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Vers une refonte de la formation des responsables des achats

Publié le 10 septembre 2018

Par Gredy Raffin
3 min de lecture
Le programme PEAK veut agir sur le levier de la formation des responsables en charge des relations clients-fournisseurs, notamment les formations en achats, en vue de préparer le futur de la sous-traitance, dans l'Hexagone. Un projet au long cours qui vient d'entrer dans sa troisième phase.

 

Avec plus de 500 000 emplois répartis sur 31 000 entreprises et un chiffre d’affaires de 73 milliards d’euros, le poids de la sous-traitance n'est pas négligeable en France. Il place d'ailleurs le pays au deuxième rang européen, derrière l'Allemagne. A l'ère de la digitalisation, émergent plusieurs menaces qui pèsent sur les acteurs traditionnels, dont celle de l'intermédiation et de la nouvelle concurrence. Ce qui donne toujours plus d'importance aux fonctions relatives aux relations clients-fournisseurs.

 

Un sujet que le programme PEAK (pour Purchasing European Alliance for Knwoledge), incubé au sein du Thésame, Centre d'expertise Tech & Innovation en Région Auvergne-Rhône-Alpes, a pris à bras-le-corps depuis dix ans. Fonctionnant tel un Cluster d’innovation associant recherche et entreprises, il s'emploie à "anticiper les futures grandes tendances managériales pour les entreprises dépendantes de filières industrielles, dont celle de l'automobile", résume son directeur, Jean Breton. Et pour faire changer les choses, PEAK mise sur les programmes de formation. "40 % des formations Achats se déroulent en Région Auvergne-Rhône-Alpes, nous voulons proposer une solution pour en faire évoluer les contenus."

 

Le 29 juin dernier, le programme PEAK a entamé la troisième phase de son plan (PEAK 3.0), qui se déroulera de 2018 à 2020. Durant cette période, l'ambition est de s'appuyer sur la communauté de partenaires pour bâtir une vision partagée et collaborative : des formations supérieures aux Achats, des laboratoires de recherche en sciences de gestion au meilleur niveau international (Essec, Emlyon Business School, …), des entreprises pionnières (telles que ARaymond et NTN SNR), des experts, des organisations professionnelles de la mécanique et la filière automobile avec un focus sur la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle permettra de réaliser une maquette du référentiel de compétences (individuelles, collectives) à soumettre aux organismes de formations en fonction achats. "Il faut un changement de paradigme, appelle de ses vœux Jean Breton. Ainsi, les entreprises pourront avoir des visions à long terme de la relation clients-fournisseurs, au service de l'innovation."

 

Sollicité par la PFA

 

Une feuille de route claire, mais complexe à mettre en œuvre, faute de prise de conscience à tous les étages de la fusée. "Nous devons continuer à impliquer les constructeurs et les équipementiers de rang 1 et 2", observe Jean Breton. Par ailleurs, la filière automobile, au travers de la PFA, a souhaité que PEAK intègre le programme ACE (Attractivité Compétence et Emploi), composante du nouveau Contrat de la Filière automobile signé en mai dernier, justement pour contribuer à anticiper les besoins de nouvelles compétences sur la filière et répondre aux besoins d’évolution de formations. Ce besoin a été révélé par les enquêtes nationales sur les relations clients-fournisseurs menées par PEAK pour la PFA entre 2015 et 2017. Il faut savoir que la seule filière industrielle automobile pèse pour 50 % du budget du programme PEAK.

 

Le 19 décembre 2019, PEAK fera un premier bilan de cette phase 3.0, lors d'un événement organisé conjointement avec le CNA (Conseil national des Achats). Il devrait alors y avoir matière à "communiquer sur du fond", anticipe Jean Breton. Il espère notamment avoir un retour d'expérience d'écoles et de centres de formation, professionnelle et initiale. Le rendez-vous est pris.

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