France ayant totalisé l'an dernier un parc total financé de 222 328 véhicules (106 182 dans la catégorie grandes entreprises, 78 124 dans la catégorie moyennes entreprises et "grandes relations", 7 331 dans la catégorie petites entreprises, 23 002 via Cofiparc et 7 689 via Dexia LLD). Seulement voilà. En France comme ailleurs, le marché des véhicules d'occasion a souffert : l'évolution des prix de reventes y a même chuté sur un an de pas moins de 17 %. Arval France estime donc que nombre de contrats devraient encore être prolongés cette année, la moitié de ses contrats en portefeuille ayant déjà été prolongés (de 2 mois à 1 an). "Nous nous attendons à une baisse des volumes de mises à la route de 15 à 20 % dans l'Hexagone", note le directeur général France d'Arval. Un responsable qui compte en partie faire face à la détérioration du marché de l'occasion via son activité de revente à particuliers Autovalley : il espère qu'elle lui permettra d'écouler plus de 2 000 VO en 2009 (600 en 2008), cette activité devant aussi faire l'objet de l'ouverture d'une nouvelle agence (il y en a déjà une à Rennes, à Courcouronnes et à Toulouse). "Cela ne nous empêche pas de nous interroger en matière de réglementation, tient à rappeler François Piot. Nous estimons toujours comme une aberration le fait que seul le gasoil donne droit à une récupération de TVA." Elle est récupérable à 80 % sur les VP et à 100 % sur les VU.
Photo : Philippe Noubel, directeur général délégué d'Arval.
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.