WLTP : les acteurs de la LLD tirent la sonnette d’alarme
Le monde de l’automobile n’en finit pas de trembler face au cycle d’homologation WLTP. Après les déboires rencontrés par les constructeurs pour homologuer l’ensemble de leurs véhicules au 1er septembre 2018, une nouvelle tempête se prépare pour le 1er janvier 2020, date à laquelle le marché passera du régime transitoire NEDC corrélé, relativement indolore, à celui redouté et définitif du WLTP. A cette échéance, les valeurs CO2 issues du cycle WLTP seront prises en compte lors de la commercialisation des véhicules.
Cette perspective inquiète tout particulièrement les loueurs longue durée. Le sujet a été abordé lors de la dernière réunion du Sesamlld (ex-SNLVLD), le syndicat représentant 98 % de la profession. A cette occasion, les membres présents ont notamment pris connaissance des valeurs WLTP de quelques véhicules vendus en Finlande, où la prise en compte du nouveau cycle d’homologation est déjà en vigueur. Ces valeurs, fournies par Jato, donnent le tournis.
Explosion des rejets de CO2
A titre d’exemple, un Peugeot 3008 Access PureTech 130, affiché à 119 g/km de CO2 en NEDC, s’envole à 151 g/km en WLTP. Le Citroën C3 Aircross 1,2 PureTech 110 Shine passe quant à lui de 115 à 145 g/km. Citons également le cas de la Volkswagen Polo 1,6 TDI Confortline qui grimpe de 97 à 129 g/km. Si cette évolution est indolore dans les pays où la hausse des rejets de CO2 n’a pas d’impact sur la fiscalité, elle sera particulièrement violente en France où la TVS et le bonus/malus reposent sur ce seul critère. D’où la crainte des loueurs.
« Nous tenons à alerter le législateur sur le sujet, car si rien ne se passe, si nous appliquons la même fiscalité, le passage au WLTP va engendrer une hausse des coûts qui aura un impact non négligeable sur les futures immatriculations. Les entreprises vont procéder à des arbitrages et des ruptures assez fortes dans leur car policy », prévient Stéphane Copie, le président de la commission opérations du Sesamlld. D’autres interlocuteurs appellent le gouvernement à se saisir de ce dossier de la fiscalité dès le mois de juin afin que le marché ne soit pas pris de court en fin d’année.
Les loueurs renvoient également la balle chez les constructeurs qui devront tout mettre en œuvre pour proposer des véhicules à moins de 120 g/km. Il en ira de la pérennité de leur activité sur le secteur des flottes. Dans ce cadre, les arrivées conjuguées dans les prochains mois des nouvelles Peugeot 208 et Renault Clio, des modèles à forts volumes dans les flottes, et dans une moindre mesure de la DS3 Crossback, rassurent les acteurs de la LLD. Ces modèles, équipés de moteurs dernière génération, devraient selon toute vraisemblance être en phase avec les nouvelles exigences du marché.
Exemples de véhicules sur le marché finlandais :
Véhicules | CO2 NEDC | CO2 WLTP |
Citroën C3 1,2 PureTech 68 Live | 113 | 133 |
Citroën C3 Aircross 1,2 PureTech 110 Shine | 115 | 145 |
Dacia Duster 1,5 Blue dCi 115 4WD Comfort | 123 | 152 |
Opel Corsa 1,0 turbo Enjoy 66 kW | 115 | 138 |
Peugeot 208 1,2 PureTech 82 Active | 109 | 131 |
Peugeot 3008 Access PureTech 130 | 119 | 151 |
Peugeot 3008 Allure BlueHDi 130 EAT8 | 108 | 145 |
Peugeot 308 1,6 BlueHDi 100 Access | 98 | 122 |
Peugeot 5008 1,5 BlueHDi 130 Active | 107 | 139 |
Renault Clio 0,9 TCe 90 Zen | 113 | 139 |
Renault Mégane TCe 115 Life | 124 | 138 |
VW Golf 1,6 TDI Confortline | 106 | 128 |
VW Polo 1,6 TDI Confortline | 97 | 129 |