Aon Auto joue les trouble-fête !
...a encore soif de conquête.
En Chiffres45 000 |
Depuis 2001 et le rachat de l'activité gestion de flotte de Pyxys, Aon Auto fait figure d'épouvantail dans le monde de la LLD. Pourtant, Thierry Dubois, directeur d'Aon Auto, estime que "nous ne sommes pas concurrents des loueurs car nous ne faisons pas de financement et cependant, travailler avec les gros loueurs est quelque fois plus difficile car eux nous voient comme un concurrent." Ils n'ont toutefois pas tout à fait tort car Aon Auto se concentre sur la gestion de flotte qui fait partie du panel d'activité des loueurs. Le dernier exemple illustrant cette concurrence est l'appel d'offre gagné par Aon Auto au mois d'octobre dernier pour la gestion de la flotte SNCF, soit 12 000 véhicules dont 1 000 poids lourds (voir encadré). L'activité auto de ce géant de l'assurance est donc dans une phase d'expansion tirée notamment par les services. Sur les 15 millions d'euros de chiffre d'affaires d'Aon Auto, la partie service représente plus de 3 millions d'euros. "Il s'agit d'un formidable vecteur de croissance, souligne Thierry Dubois, le chiffre d'affaires service a progressé de 50 % en 2003." Et cette progression devrait être de 20 % pour 2004 selon le directeur, qui affiche un certain optimisme pour les appels d'offre en cours. Aujourd'hui, Aon Auto gère environ 25 000 véhicules et veut atteindre en 2004 plus de 45 000 !
ZOOMQuid des 1 000 PL de la SNCF ? L'appel d'offre de la SNCF remporté par Aon Auto portait sur une flotte de 12 000 véhicules environ dont 1 000 poids lourds. A la question : le poids lourds est-il une voie de développement possible ? Thierry Dubois indique que "cela reste accessoire, nous allons apprendre mais notre cœur de métier reste les véhicules légers. D'autant qu'Aon est le courtier de gros gestionnaires de flottes poids lourds en France et qu'il ne s'agit pas de faire concurrence à nos clients." |
Un réseau réduit à 30 réparateurs pour une meilleure efficacité
Mais Aon ne se réduit pas à la France. Le groupe new yorkais, spécialisé dans l'assurance et la réassurance, est présent dans plus de 125 pays et notamment en Europe. A partir de ce réseau, Aon Auto envisage de travailler d'une manière pan européenne. "Nous travaillons sur cette orientation mais nous nous heurtons à des difficultés car les marchés ont des degrés de maturité différents, confie Thierry Dubois. Si en Belgique, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Espagne ou en France, les flottes automobiles d'entreprises sont nombreuses et développées avec une forte demande de services, c'est moins le cas pour les autres pays d'Europe. Cette situation met en exergue les différences de ces marchés notamment sur le plan fiscal." De plus, pour le directeur, il existe également un problème culturel. "Rares sont en Europe les grandes entreprises à prendre une décision pan européenne. Cette directivité n'est pas dans la culture européenne, à l'inverse des Etats-Unis." Pour revenir dans l'Hexagone, Aon Auto compte également sur l'amélioration de son centre de contacts et de services situé à Marseille. Depuis son inauguration en septembre 2002, ce centre obtient, selon Thierry Dubois, de très bons résultats mais il a tout de même évolué avec la mise en place d'une CRM plus efficace pour la gestion des 25 000 véhicules et des 260 000 assurés. Une des autres particularités de cette société réside dans son réseau de réparation Premium. En effet, ce dernier ne compte que 30 réparateurs agréés ! "Ce réseau ne compte que des carrossiers indépendants dont la part du chiffre d'affaires avec Aon Auto peut atteindre 50 %, souligne Thierry Dubois, nous fonctionnons avec un système de collecte-restitution qui nous permet d'avoir de vrais volumes et donc des vrais prix accompagnés de vrais services." Pour la partie mécanique, l'entretien, la négociation est moins facile. En effet, les réseaux constructeurs restent un passage obligé encore difficile à contourner sans risques selon Thierry Dubois.
Christophe Jaussaud
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