S'abonner

A quelque chose malheur est bon

Publié le 5 mars 2020

Par Arval Mobility Observatory
3 min de lecture
Zoom de l’Arval Mobility Observatory - Et si ce qui ressemblait, il y a encore quelques mois, à de simples élucubrations de technocrates européens, débouchait finalement sur l’une des actions les plus efficaces en matière de transition énergétique ?

 

En menaçant les constructeurs d’amendes salées s’ils ne parvenaient pas à ramener la moyenne de leurs émissions de CO2 à 95 g/km en 2021, l’Europe a contraint la filière automobile à travailler dur pour se mettre en ordre de marche.

 

Dans la lutte contre le réchauffement climatique, la première manche a bel et bien été gagnée par la Commission européenne. Mais quid des clients des constructeurs, qu’il s’agisse de Monsieur et Madame Tout le Monde, des entreprises ou des collectivités ? Comment ces consommateurs finaux accueilleront-ils sur le moyen terme les nouvelles gammes « vertes » des constructeurs ? Correspondront-elles à leurs besoins en termes d’usages, d’autonomie et… de prix ? Autant d’interrogations qui n’ont pour l’instant pas de réponses pérennes, mais la balle est dans leur camp.

 

Les deux premiers mois d’immatriculations sur le marché français donnent bien quelques enseignements, mais il faudra encore attendre pour avoir une idée claire de la situation.

 

Car, telle une hirondelle ne fait pas le printemps, la forte progression des immatriculations de véhicules particuliers hybrides et électriques (avec des parts de marché respectives de 11 % et 6,8 % en janvier et février), ne doit pas occulter le fait que les émissions de CO2 font, elles, toujours le yo-yo. En janvier, les rejets atteignaient 96 g/km mais en février ils sont remontés à 101,5 gr/km. Le CCFA a beau jeu de mettre en cause la diminution de moitié du bonus accordé aux entreprises pour les achats de voitures électriques et son impact « sur le coût total d’utilisation pour les directeurs de flottes, l’électrique devenant trop cher par rapport au diesel ». La vérité est que personne n’a véritablement d’explication.

 

En matière de lutte contre le réchauffement climatique et les pollutions aux différentes particules qui minent la santé publique, l’épidémie mondiale de coronavirus apporte bien involontairement une contribution positive. Depuis plusieurs jours les images de la Nasa et de l’Agence Spatiale Européenne (abondamment relayés dans les médias) montrent une baisse spectaculaire des gaz nocifs produits par les voitures, les usines et autres centrales électriques à combustibles fossiles en Chine. La mise à l’arrêt forcé de l’économie mondiale, pour cause de crise sanitaire, protègerait donc la planète des excès de l’activité de l’homme.

 

Loin ici l’idée de souhaiter que les crises sanitaires se renouvellent. Mais peut-être faut-il, comme le suggère l’éditorialiste des Echos, Jean-Marc Vittori (1) « Saisir la chance du coronavirus » : pour repenser de fond en comble les modes de transports des personnes et des marchandises, les chaînes de production sans doute trop éloignées des lieux de production. En un mot, la mondialisation. Une refonte, qui ne doit pas être conduite à l’aune de la seule rentabilité économique, mais en tenant compte de son impact environnemental. Le bon sens tout simplement.

 

Nous ne pourrons pas dire que nous n’étions pas avertis. Quoiqu’il en soit, il y a là de quoi donner du grain à moudre aux prolifiques Eurodéputés et aux organisations internationales, souvent bien lentes à prendre la mesure des périls qui fragilisent la planète.

 

L’Arval Mobility Observatory

 

(1)  L’Editorial des Echos « Saisir la chance du coronavirus ». 28 février 2020.

 

Vous devez activer le javacript et la gestion des cookies pour bénéficier de toutes les fonctionnalités.
Partager :
cross-circle